Groupe Bernard Hayot

Groupe Bernard Hayot
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Logo du Groupe Bernard Hayot.

Création Années 1960
Dates clés 2021 : GBH achète le liquoriste Cartron

2023 : GBH achète le distributeur de spiritueux Mangrove

Fondateurs Bernard Hayot
Forme juridique Société par actions simplifiée
Slogan Cultivons l'envie d'entreprendre !
Siège social Le Lamentin
Drapeau de la France France
Direction Stéphane Hayot (Directeur général)[1]
Sociétaires Famille Hayot
Activité Grande distribution, automobile, alcool, agriculture, logistique, industrie.
Effectif 15 900
Site web https://www.gbh.fr

Le Groupe Bernard Hayot, dont le sigle est GBH, est un groupe français d'entreprises, fondé par Bernard Hayot en 1960. Son siège social se trouve à Le Lamentin, en Martinique.

Présent aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie, en Guyane française, à La Réunion, à Mayotte et en Martinique, il est le groupe le plus important d’Outre-mer. Il mène aussi des activités dans les Caraïbes, l'Océan Indien, en Afrique et en Chine.

GBH est actif dans la grande distribution, l'alcool, l'agriculture, l'industrie et l'automobile. Il possède notamment les franchises Carrefour, Yves Rocher, La Brioche Dorée, Mr.Bricolage, Décathlon et les concessions Renault, Dacia, Hyundai, et Nissan. Via sa filiale Spiribam, il détient les rhums Clément et les rhums J.M.

Refusant de publier ses comptes — comme la loi l'impose — , le groupe GBH est régulièrement pointé du doigt lors de manifestations contre la vie chère depuis les années 2000, notamment celles de Martinique en 2024.

Historique

La famille Hayot est une famille békée installée en Martinique depuis le XVIIe siècle et qui a prospéré, dans un premier temps, avec « l'exploitation de « l'or blanc » (le sucre) par l'esclavage »[2]. En 1849, un an après l'abolition de l'esclavage, l'État indemnise les anciens propriétaires d'esclaves[3].

Un siècle plus tard, un de leurs descendants, Bernard Hayot, né le en Martinique[4]. Son frère aîné, Yves Hayot, deviendra un homme clé du scandale du chlordécone aux Antilles françaises, un pesticide utilisé dans les bananeraies hautement cancérigène qui contamine la population antillaise. En effet, il sera à la fois président de la Sicabam, l'interprofession martiniquaise des propriétaires de bananeraies qui milite auprès des gouvernements successifs pour l'homologation du chlordécone et la continuation de son usage, et PDG de la société Laguarigue qui commercialise du Curlone aux planteurs martiniquais et guadeloupéens de 1972 à 1993[5].

En 1960, Bernard Hayot fonde le Groupe Bernard Hayot, lequel développe des enseignes notamment dans les Antilles[2].

En 1986, Bernard Hayot rachète la fondation Clément qui se dédie à l'art et au patrimoine ainsi que le lieu qui l'abrite, le domaine de l'Acajou, connu aussi sous le nom d'Habitation Clément. L'endroit, qui accueille un musée, est un lieu de tourisme culturel. Il accueille en 1991 la rencontre entre George H. W. Bush et François Mitterrand[6],[7].

En , le groupe Casino annonce la vente de sa filiale Vindémia, présente à la Réunion, sur l'île Maurice, à Mayotte et à Madagascar, pour 219 millions d'euros au groupe Bernard Hayot, franchisé à la Réunion du groupe Carrefour. Ce dernier s'engage à vendre 4 hypermarchés, ayant 700 employés sur les 4 700 que compte le groupe Vindémia[8].

En juillet 2021, le groupe acquiert le liquoriste bourguignon Joseph Cartron[9],[10].

En février 2023, GBH rachète Mangrove, un distributeur de spiritueux britannique[11].

Activités

GBH exerce ses activités autour de plusieurs pôles : grande distribution (48 % du chiffre d’affaires, estimé à 3 milliards d'euros en 2018), distribution automobile (42 % du chiffre d’affaires) et activités industrielles diverses (10 % du chiffre d’affaires), notamment la production de yaourts sous la marque Danone à La Réunion et la production et l’exportation de rhums (rhum Clément et rhum J.M. en Martinique). Les principales enseignes de GBH dans la distribution sont Carrefour, Mr.Bricolage, Decathlon. En 2019, le groupe compte 11 000 salariés et est présent dans les Caraïbes (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Cuba, Sainte-Lucie, République dominicaine, Trinité-et-Tobago), l’océan Indien (La Réunion, Maurice, Mayotte, Madagascar), en France métropolitaine, en Afrique (Maroc, Algérie, Ghana, Côte d’Ivoire), en Chine, et en Nouvelle-Calédonie[12],[13].

En Martinique, le groupe détient (liste non exhaustive) : les hypermarchés Carrefour et Euromarché[14], les magasins Yves Rocher, Mr.Bricolage, Renault, Decathlon. C’est aussi un grossiste et un importateur majeur pour ses magasins et leurs concurrents[15]. En 2010, GBH y emploie 1 600 salariés et son chiffre d’affaires atteint 400 millions d'euros[16]. Le groupe est le premier employeur privé de l'île[17].

