Il est le plus jeune vainqueur du Tour de France, qu'il remporte à 19 ans en 1904.
Biographie
Jeunes années
Il naît le à Desvres, dans le quartier Caraquet, sous le nom de sa mère, David. Sa mère Augustine Marie était « assistée » et alors âgée de 15 ans, tandis que son père ouvrier François Pruvost en avait 49[1]. Peu après, sa mère rejoint la sienne pour Choisy-le-Roi où cette dernière, grand-mère maternelle d'Henri David, s'est remariée avec Jean-Baptiste Joseph Cornet. Il grandit à Choisy-le-Roi[2]. Augustine Marie David se remarie à son tour avec Eugène Adolphe Jardry, qui le reconnaîtra[3] ; à 9 ans, Henri David s'appelle désormais Henri Jardry. Au début de ses activités de cyclisme, sport qu'il découvre au vélodrome de Choisy-le-Roi[4], il prend le nom de famille du mari de sa grand-mère : Cornet[5]. Il était surnommé Le rigolo[6], le Dépanneur, le Titi parisien et Le mécanicien[7].
Henri Cornet reste dans l'histoire comme le plus jeune vainqueur du Tour de France devant Tadej Pogačar. Il est en effet âgé de 19 ans, 11 mois et 20 jours[10] quand il s'impose dans le Tour de France 1904, dans des circonstances particulières[E 1]. En effet, il finit 5e de la deuxième édition de l'épreuve sur la route pour sa première participation, mais en est déclaré vainqueur par le jury le , à la suite d'une enquête de la commission technique de l'Union vélocipédique de France (close quant à elle le 30 novembre), qui disqualifie les quatre premiers (Maurice Garin (vainqueur du premier Tour en 1903), Lucien Pothier, César Garin et Hippolyte Aucouturier) à la suite d'une série d'incidents qui faillirent faire disparaître la compétition[E 1],[11]. La répercussion fut telle qu'Henri Desgrange, directeur de L'Auto-Vélo et du Tour de France écrivit dans son journal : « Le « Tour de France » est terminé, et sa seconde édition aura, je le crains bien, été aussi la dernière. » avec le titre « FIN »[12],[13]. Par la même occasion, il est déclaré vainqueur de la troisième étape : Marseille-Toulouse. Lors de l'ultime remontée vers Paris, il roule même 35 kilomètres sur la jante avec un pneu crevé[E 1],[14]. Ainsi, Jean-Baptiste Dortignacq arrive 2e et Aloïs Catteau prend la 3e place.
Classiques et fin de carrière
Cornet s'illustre ensuite dans Paris-Roubaix où il s'impose en 1906 en un peu plus de 19 heures avec des pneus Michelin[15], après une troisième place en 1905, ainsi que dans Bordeaux-Paris : 3e en 1905 et 2e en 1906[E 1]. Il est également spécialiste du tandem sur piste[16]. En raison de problèmes cardiaques récurrents et du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il arrête sa carrière cycliste en 1914[16].
Après carrière
Il ouvre un atelier de bicyclettes et d'automobiles faisant également office de café, ce qui était courant à l’époque. Il se marie le 6 octobre 1906 avec Ernestine Rivière qui lui donnera huit enfants. Le couple s'installe dans un premier temps à Frainville, d'où est originaire sa femme, puis, après sa retraite, au 8 place du 14-Juillet à Prunay-le-Gillon, où une rue lui sera dédiée[E 1],[1],[17],[18]. Il meurt à l'hôpital en 1941 des suites d'une chirurgie cardiaque. En 2012, une plaque commémorative à son nom est inaugurée dans le cimetière local[5],[19].
↑Joël Rochoy, Henri Cornet, un Boulonnais vainqueur du Tour de France, Boulogne-sur-Mer, coll. « Mémoires de la Société académique du Boulonnais », , 80 p.