Guy de FontgallandGuy de Fontgalland
Guy de Fontgalland (né le et mort le ) est un jeune français de confession catholique, mort de diphtérie à Paris à l'âge de onze ans. Déclaré serviteur de Dieu et célébré durant l'entre-deux-guerres, il a failli être le plus jeune saint catholique non martyr. Son procès en béatification, ouvert le , fut clos le [1]. BiographieGuy est le fils du comte Pierre Heurard de Fontgalland (1884-1972), avocat, et de Marie Renée Mathevon (1880-1956). Celle-ci se destine au carmel et son père est militant catholique, lorsque Mgr Emmanuel Martin de Gibergues (1855-1919), évêque de Valence et ami de la famille, les présente et finalement les unit. C'est lui qui baptise leur fils, sous les prénoms de Guy Pierre-Emmanuel le en l'église Saint-Augustin à Paris. Humainement, Guy a les qualités et les défauts d'un enfant ordinaire. Il se montre orgueilleux, capricieux avec sa mère et coléreux avec son frère Marc, né en 1916, mais également sensible et affectueux. Il est surtout franc et loyal, avouant de lui-même ses bêtises au risque d'être puni. Il meurt avec la réputation de n'avoir jamais dit un seul mensonge. Spirituellement, il témoigne d'une foi tout enfantine inspirée de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. En à Lisieux, il affirme sentir une délicieuse odeur sur la tombe de celle qui n'est pas encore béatifiée mais que sa mère vénère. Très jeune, il prend Jésus pour modèle. Il cause avec lui dans l'intimité ou, par la suite, pendant l'Eucharistie. Alors, il lui offre chaque jour de petits sacrifices pour lui faire plaisir. Il a cinq ans à peine quand il manifeste son désir de communier et, l'année d'après, de devenir prêtre. Il apprend alors à lire et à écrire en deux mois et se fait inscrire au catéchisme. Le , il profite des dispositions du pape Pie X[2] en faveur de la communion précoce, dont il se fera bientôt un apôtre au sein de la croisade eucharistique. Ce jour-là, après un mois de préparation ponctué de cent dix huit sacrifices, Guy fait sa première communion en l'église Saint-Honoré d'Eylau. Il a alors la révélation de sa mort prochaine mais garde le secret, pour ne pas attrister ses proches. , il entre au collège Saint-Louis-de-Gonzague de Paris. Élève médiocre malgré son intelligence et sa curiosité, Guy est étourdi et passe pour paresseux. Il se corrige et améliore son caractère. Il ne se fait pas remarquer mais se signale par sa charité et sa camaraderie. Il protège les plus faibles sans se défendre lui-même, pardonne et ne garde pas rancune, ne boude jamais et refuse de dénoncer les autres ou d'en dire du mal. , la famille est en pèlerinage à Lourdes. Guy affirme avoir eu la confirmation devant la grotte qu'il mourra bientôt, précisément un samedi, jour de la Vierge. Dans la nuit du 7 au de la même année, alors qu'il a tout juste onze ans, Guy tombe malade de la diphtérie. S'ensuit une période de crises et de rémissions pendant laquelle, sachant qu'il va mourir en dépit de l'optimisme des médecins, il divulgue son double secret à sa mère. Le 24 janvier 1925, il affronte avec courage la douleur et meurt d'étouffement, effectivement un samedi, le . Culte posthume et procès en béatification[3]Sa mort provoque un deuil dont l'onde de choc se répand en France, puis dans le monde[4]. Parents, amis et religieux viennent en nombre au 37 rue Vital rendre hommage à l'enfant dont le corps, entouré de fleurs blanches, est exposé cinquante-deux heures par autorisation spéciale. Une photographie de Guy sur son lit de mort, comme l'usage le voulait à l'époque, est envoyée ou remise en souvenir à 500 exemplaires. Une cérémonie a d'abord lieu à Notre-Dame-de-Grâce de Passy puis le cercueil est mené à la gare de Lyon et placé dans un wagon aux armes des Fontgalland. Le service funèbre en la cathédrale Notre-Dame de Die (Drôme), berceau de la famille, est célébré le vendredi « au milieu d'une foule considérable »[5]. Encouragée par des prêtres, notamment le nonce apostolique[6] et l'archevêque de Paris, Madame de Fontgalland rédige du 23 au une courte biographie de son fils[7]. Elle est publiée à l'automne à 400, puis 4 000, puis 95 000 exemplaires, et traduite en treize langues. De toute la France puis du monde entier, on écrit à propos de Guy. On vient se recueillir sur sa tombe et on rend visite à ses parents. On réclame des souvenirs (des images de lui sont tirées par centaines de mille en quarante-huit langues différentes) et des reliques (726 000 parcelles de ses vêtements sont distribuées). Des ouvrages lui sont consacrés en plusieurs langues. À l'inauguration de la statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro[8], en , l'épiscopat brésilien et plus de cinq cents prêtres demandent la béatification de l'enfant. Ils font écho aux 650 000 signatures déjà envoyées à Rome ou à Paris de 1926 à 1931. L'année suivante, le , un tribunal diocésain est constitué par l'archevêque de Paris, pour instruire la cause du petit Guy. À la date du , de nombreuses conversions (244), des vocations religieuses (698), des guérisons attestées par des médecins (742) et environ 85 000 grâces lui sont attribuées. En 1936, le , on transfère son corps dans la chapelle Saint-Félix du grand séminaire de Valence (lycée Montplaisir depuis 1973) pour veiller sur la vocation des séminaristes. Le , ses parents et son frère sont reçus par le pape Pie XI, qui se réjouit en « qu'une fleur de plus, à peine éclose ici-bas, ait répandu, dans son entourage, un si beau parfum de piété envers l'Eucharistie, la Mère céleste, et le pape... »[9]. C'est à ce moment-là que 1 312 000 signatures d'enfants et d'adultes lui demandent de hâter la béatification de Guy. Le dossier de l'enquête fait 1 804 pages. Le 8 février 1937, il est envoyé à la Congrégation des rites à Rome. Pie XI meurt deux ans plus tard. La décision d'écarter la cause est connue officieusement en , dès l'ouverture du procès ordinaire, puis officiellement le [10], dix ans après la fin de l'enquête. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Article connexeLiens externes
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