Henriette van den BerghHenriette Mayer van den Bergh
Henriette van den Bergh, née le à Anvers et morte le dans la même ville, est une amatrice et collectionneuse d'art belge. Elle fonde en 1904 le musée Mayer van den Bergh, pour abriter la prestigieuse collection d'art de son fils Fritz Mayer van den Bergh (nl) et en est la conservatrice jusqu'à sa mort, après avoir assuré la pérennité de la collection et de la gestion. Henriette van den Bergh est également une philanthrope et une bâtisseuse. En plus d'une cité-jardin et d'un centre résidentiel pour personnes âgées à Mortsel, elle fait construire de nombreuses maisons avec l'architecte Joseph Hertogs dans les meilleurs quartiers d'Anvers. Avec ses projets visionnaires, Henriette van den Bergh est non seulement une personnalité volontaire, mais aussi une organisatrice tournée vers l'avenir et une entrepreneure dotée d'une mission exceptionnelle — et cela à une époque où l'ingérence des femmes dans la sphère publique n'allait pas du tout de soi. BiographieHenriette Isabelle Joanna (Henriëtte) van den Bergh est née le 9 juillet 1838 à Anvers[1]. Elle est une des quatre enfants de Henriette Catherine Elsen et Jean Felix Van den Bergh (nl) , conseiller, échevin et sénateur et patron de « Distillerie & Brasserie La Cloche » avec son frère Maximiliaan[2],[3]. Jeune fille de bonne famille, Henriette van den Bergh apprend le dessin, la peinture, le piano et la broderie. Elle épouse Emil Mayer (1824-1879), un riche homme d'affaires de Cologne, installé à Anvers en 1857 pour ouvrir une succursale de la société de pharmacie et d'épices Ensingh, qui prend plus tard le nom de Mayer[4]. Le couple Mayer-Van den Bergh achète en 1861 le Hof van Arenberg, un manoir au coin de Lange Gasthuisstraat et Arenbergstraat et l'aménage à leur goût. C'est actuellement l'hôtel Mayer-van den Bergh[2]. Le couple a deux fils, Fritz (1858-1901) et Oscar Mayer (1859 - 1913)[5]. Après la mort d'Emil Mayer en 1879, Oscar reprend l'entreprise familiale tandis que Fritz abandonne ses études à l'Université de Gand et revient vivre auprès de sa mère. Henriette van den Bergh est très liée à son fils aîné, ils partagent le goût pour les belles choses, fréquentent les salles de vente et voyagent souvent ensemble. En 1887, Fritz Mayer ajoute le nom de sa mère à son patronyme et, lorsque les deux fils sont anoblis en 1888, il est connu sous le nom de Chevalier Fritz Mayer van den Bergh (nl)[6],[7],[1]. La fondation du muséeLes archives du musée, montrent qu'Henriette van den Bergh est déjà collectionneuse du vivant de son mari. Avec son fils aîné, elle parcourt l'Europe pour des ventes aux enchères, des musées et des marchands d'art. Elle l'aide aussi financièrement à constituer sa collection d'art, bien qu'il fasse parfois de bonnes affaires : pour une pomme et un œuf il achète dans une vente aux enchères à Cologne, le tableau Margot la folle (Dulle Griet) de Pieter Bruegel l'Ancien qui est maintenant la pièce maîtresse de sa collection[1]. En 1892, la mère et le fils vendent une grande partie de leur collection, vraisemblablement pour permettre à Fritz Mayer van den Bergh de faire des achats importants en vue de fonder un musée. Pendant les neuf années suivantes, il travaille comme marchand d'art, ce qui lui permet de développer sa collection. Après la mort prématurée de Fritz Mayer van den Bergh en 1901, après une chute de cheval, Henriette van den Bergh entreprend de réaliser le rêve de son fils en créant un musée pour abriter sa collection d'art et prolonger son souvenir. En 1901, elle charge l'architecte Joseph Hertogs de construire un bâtiment de style néo-gothique, à côté de la maison familiale[2]. Bien qu'arborant la façade gothique caractéristique des maisons flamandes du 16e siècle, l'immeuble est construit en béton, un matériau très moderne pour l'époque[6],[7]. Elle fait réaliser par Louis Dupuis un médaillon représentant son fils Fritz pour le vestibule du musée[7],[8]. Elle meuble la maison avec des éléments que celui-ci avait achetés : portes, vitraux, papier peint en cuir doré et cheminées. Elle fait construire des vitrines dans la bibliothèque pour les plus de neuf cents livres, y compris des catalogues de vente aux enchères rares[1]. Le musée ouvre ses portes fin 1904, trois ans après le décès de Fritz Mayer-van den Bergh. Henriette van den Bergh nomme un conseil de régents et exige par testament que la collection doit rester intacte[1],[6]. Elle devient alors elle-même conservatrice du musée jusqu'à sa mort en 1920. Le Conseil des régents devient l'association à but non lucratif Museum Mayer van den Bergh en 1922. En 1951, le Musée Mayer van den Bergh passe sous la gestion de la ville d'Anvers. Le Conseil des régents reste propriétaire du musée et de la collection mais loue l'immeuble à la ville et lui prête la collection. La ville d'Anvers entretient le bâtiment et fournit le personnel scientifique et administratif[9]. En 2022, le musée est agrandi par la réunion du musée historique et de l'ancienne résidence adjacente de la famille Mayer van den Bergh[10]. Le musée Mayer van den Bergh possède 60 des chefs-d'œuvre figurant sur la liste des chefs-d'œuvre flamands[10]. La collection comporte 3 100 œuvres d'art et 2 500 pièces de monnaie. La plus connu est sans doute le tableau Margot le folle de Pieter Bruegel l'ancien[11]. Action caritativeEn plus de son travail sur le musée, Henriette van den Bergh se consacre également au travail caritatif, finançant diverses fondations[12] :
Propriétaire immobilièreHenriette Van den Bergh est également active dans l'immobilier. Entre 1905 et 1910, elle fait concevoir par Joseph Hertogs au moins dix-sept maisons de ville et manoirs, qui sont construits dans les meilleurs quartiers d'Anvers et le commerce « Au Printemps » à l'angle de la Leopoldstraat et de l'Arenbergstraat. Neuf d'entre elles sont construits sur le Markgravelei, dont un tiers est encore conservé aujourd'hui[8]. Elle charge également Joseph Hertogs de rénover la maison familiale, qui devient un hôtel, en 1902. Fin de vieHenriette van den Bergh meurt le 27 mars 1920, à l’âge de 81 ans[1]. Avec ses projets visionnaires, la fondatrice du musée est non seulement une personnalité volontaire, mais aussi une organisatrice tournée vers l'avenir et une entrepreneure dotée d'une mission exceptionnelle - et cela à une époque où l'ingérence des femmes dans le la sphère publique n'allait pas du tout de soi[16]. Distinctions
Bibliographie
Articles connexesRéférences
Liens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia