La Hollis Chair of Divinity est une chaire de la Harvard Divinity School, dotée d'un salaire de 80 livres par an en 1721, par Thomas Hollis, un riche marchand anglais[1]. Elle est la première chaire de théologie des États-Unis[2], la plus ancienne en dotation du pays, on a même dit qu'elle est « la plus prestigieuse chaire en dotation d'Amérique »[3].
Histoire
Les contours de la nouvelle chaire sont définis à Londres le [4]. Les exigences quant au professeur ne sont pas particulièrement sectaires, cependant Hollis émet les recommandations suivantes : « il doit être un homme ayant une solide formation en théologie, de solides ou orthodoxes principes, doué pour l'enseignement, d'une vie sobre et pieuse, et dont le discours soit sérieux. »[5] Selon la tradition, l'occupant de la chaire a le droit de faire paître une vache sur le Harvard Yard, mais jusqu'en 2009, à part les deux premiers titulaires personne ne l'avait fait[6]. Cependant à l'occasion de son départ à la retraite, le théologien Harvey Cox a restauré la tradition, choisissant Faith[7], une vache de la race jersiaise[8] provenant de la Farm School[9] de Athol[10],[11].
Bien que Hollis soit baptiste, il avait assez foi en l'atmosphère libérale et tolérante de Harvard pour doter la chaire et permettre au président et au corps professoral de l'université de nommer son titulaire, à la condition « que nul ne soit refusé en raison de sa croyance et de sa pratique du baptême des adultes ». Les « solides ou orthodoxes principes » de Hollis signifiaient initialement congrégationaliste ou calviniste. Le premier titulaire de la chaire, Edward Wigglesworth, dut prêter serment d'allégeance à la Medulla Theologiae, un ouvrage théologique calviniste de William Ames[12],[13].
La chaire fut inoccupée une première fois, brièvement, de 1803 à 1805, lorsque les puritains de Harvard cédèrent le pouvoir aux unitariens. En 1805, c'est l’unitarien Henry Ware qui en devint titulaire[14]. Les partisans de la faction unitarienne argumentèrent qu'il était impossible de trouver un homme assez « orthodoxe » au XIXe siècle pour répondre aux critères fixés dans les années 1720; « orthodoxe » qu'ils interprétaient comme suivant « le sentiment général du pays »[15]. Dans les années 1830, Harvard se retrouva en difficultés financières, à une époque où l'enseignement de la religion n'était plus l'une de ses priorités. Josiah Quincy III(en), alors président de Harvard, refusa de nommer un successeur à Henry Ware, et le poste fut laissé vacant une seconde fois[16]. Il semble également que la dotation initiale s'était asséchée[15]. Dans le même temps, pour éviter toute accusation d'« éducation étroite et sectaire » de son université, le président avait déplacé la chaire à la Harvard Divinity School qui avait été fondée en 1816[16].
↑Nathan Eusebius Wood, The history of the First Baptist Church of Boston (1665–1899), American Baptist Publication Society, (lire en ligne), p. 173
↑Charles Lincon Van Doren, Webster's guide to American history : a chronological, geographical, and biographical survey and compendium, Merriam-Webster, , 1428 p. (ISBN978-0-87779-081-5, lire en ligne), p. 35
↑Sam Ellis, « Holy cow! Bovine to visit Harvard Yard », The Boston Globe,
↑ a et bJ. David Hoeveler, Creating the American Mind : Intellect and Politics in the Colonial Colleges, Rowman & Littlefield, , 379 p. (ISBN978-0-7425-4839-8, lire en ligne), p. 215
↑ a et bStephen Shoemaker, « The emerging distinction between theology and religion at nineteenth-century Harvard University », Harvard Theological Review, vol. 101, nos 3-4, , p. 417–30
↑The National cyclopaedia of American biography, vol. 9, J.T. White, , 237–38 p. (lire en ligne)
↑Johann Jakob Herzog, et al, The new Schaff-Herzog encyclopedia of religious knowledge: embracing Biblical, historical, doctrinal, and practical theology and Biblical, theological, and ecclesiastical biography from the earliest times to the present day, vol. 12, Albert Hauck, (lire en ligne), p. 272
↑(en) Donald K McKim, Dictionary of major biblical interpreters, Downers Grove (Ill.)/Nottingham, InterVarsity Press, , 272 p. (ISBN978-0-8308-2927-9, lire en ligne)
↑« Amos N. Wilder, a Bible Scholar, Literary Critic and Educator, 97 », New York Times, (lire en ligne, consulté le )
↑« In Memoriam: George Huntston Williams, Harvard Divinity School Hollis Professor of Divinity, Emeritus, Dies at 86 », The Sixteenth Century Journal, vol. 31, no 4, (JSTOR2671190)