Hôtel de la Gabelle de BernayHôtel de la Gabelle de Bernay
L'hôtel de la Gabelle à Bernay, en Normandie, est un hôtel particulier, de style classique, construit entre cour et jardin au milieu du XVIIIe siècle. HistoriqueLe 24 décembre 1745, Jacques-Philippe Bréant achète plusieurs maisons et jardins près la porte d’Orbec entre la rue du Grand Bourg (actuelle rue du général de Gaulle) et les remparts de la ville. Les maisons sont en très mauvais état et menacent ruine[1]. Il les fait donc démolir pour y construire son hôtel particulier. Deux bâtiments situés de part et d’autre du portail d’entrée servent de greniers à sel et d’écuries. Jacques-Philippe BréantNé le 17 novembre 1710, Jacques-Philippe Bréant est le fils de Jacques, conseiller du roi, receveur des gabelles de Bernay. Son grand-père paternel est grenetier du grenier à sel de Louviers[2]. L’énigme de l’architecteLa construction a longtemps été attribuée à Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi. Il a travaillé avec son père Jacques V Gabriel (mort en 1742), architecte ordinaire du roi et contrôleur des Ponts et Chaussées, lequel a construit plusieurs hôtels particuliers, à Paris comme en province[2]. À Lorient, le chantier du siège de la Compagnie des Indes, est suivi par L.A. Loriot jusqu’en 1752. Les mascarons à visage féminin présentent des similitudes frappantes avec ceux de la Gabelle[4]. Les mascarons et les trophées sont l’œuvre d’un très habile artiste.
Bréant a certainement confié les décors peints de sa demeure (toiles des trumeaux et les dessus de porte) à un artiste bernayen, élève du célèbre peintre Hyacinthe Rigaud, Michel Hubert-Descours, plus connu comme portraitiste[5]. Agrandissement de la propriétéL’hôtel était construit au début de 1750 et Bréant voulait agrandir son parc en acquérant 109 toises de terrain sur les fossés et l’emplacement des remparts puisque la communauté des habitants accepte son offre de verser 1 200 livres destinées à l'achat des pompes à incendie et lui cède 623 toises[2]. Bréant décède dans son hôtel le 15 février 1772. Son fils Philippe-François-Constant lui succède comme receveur des gabelles à Bernay jusqu’en 1789. Cette année-là, il est présent à l’assemblée générale de la noblesse qui élit les députés chargés de la représenter aux États Généraux du Royaume. Un décret révolutionnaire supprime l’impôt sur le sel en mars 1790. En 1799, Philippe-François-Constant Bréant vend pour 36 000 francs presque tous ses biens situés dans cette rue de la Liberté (ancienne rue du Grand-Bourg, future rue d’Alençon et actuellement rue du général de Gaulle) au magistrat Jean-François-Pierre-Paterne Thulou[6]. L’hôtel passe ensuite aux mains d’un industriel du lin, originaire de Drucourt[6]. Gratien Pesnel commence à travailler avec son père à l’âge de 17 ans et quatre ans plus tard, en 1819, il est déjà propriétaire de trente métiers à rubans sous le nom de Pesnel jeune, raison sociale qu’il gardera jusqu’au milieu du XIXe siècle où elle est devient Pesnel jeune et fils. Son frère Robert de dix ans son aîné possédait seulement dix métiers à rubans[7]. Gratien a-t-il introduit la fabrication des rubans à Bernay avant ou après l’achat de l’hôtel de la Gabelle le 3 juin 1825 ? Lorsque le jeune négociant se marie, il est toujours domicilié à Drucourt chez sa mère. Le couple s’installe dans l’hôtel de Bernay où naît leur fille aînée le 7 octobre 1826[8]. Robert Pesnel et sa femme la Bernayenne Eléonore Malherbe, fille d’un aubergiste de la rue de Lisieux y habitent également. En 1957 c’est la mairie qui achète le domaine pour le raser[9]. Une campagne initiée dans le journal local L’Éveil de Bernay par Philippe Leroux[10] et Patrick Méaulle est relayée par Le Figaro du 30 octobre 1963 qui en appelle au ministre André Malraux. Avenir de l’Hôtel de la GabelleDans la réunion publique du 18 mars 2014, la maire de Bernay annonce son intention de mettre en vente la gabelle, décision soumise à un vote des Bernayens. (site de la mairie) (Article du journal l'Éveil de Bernay). Parties inscrites[12] sur l’Inventaire des Monuments historiques3 février 1928 :
21 septembre 1964 :
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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