Infirmata vulnerata est un motet en latin du compositeuritalienAlessandro Scarlatti. L'effectif nécessite une voix d'alto, deux violons et la basse continue. Contrairement aux autres motets du musicien, le sujet n'est pas religieux, mais emprunte un sujet amoureux, ce qui peut le rapprocher aisément du groupe des 820 cantates de chambre écrites par Scarlatti. Le poème est d'un auteur inconnu. L'œuvre est datée du et a été publiée avec plusieurs autres œuvres, à Naples la même année et republiée à Amsterdam en 1707, au sein des Concerti Sacri, Motetti a una, due, tre e quattro voci con violini e Salve Regina a quattro voci e violini del Sig. Scarlatti. Opera seconda, l'une des rares éditions parues du vivant du compositeur.
Présentation
Le motet décrit le tourment de l'âme bénie qui cède à l'amour et à la louange de l'adoration céleste[1]. Un autre motet du recueil, Totus amore languens, complète le thème.
L'édition de Naples, en 1702, dédicace l'ensemble du recueil à Madame Donna Angela Voglia, chanteuse protégée de Christine de Suède, mais ne figure pas dans la réédition d'Estienne Roger et Michel-Charles Le Cène à Amsterdam[2].
Structure
Infirmata vulnerata, Per il Santissimo e ogni tempo
Infirmata, vulnerata, puro deficit amore (aria) — Largo, en mi mineur
O care, o dulcis amor, quomodo mutatus (recitativo) — en si mineur
Vulnera, percute (aria) — , en la mineur
Cur, quaeso, crudelis es factus gravis? (aria) — Andante, en ut majeur
Vicisti, amor, et cor meum cessit amori (recitativo) —
Semper gratus, desiderabilis (aria) — Allegro, en mi mineur
[Recitativo] O care, o dulcis amor,
quomodo mutatus es mihi in crudelem
quem numquam agnovisti infidelem?
[Aria] Vulnera, percute, transfige cor.
Tormenta pati non timeo.
[Aria] Cur, quaeso, crudelis
es factus gravis?
Sum tibi fidelis,
sis mihi suavis.
[Recitativo] Vicisti, amor, et cor meum cessit amori.
[Aria] Semper gratus, desiderabilis,
semper eris in me.
Veni, o care, totus amabilis,
In aeternum diligam te. »
« Faible, blessée
Au pur amour elle succombe
et consumée d'une ardeur dévorante,
elle languit, l'âme bienheureuse.
Ô cher, ô doux amour,
comment peux-tu être si cruel avec moi
qui jamais ne fut infidèle ?
Blesse, frappe, transperce mon cœur.
Je ne crains point tes tourments.
Dis-moi pourquoi amour cruel
Es tu devenu si dur ?
Je te suis fidèle,
Sois doux avec moi.
Tu as vaincu, amour et mon cœur vous cède la place.
Toujours charmant et aimable
Toujours tu seras en moi.
Viens, ô chéri rempli de grâces,
Pour toujours, je veux t'aimer. »
Manuscrits et éditions anciennes
Naples, Napoli, Archivio dei Gerolamini
Londres, Royal College of Music, Ms. 1077 (en parties)
Les éditions anciennes sont conservées :
en partition :
Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier, Fétis n° 1740
Rome, Biblioteca Casanatense, Fondo Baini,
Munich, Bayerische Staatsbibliothek,
en parties :
Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert Ier,
Paris, BnF,
Munich, Bayerische Staatsbibliothek,
Partitions modernes
Infirmata vulnerata : Kantate für Alt, 2 Violinen und Basso continuo, éd. Rudolf Ewerhart, Cologne, Edmund Bieler 1959 (OCLC717169007)
Infirmata, vulnerata. Motet for Alto, 2 Violins and Continuo, éd. Daniela Calcamo, Daniele Cannavò, Maria Rosa De Luca. Ut Orpheus 2012, (ISMN 979-0-2153-2209-7)
Cantates, vol. 2 : Infirmata vulnerata - David Daniels, contreténor ; Arcadian Academy, dir. Nicholas McGegan (/1-, Conifer 75605 51319-2) (OCLC57488396) — avec Ombre tacite e sole ; Il genio di Mitilde (H.314) ; Perchè tacete, regolati concenti ? (H.551) ; O pace del mio core (H. 495) ; Il rosignolo (H.317).
Totus Amore. Infirmata, vulnerata - Ryland Angel, contreténor ; Les Folies Françoises (, Deux-Elles) (OCLC76954773) — avec le motet Totus amore languens.
Gaude flore. Infirmata, vulnerata - Gabriella Martellacci, Contralto ; Cappella Musicale di San Grato ; Ensemble vocale strumentale, dir. Teresio Colombotto (, Stradivarius) (OCLC84542315)
Bella Dama, cantates baroques. Infirmata vulnerata - Raffaele Pé, contreténor ; Ensemble Spiritato! (, Resonus RE0115) — avec Tu sei quella che al nome (« Bella dama di nome santa ») (H.743).
↑Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Michel Laizé d'un « 10 » dans le magazine Répertoire no 78 ; par Denis Morrier d'un Diapason d'or no 411, janvier 1994, p. 115 et de « ƒƒƒƒ » dans Télérama no 2349, janvier 1995.
↑Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Olivier Rouvière de « 4 clés » dans le magazine Diapason no 434, février 1997, p. 98–99.