HMS Telemachus

HMS Telemachus
illustration de HMS Telemachus
Le HMS Telemachus en Australie

Type Sous-marin
Classe Classe T
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Constructeur Vickers-Armstrongs
Chantier naval Barrow-in-Furness Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Démoli le
Équipage
Équipage 61 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 84,28 m
Maître-bau 7,77 m
Tirant d'eau 3,89 m à l'avant, 4,45 m à l'arrière
Déplacement 1 290 t en surface
1 560 t en plongée
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs électriques
2 arbres d'hélice
Puissance 2 500 ch (1860 kW) aux moteurs Diesel
1 450 ch (1080 kW) aux moteurs électriques
Vitesse 15,5 nœuds (28,7 km/h) en surface
9 nœuds (17 km/h) en plongée
Profondeur 91 m
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes lance-torpilles internes de 21 pouces (533 mm) orientés vers l'avant
2 tubes lance-torpilles externes orientés vers l'avant
2 tubes lance-torpilles extérieurs au milieu du navire, orientés vers l'arrière

6 torpilles de rechargement
Canon de pont Mk XII de 4 pouces (102 mm)
3 mitrailleuses antiaériennes

Rayon d'action 4 500 milles (8 330 km) à 11 nœuds (20 km/h) en surface
Carrière
Indicatif P321

Le HMS Telemachus[Note 1] (pennant number : P321), deuxième navire de ce nom dans la Royal Navy, est un sous-marin du troisième groupe de la classe T. Construit au chantier naval Vickers-Armstrongs à Barrow-in-Furness, il est lancé le . Il a passé la majeure partie de sa carrière en temps de guerre dans les eaux d’Extrême-Orient, où il a coulé le sous-marin japonais I-166. Après la guerre, il a été déployé en Australie pour opérer avec la Royal Australian Navy jusqu’en 1959, puis mis à la ferraille en 1961.

Conception

Les sous-marins de la classe S se sont avérés trop petits pour des opérations lointaines. Il fallut mettre en chantier la classe T, qui avait 21 mètres de longueur en plus et un déplacement de 1000 tonnes. Alors que les bâtiments de la classe S avaient seulement six tubes lance-torpilles d'étrave, ceux de la classe T en avaient huit, dont deux dans un bulbe d'étrave, plus deux autres dans la partie mince de la coque au milieu du navire[1].

Engagements

Le HMS Telemachus fut construit par Vickers-Armstrongs à Barrow-in-Furness[2]. Commandé le , sa quille fut posée le . Il fut lancé le et mis en service dans la Royal Navy le . Il a reçu le nom de Télémaque, un personnage de la mythologie grecque : fils d’Ulysse et de Pénélope, Télémaque est un personnage important dans l’Odyssée d’Homère.

Bien qu’il ait été brièvement déployé dans les eaux territoriales britanniques[3], le HMS Telemachus a servi en Extrême-Orient pendant la plus grande partie de sa carrière en temps de guerre, sous le commandement de Bill King. Il y arrive pour servir avec la flotte de l’Est à Colombo en [3]. Plus tard dans le même mois, le , alors qu’il effectuait sa première patrouille en Extrême-Orient, il a coulé le sous-marin japonais I-166 au large du banc de One Fathom dans le détroit de Malacca[4],[5]. Le HMS Telemachus a aperçu le sous-marin japonais à 7 h 08. Douze minutes plus tard, il a tiré six torpilles à une portée de 2300 yards (2100 m). Une explosion a été entendue 94 secondes plus tard : une seule torpille a touché la cible. Le commandant de l’I-166 et une poignée d’autres membres d’équipage ont survécu au naufrage[6]. Après cette patrouille, le HMS Telemachus a été transféré à la 8e flottille sous-marine, basée à Fremantle, en Australie-Occidentale[7]. En , le HMS Telemachus a débarqué des agents de renseignement sur Johor occupé par les Japonais, dans le cadre de l’opération Carpenter[3].

