Jacqueline Beytout

Jacqueline Beytout
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jacqueline Marie Louise Egger
Nationalité
Activité
Conjoint
Henri Gueydon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Jacqueline Beytout, née Jacqueline Egger à Marseille le et morte à Paris le [1], est une femme d'affaires française.

Biographie

Née Jacqueline Egger, fille d'un Alsacien, donc allemand à l'époque[2], et d'une attachée d'ambassade en Turquie[3], elle a la double nationalité, française et suisse[2]. Elle se marie une première fois avec un officier de marine, Henri Gueydon de Dives, puis épouse en secondes noces un riche marchand d'arachides danois, Viggo Qvistgaard-Petersen, à Dakar. Héritière dix-sept mois plus tard d'une immense fortune, elle prend, au chevet de son mari mourant d'un cancer[2], l'engagement d'employer ce capital pour la recherche médicale et l'Afrique. En 1951, elle fait un don afin de construire à l'hôpital Lariboisière un centre de rhumatologie : le centre Viggo Petersen[4]. Au cours de ses activités humanitaires, elle rencontre le directeur des laboratoires Roussel, Pierre Beytout, qui devient son troisième mari[5]. Elle profite d'un désaccord au sein des deux branches de la famille Servan-Schreiber pour entrer dans le capital des Échos le [2].

Directrice de la publication de 1966 à 1989, elle fait du journal le plus important quotidien économique français, bâtissant la réputation de sérieux et d'indépendance du journal des contingences du capitalisme français[6]. En 1988, à l'âge de 70 ans, elle cède le contrôle actionnarial du journal pour un montant de 885 millions de francs[7] au groupe d'édition britannique Pearson pour éviter qu'à sa mort, il ne soit repris par un des grands groupes français qui avaient manifesté leur intérêt pour l'entreprise de presse : Michelin, Havas ou Hachette Filipacchi Médias. Le gouvernement Balladur tente d'imposer une solution nationale mais la Commission de Bruxelles entérine la reprise par le groupe britannique. À l'occasion de ce conflit, la rédaction du journal — qui soutient la position de Jacqueline Beytout contre le gouvernement français — déclenche le premier mouvement de grève de l'histoire du quotidien. Le , Jacqueline Beytout quitte ses fonctions en désaccord avec le nouvel actionnaire[2],[8].

Les conditions de vente garantissent la continuité de la ligne éditoriale qui reste à l'abri de l'influence des luttes d'intérêts propres au capitalisme français. Nicolas Beytout, petit-fils de Pierre Beytout[Note 1] et héritier de la famille, reste ainsi à la tête du journal jusqu'à ce qu'il quitte ses fonctions en 2004 pour devenir directeur de la rédaction du Figaro[9].

En 1993, en publiant un livre en collaboration avec Jean-Paul Pigasse, elle s’insurge contre le poids de l'État dans l’économie en rédigeant : « La France est le seul pays démocratique où les citoyens sont au service de l'État, alors que partout ailleurs, l'État est au service des citoyens »[9]. Après la cession à Pearson, Jacqueline Beytout poursuit par ailleurs ses activités, créant la maison d’édition Tsuru puis le magazine économique Entreprendre en Méditerranée[10].

Elle crée la fondation Jacqueline-Beytout en 2000 (recherche médicale et lutte contre le sida)[11],[12]. À partir de 2001, elle est vice-président de l'Organisation panafricaine de lutte contre le sida (Opals)[11].

Décorations

Publications

Notes et références

Notes
  1. Pierre Beytout est le troisième mari de Jacqueline Beytout ; Nicolas Beytout est donc le petit-fils par alliance de Jacqueline Beytout, sans lien de sang avec elle par conséquent.
Références
  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b c d et e Émile Favard, « Jacqueline Beytout, ancienne propriétaire et PDG des « Échos » : une femme d'influence Sa vie fut un roman, qui la mena de l'humanitaire au monde de la presse », sur Les Échos, (consulté le ).
  3. Bruno Bouvet, « Jacqueline Beytout, « homme de presse » au féminin », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne Accès limité, consulté le ).
  4. « Histoire du centre Viggo Petersen », sur viggopetersen.fr, (consulté le ).
  5. Patrick Eveno, La presse quotidienne nationale. Fin de partie ou renouveau ?, Vuibert, (ISBN 978-2711714797), p. 95.
  6. Tristan Gaston-Breton, « Un média qui n'a cessé de se réinventer », sur Les Échos, (consulté le ).
  7. Patrick Eveno, Le journal Le monde : une histoire d'indépendance, Paris, Éditions Odile Jacob, , 295 p., 22 cm (ISBN 2-7381-0946-2 et 978-2-7381-0946-0, OCLC 301649981, BNF 37215290, SUDOC 055543715, présentation en ligne, lire en ligne Accès limité), p. 43.
  8. Pascale Santi, « Jacqueline Beytout, ancienne propriétaire et PDG des Échos », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  9. a et b Bernard Grac, « Jacqueline Beytout la Grande Dame a tiré sa révérence » [PDF], sur travelerstep.org, (consulté le ), p. 12 / 16.
  10. « À Marseille Jacqueline Beytout va relancer le magazine Entreprendre Méditerranée » Accès payant, sur Le Monde, (consulté le ).
  11. a et b « Biographie de Jacqueline Beytout, Présidente de société », sur Who's Who in France (consulté le ).
  12. (de) InternetTime GmbH, « Fondation Jacqueline Beytout - Détails & Info », sur fundraiso.ch (consulté le ).
  13. Décret du 17 avril 2003 portant élévation à la dignité de grand officier, Légifrance (lire en ligne).

Liens externes