InfluvoleurUn influvoleur ou une influvoleuse, mot-valise combinant « influenceur » et « voleur », est un terme créé par le rappeur Booba, désigne les individus, généralement des personnes influentes sur les réseaux sociaux, qui abusent de leur notoriété en faisant la promotion de services ou de produits interdits, en adoptant des pratiques commerciales trompeuses, ou en encourageant diverses arnaques auprès de leur audience[1]. Certaines pratiques, comme le dropshipping de produits achetés sur des sites en Chine et revendus avec des prix multipliés par dix ou plus, sont moralement répréhensibles. Cependant, elles ne constituent pas une infraction si les ventes des produits sont déclarées, si la TVA est payée dans le pays où se trouve la société, et si les produits ne sont pas des contrefaçons, interdits et que les produits sont bien livrés et conforme à la description. En 2023, le gouvernement français adopte la loi Delaporte-Vojetta pour réguler l'influence commerciale et à combattre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux. HistoireOrigineLe terme « influvoleur » est désigné pour la première fois par le rappeur Booba[2], faisant suite à un clash avec l'influenceur Marc Blata en . Le 27 juin 2022, il utilise pour la première fois le terme « influvoleurs », lance le hashtag #influvoleurs[3],[4] et crée une adresse courriel[2] afin de recueillir des témoignages de victimes d'arnaque[5]. Booba se positionne comme « lanceur d'alerte » contre les pratiques de certains influenceurs et appelle les services publics à réagir[5].
— Booba Pourtant, certaines des pratiques dénoncées avaient été révélées déjà précédemment, dès mai 2021 : Booba a servi de « caisse de résonance » et il « a permis de relayer toutes ces affaires. Mais il est seulement l’un des éléments qui a permis de faire éclater cette bulle »[3]. PlaintesEn , selon une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, plus de la moitié des influenceurs ciblés depuis 2021 n'ont pas respecté la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs[6]. Quelques mois plus tard, la DGCCRF épingle six influenceurs : Simon Castaldi, Capucine Anav, Anthony Mathéo, Gaetan Debled, Léa Montchicourt et Illan Castronovo[7] Le , 88 plaintes[8] conjointes sont déposées contre des influenceurs français, notamment pour « escroquerie en bande organisée » et « abus de confiance »[9], puis 102 peu après[10]. Les plaintes des victimes sont regroupées par le collectif AVI[6]. Formation du collectif AVICollectif AVI
En , le collectif AVI (Aide aux Victimes d'Influenceurs), initialement appelé Association pour les victimes de Marc et Nadé Blata (AVMN)[11], se forme afin d'accompagner les victimes d'influenceurs[11]. Il est reproché à Marc et Nadé Blata (née Nadira Brik Chaouche), qui se sont connus lors d'une émission de téléréalité sur W9, des actions de « copy trading » : le fait de recopier des conseils issus d'un professionnel de la finance et à pousser son auditoire à investir sur les marchés financiers[10]. Le couple compte alors, à eux deux, sept millions de followers[10]. C'est en 2019 que le couple a déménagé à Dubaï, puis, deux ans après, débute les conseils de copy-trading avec le slogan « Copier, coller, encaisser », sans jamais prévenir des risques des investissements[10]. Pourtant, l'argent exposé par le couple sur ses réseaux sociaux provient des revenus de l'affiliation, la rémunération de la plateforme d'investissement à chaque fois qu'un abonné y dépose de l'argent[10]. Le groupe Meta supprime les comptes Instagram de Marc et Nadé Blata ainsi que de Laurent Billionaire. Meta France réagit avec un communiqué publié sur Twitter : « Les règles de nos plateformes sont claires et interdisent les contenus frauduleux et trompeurs destinés à abuser nos utilisateurs. Nous avons supprimé le compte Instagram en question, ainsi qu’une série d’autres, pour violation de ces règles »[12]. Mais le couple, domicilié à Dubaï et faisant la promotion d'une plateforme d'investissements australienne, ne se sent pas placé sous la loi française et dépose plainte pour « dénonciation calomnieuse » contre AVI[10]. En parallèle, AVI porte plainte contre Dylan Thiry à cause de « soupçons liés à ces douteuses cagnottes humanitaires. »[13],[14] Mesures mises en placePar les autorités françaisesPour tenter d'encadrer les pratiques des influenceurs, le ministère de l'Économie initie en décembre 2022 une série de réunions avec une cinquantaine d'acteurs du secteur et lance une consultation publique. La consultation permet « à tous les Français qui le souhaitent de s'exprimer sur 11 mesures réparties en quatre thématiques » selon Bruno Le Maire[15]. Loi Delaporte-Vojetta
Lire en ligne La LOI n° 2023-451 du 9 juin 2023 en France vise à réguler l'influence commerciale et à combattre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux[16]. Parmi les pratiques dénoncées, il y a :
Filmographie
Notes et références
Voir aussiArticles connexes |