Après-guerre

Le HMS Telemachus a survécu à la guerre et a continué à servir dans la Royal Navy. Il a été convenu que le Telemachus serait l’un des trois sous-marins basés à Sydney, en Australie, pour aider à la formation de la Royal Australian Navy (RAN) à la lutte anti-sous-marine, en raison de la décision d’acquérir le porte-avions HMAS Sydney[8],[9]. Le HMS Telemachus quitte la Grande-Bretagne le et arrive à Sydney en décembre de la même année. Il est le premier des trois sous-marins de la 4e flottille à y arriver, les deux autres étant les HMS Thorough et Tactician. Il a été remis à neuf à Singapour à la fin de 1950, puis de nouveau en 1952-1953, après quoi il a passé plusieurs mois au Japon, fournissant une formation à la lutte anti-sous-marine aux navires participant à la guerre de Corée[7].

En , le HMS Telemachus mène des opérations avec les navires de guerre australiens HMAS Anzac et HMAS Vengeance, le croiseur néo-zélandais HMNZS Black Prince et son sister-ship le sous-marin HMS Thorough[10].

Entre juin et , le HMS Telemachus a travaillé en collaboration avec la RAN pour effectuer un relevé hydrographique au large du territoire australien en Antarctique[11]. La croisière a duré quelque 7 500 milles marins (12 100 km) et le navire a pris environ 130 mesures de gravité à des profondeurs de 50 à 200 pieds (15 à 61 m)[12]. Le , alors qu’il effectuait ces relevés, il a été porté disparu pendant deux heures et demie, ce qui a déclenché à des recherches aériennes et maritimes jusqu’à ce qu’il reprenne le contact. Après avoir raté le contact radio prévu à 7 heures 15, les autorités navales de Sydney ont émis le signal « subsunk » (sous-marin coulé) une heure plus tard. Les équipages des navires au port reçurent l’ordre de regagner leurs navires, et le HMS Thorough fut le premier à partir à la recherche du HMS Telemachus. Encore une fois, le HMS Telemachus n’a pas émis à 9 heures 45, mais un avion Douglas C-47 Skytrain a repéré le sous-marin avant que d’autres navires ne commencent à le rechercher, et l’ordre « subsunk » a été annulé[13].

Le HMS Telemachus rentre dans les eaux britanniques le , après près de dix ans de service avec la marine australienne[14]. Il a été démoli à Charlestown le [15].

Notes et références

Notes

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références

  1. Antony Preston et John Batchelor, « Entre les deux guerres : un sentiment de respect », Connaissance de l'histoire, no 4 Sous-marins de 1919 à nos jours,‎ 1er trimestre 1977, p. 17.
  2. (en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901-1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, (ISBN 978-1-84603-007-9, lire en ligne)
  3. a b et c (en) Lt Cdr Geoffrey B. Mason RN (Rtd), « HMS Telemachus - T-class Submarine », Naval-History.net (consulté le )
  4. (en) John F. O'Connell, Submarine Operational Effectiveness in the 20th Century, New York, IUniverse, (ISBN 978-1-4502-3689-8, lire en ligne), p. 95
  5. (en) Carl Boyd et Akihiko Yoshida, The Japanese submarine force and World War II, Annapolis, MD, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-55750-080-9, lire en ligne), p. 160
  6. (en) Vernon J. Miller, Analysis of Japanese Submarine Losses to Allied Submarines in World War II, Bennington, VT, Weapons and Warfare Press, (ISBN 9781576381618, OCLC 15059262, lire en ligne), p. 39
  7. a et b (en) « Telemachus Returns Home After Ten Years 'Down Under' », Navy News,‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « R.N. Submarines to be Based at Sydney », The Times, UK, no 51497,‎ , p. 4
  9. (en) « British Submarines for Australia », The Times, UK, no 51498,‎ , p. 3
  10. (en) « HMAS Anzac (II) », Royal Australian Navy (consulté le )
  11. (en) Robert Headland, Chronological List of Antarctic Expeditions and Related Events, Cambridge, UK; New York, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-30903-5, lire en ligne), p. 363
  12. (en) « 30,000 Feet Under the Sea: Gravity Survey by Submarine », The Times, UK, no 53628,‎ , p. 7
  13. (en) « Submarine Missing for Two and a Half Hours », The Times, UK, no 53548,‎ , p. 8
  14. (en) « News in Brief », The Times, UK, no 54640,‎ , p. 8
  15. (en) « HMS Telemachus (P 321) », uboat.net (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes