Henry-René D'Allemagne[1], né le à Marnes-la-Coquette et mort le dans la même ville, est un bibliothécaire et historien français, spécialiste des arts décoratifs. Il a consacré des études innovantes à de nombreux sujets peu étudiés à son époque (serrurerie, luminaires, carte à jouer, etc.).
Biographie
Élève de l'École des chartes, Henry-René D'Allemagne y obtient le diplôme d'archiviste paléographe en 1887 avec une thèse intitulée Essai sur l’histoire de la corporation des serruriers, et description de quelques-uns de leurs ouvrages[2].
Étudiant, il se mit en apprentissage chez le ferronnier Pierre Boulanger auteur des remarquables pentures de la cathédrale Notre-Dame de Paris[3]. En 1887, il entra à la bibliothèque de l'Arsenal, où il fut chargé de classer et d’étudier le Fonds Enfantin.
Il est l’auteur de nombreux livres sur l’histoire des jeux (voir Ouvrages publiés).
Grand voyageur, il a visité plusieurs fois les États-Unis et l’Iran (d’où le livre Du Khorassan au pays des Backhtiaris, 1911). Il visite également l'Égypte et la Perse, où il enquête sur l'assassinat de son ami Émile Vaucanu[4].
Son travail colossal sur l'histoire des cartiers et des jeux de cartes est - en dépit de certaines données obsolètes - une référence pour les historiens du sujet jusqu'au début du XXIe siècle[5].
Histoire du Luminaire depuis l'époque romaine jusqu'au XIXe siècle. Paris : Picard, 1891 Lire en ligne
La Serrurerie ancienne à l'Exposition universelle de 1900, 1902.
Histoire des jouets. Paris : Hachette, (1902).
Sports et jeux d'adresse. Paris : Hachette, (1904).
Récréations et passe-temps, ill. de Robert Sallès. Paris : Hachette, (1906).
Les Cartes à jouer du quatorzième au vingtième siècle, Paris : Hachette, 1906 (2 vol.).
Du Khorassan au pays des Backhtiaris, trois mois de voyage en Perse. Paris : Hachette, 1911 (4 vol.).
La ferronnerie ancienne : Musée Le Secq des Tournelles. Paris : Schemit, 1924.
La très véridique histoire de Nette et Tintin visitant le village du jouet. Paris : Schemit, 1927.
Les accessoires du costume et du mobilier. Paris : Schemit, 1928 (3 vol.).
Les Saint-Simoniens, 1827-1837, Paris : Gründ, 1930.
Réminiscence d'Orient : Turquie, Perse et Syrie, Paris : l'auteur, 1939.
La toile imprimée et les indiennes de traite. Paris : Gründ, 1942 (2 vol.).
Les anciens maîtres-serruriers et leurs meilleurs travaux. Paris : Gründ, 1943 (2 vol.).
La maison d'un vieux collectionneur. Paris : Gründ, 1948.
Le noble jeu de l'oie en France, de 1640 à 1950. Paris : Gründ, 1950.
Vie privée
Henry d'Allemagne épouse en 1893 Marie-Louise-Félicie Macé, fille d'un officier militaire d'artillerie[4].
Notes et références
↑Comme on peut le voir sur certaines pages de titre de ses livres, le nom prend un D capitale : D'Allemagne. C’est ainsi que l’écrivent ses descendants.
↑...l'ouvrage monumental d'Henry-René d'Allemagne, Les Cartes à jouer du XIVe au XXe siècle, une bible justement admirée et indispensable, quoiqu'aujourd'hui un peu dépassée sur certains points., Thierry Depaulis, Cartes à jouer et Tarots de Marseille, Musée du Vieux Marseille, éditions Alors Hors du Temps, 2004, (ISBN978-2-9517932-7-9).
Anne-Bérangère Rothenburger, « ALLEMAGNE, Henry d' », dans Isabelle Antonutti (dir.), Figures de bibliothécaires, Villeurbanne, Presses de l'Enssib, coll. « Papiers », , 310 p. (ISBN978-2-37546-135-8), p. 37-38