Jacques Sandron naît à Lude — ses parents participaient à l’exode[1] — le et rejoint rapidement la Belgique. Il étudie à l’École des Mines de Falisolle avec pour objectif la profession de mineur de fond comme son père[1]. La catastrophe du Bois du Cazier l’incite à choisir une autre profession[1].
En 1957, Jacques Sandron est engagé en tant qu'apprenti retoucheur à l'imprimerie des éditions Dupuis[2]. Il s'occupe du retouchage dans les bâtiments de Marcinelle où est imprimé le Journal de Spirou depuis sa création en 1938.
En 1975, atteint par le virus de la bande dessinée, il présente au rédacteur en chef du Journal de SpirouThierry Martens une histoire sur Charlemagne[3] qui lui est refusée. Il y fait néanmoins la connaissance de Raoul Cauvin, avec qui il crée Godaille et Godasse[4], une série humoristico-historique qui apparaît dans le Journal de Spirou dans le numéro 1938 du [2]. Les premières histoires se situent généralement sur les champs de bataille russes, où le fougueux Godaille raconte à ses camarades avec beaucoup de bravade ses victoires contre les cosaques[2]. Le jeune hussard est alors généralement envoyé en mission spéciale, avec son cheval tout aussi fougueux mais plus sensible Godasse. Après de courts récits variant de 2 à 6 planches, le premier long récit paraît en 1978, Des charriots dans la steppe. Quatre autres suivirent jusqu'en 1984[2]. Dans leurs aventures les plus longues, Godaille et Godasse sont souvent accompagnés dans leurs missions par leur camarade Lafleur[2]. La série présente également de véritables personnages historiques[2]. Outre Napoléon Ier, l'introduction la plus notable fut Catherine Hubscher, l'épouse du maréchal François Joseph Lefebvre. Surnommée « Madame Sans-Gêne », la lapidaire[pas clair] pourrait embarrasser toute une armée avec son langage grossier[2]. En 1985 et 1986, Sandron et Cauvin reviennent à des histoires plus courtes sous le titre Les Mémoires d'un Hussard[2]. Quatre albums sont publiés chez Dupuis puis la série est rééditée chez M.C. Productions avec la publication d'un cinquième album et qui sera réédité chez Jourdan[Note 1] en 1991. Une intégrale au tirage très limité paraît chez Hématine en 2012[5].
En 1984, il imagine avec le même scénariste, puis avec Alain Clément[6], les mésaventures d'un brave facteur dans la série Raphaël et les Timbrés qu'il dessinera jusqu'en 1994, pour Je bouquine et dans I Love English sous le nom de Peter the Postman, deux albums sont publiés chez Soleil (1989-1990)[1]. En 1994, il abandonne la bande dessinée et se consacre à l’illustration d’ouvrages scolaires pour l’éditeur britannique Nelson Thornes[1].
Il vivait à Falisolle en Belgique, marié à Chantal Saelen, père de quatre enfants : Laurence, Cécile, Gilles et
Caroline. Il est enterré au cimetière d’Aiseau-Oignies[9].