Ishiuchi Miyako est un nom japonais traditionnel ; le nom de famille (ou le nom d'école), Ishiuchi, précède donc le prénom (ou le nom d'artiste) Miyako.
Ishiuchi Miyako
Kondaya Genbei (Chikuin-no-Ma) accueillant l'exposition de Ishiuchi Miyako et Yuhki Toyama, Kyotographie 2023.
Née dans le département de Gunma, Ishiuchi Miyako grandit à Yokosuka, ville portuaire comprenant une grande base américaine.
Elle interrompt des études en design textile à l’université des beaux-arts de Tama pour se consacrer à la photographie. En ce domaine artistique, elle est autodidacte[1].
Elle commence par photographier des parties décrépites de Yokosuka, liées à l'occupation américaine et aux bordels que fréquentaient les soldats[2]. En 1978, elle reçoit le prix Kimura Ihei.
Ce n’est toutefois qu’à partir de 1990 et son album 1.9.4.7 dévoilant le corps de femmes mûres qu’elle s’impose parmi les principaux artistes et photographes de sa génération. Les photographies rapprochées de cicatrices, de peaux flétries, de vêtements ou objets intimes usés sont parmi les plus caractéristiques de son œuvre. Elle explore le thème de la blessure, physique ou psychologique, en voyant les photographies et les cicatrices comme des marques similaires du passage du temps[2]. Elle a ainsi photographié les objets et vêtements ayant appartenu à sa mère ou à l'artiste Frida Kahlo[3].
Elle est aussi critique de la vision dominante du corps proposée par les médias en général et la publicité, qui se contentent de montrer des personnes jeunes et belles[4].
En 1994, Ishiuchi Miyako est invitée à participer à l'exposition « Art d’avant-garde japonais d’après-guerre » au musée Guggenheim à New York. Elle a représenté le Japon à la Biennale de Venise en 2005.
En , elle reçoit le prix international de la Fondation Hasselblad (2014 Hasselblad Foundation International Award in Photography)[5], notamment pour son statut de pionnière comme photographe femme dans le monde largement masculin de la photographie artistique japonaise[1].
Miyako Ishiuchi, « A Connection Called Looking », dans I. Vartanian et al. (éds.), Setting Sun. Writings by Japanese Photographers (New York, 2006), p. 159-161.
↑Yoshikuni IGARASHI, « Are We Allowed to Find Beauty in the Face of Death and Destruction? Ishiuchi Miyako’s Hiroshima and Postwar Japan », Japan Review, vol. 39, , p. 99–130 (DOI10.69307/japanreview.39.0_99, lire en ligne, consulté le )