En 0, sa limite à droite vaut 1, donc f est prolongeable en une application continue sur [0, +∞[, si bien qu'elle est intégrable sur [0, a] pour tout a > 0. Mais elle n'est pas intégrable en +∞, c'est-à-dire que
« On sait que a une valeur finie et égale à π/2. Cette intégrale peut être partagée en une infinité d'autres, prises la première depuis γ = 0 jusqu'à γ = π, la seconde depuis γ = π jusqu'à γ = 2π, et ainsi de suite. Ces nouvelles intégrales sont alternativement positives et négatives, chacune d'elles a une valeur numérique inférieure à celle de la précédente […]. » ;
les méthodes ci-dessous de calcul de l'intégrale fournissent encore d'autres preuves de son existence.
Calcul de l'intégrale
Avec des suites
La méthode consiste à poser
et à montrer que la différence de ces deux suitestend vers 0, que la première est constante, égale à π/2, et que la deuxième tend vers l'intégrale de Dirichlet[3],[6].
Plus précisément, F admet un unique pôle, en 0. Considérons le contour défini comme suit : pour deux réels R > ε >0, on choisit les demi-cercles et de centre O, de rayons R et ε, situés dans le demi-plan supérieur et on les relie par deux segments I et J. Cette courbe délimite un domaine borné du plan ne contenant pas l'origine.
Le théorème de Cauchy donne alors
d'où, en faisant tendre R vers +∞ et ε vers 0 :
ce qui permet de conclure :
Détails des limites des intégrales sur les deux demi-cercles
Le demi-cercle se paramètre par θ ↦ Reiθ, pour θ variant de 0 à π. Or
De même, le demi-cercle se paramètre par θ ↦ εeiθ, pour θ variant de π à 0.
On a alors
On peut aller un peu plus vite en considérant la fonction z ↦ (eiz – 1)/z qui se prolonge en une fonction entière. On intègre alors sur le contour constitué du demi-cercle et de l'intervalle [–R, R]. Par le théorème intégral de Cauchy,
On considère l'intégrale paramétrique ; on remarque déjà que l'intégrale de Dirichlet correspond à I(0).
Cette fonction est dérivable et la dérivée vaut :
Ainsi, , et faire tendre y vers l'infini permet d'établir que c = π/2. On en déduit que I(0) = π/2.
Non convergence absolue de l'intégrale
La convergence de équivaut à celle de la série de terme général positif ; or d'après la preuve sans mot figurée ci-contre, , d'où la divergence de la série donc de l'intégrale.
↑Mr. Lejeune-Dirichlet, « Sur la convergence des séries trigonométriques qui servent à
représenter une fonction arbitraire entre des limites données », J. reine angew. Math., vol. 4, , p. 157-169 (p. 161) (arXiv0806.1294).
↑ a et bComme fest nulle à l'infini, pour étudier la limite éventuelle de son intégrale de 0 à a quand a → +∞, il suffit de le faire pour a parcourant les valeurs d'une suite arithmétique arbitraire.
↑S. Balac et F. Sturm, Algèbre et analyse : cours de mathématiques de première année avec exercices corrigés, PPUR, (lire en ligne), p. 940.