Avec sa structure verticale, depuis le grossiste jusqu’au distributeur, GBH maîtrise, de fait, l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement des produits dont il a le monopole et favorise ses propres magasins au détriment de la concurrence[13].

Fortune

Au classement de la revue Challenges de 2021, avec un patrimoine de 250 millions d’euros, la famille de Bernard Hayot est classée 13e fortune automobile de France et 397e fortune de France[18]. Le groupe « perd 122 places dans le classement après une année perturbée par la Covid »[19]. Autrefois considéré comme le Martiniquais le plus riche, il est détrôné dans les années 2020 par Thierry Déau, fondateur et président directeur général du fonds d'investissement en infrastructures Meridiam.

Mise en cause

Manifestations contre la vie chère en 2024 en Martinique qui cause des blessures pour 30 forces de l'ordre et la mort de 3 civils.

Principal intermédiaire du commerce entre l’Hexagone et les outre-mer, le Groupe Bernard Hayot est directement mis en cause dans le coût de la vie chère en outre-mer, la « profitation » depuis les années 2000[2],[20],[21], ainsi que pour la connivence politique tant de gauche que de droite envers la direction du groupe[22],[23].

Une étude pour l’Observatoire des prix, des marges et des revenus de la Réunion pointe fin 2022 la forte concentration du marché qui résulte des rachats successifs par GBH et rend la situation préjudiciable aux intérêts des consommateurs, notamment à travers des prix excessifs résultant de marges consubstantielles[24]. Le constat est le même pour les Antilles dont la Martinique[23]. Lui est aussi reprochée une culture du secret et de l'opacité présente à tous les niveaux du groupe, notamment son refus de publier ses comptes comme la loi lui impose[21],[25],[26],[27].

Le député de Martinique Johnny Hajjar, rapporteur de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la vie chère de 2023 dénonce un « modèle d’économie de comptoir, en place depuis la période de la colonisation ». Il appelle à « légiférer pour obliger les grands groupes à plus de transparence sur leurs marges, mais agir aussi sur le niveau des revenus salariés, par la fiscalité »[24].

Distinction pour Bernard Hayot

Notes et références

  1. Annuaire des professionnels de la grande consommation lsa-conso.fr, consulté le 08 décembre 2019
  2. a b et c Guadeloupe. GBH, un symbole de la pwofitasyon, l'Humanité, 25 février 2009 (lire en ligne)
  3. « Repairs », sur esclavage-indemnites.fr (consulté le )
  4. « Bernard Hayot : Fondateur et président du groupe Bernard Hayot », sur www.lsa-conso.fr (consulté le )
  5. Karl Laske, « Chlordécone : un dernier espoir pour juger les responsables du drame », sur Mediapart,
  6. « Promenade avec l’homme qui collectionne les Caraïbes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « A l'Habitation Clément, en Martinique », sur France Inter, (consulté le )
  8. Bernard Grollier, « Casino achève son plan de désendettement avec la vente de sa filiale dans l'océan Indien », sur Les Échos,
  9. « Le groupe GBH fait l'acquisition du liquoriste Joseph Cartron », sur Rayon boissons (consulté le )
  10. AFP, « Le liquoriste bourguignon Cartron racheté par le groupe GBH », sur Le Figaro, (consulté le )
  11. « GBH achète un distributeur de spiritueux britannique », sur Le Figaro, (consulté le )
  12. Pour 219 millions d’euros. Les magasins Jumbo et Score rachetés par le groupe Hayot, sur réunion.orange.fr, consulté le 15 mai 2020
  13. a et b « Avec l'arrivée de Hayot à Mayotte, 1 000 doukas risquent la disparition », sur Mayotte la 1ère, (consulté le )
  14. GBH s'est engagé à ne pas exploiter l'hypermarché sous une enseigne Carrefour, mais sous l'enseigne Euromarché., Site institutionnel de l’Autorité de la concurrence, communiqué du 23 août 2018
  15. « Le Groupe Bernard Hayot est le nouveau propriétaire du centre commercial Océanis », sur Martinique la 1ère, (consulté le )
  16. Léa Lejeune, « Les 5 familles qui dominent la Martinique », L'Expansion,‎ (lire en ligne)
  17. a b et c « Distinction : l’entrepreneur martiniquais Bernard Hayot élevé au grade de grand officier de la Légion d’honneur », sur Martinique la 1ère, (consulté le )
  18. Challenge juillet 2021-Les 500 plus grandes fortunes professionnelles de France-Outre-mer: Bernard Hayot et Thierry Deau, 2 martiniquais seuls rescapés ultramarins, sur topoutremer, 19 juillet 2021
  19. « Automobile. Les plus grandes fortunes de France en 2021 », sur L'Argus.fr (consulté le )
  20. Tom Demars-Granja, « « On mentait éhontément » : comment le Groupe Bernard Hayot s’est enrichi en creusant la pauvreté en outre-mer » Accès libre, L'Humanité, (consulté le )
  21. a et b Emmanuel Fansten, Vie chère aux Antilles : les profits suspects du Groupe Bernard Hayot en outre-mer, Libération, 9 janvier 2025
  22. Emmanuel Fansten, Vie chère aux Antilles Le groupe Hayot rattrapé par ses profits suspects, Libération, 10 janvier 2025
  23. a et b Une enquête du quotidien Libération dévoile les pratiques derrière les "profits suspects" du groupe Bernard Hayot, francetvinfo, 10 janvier 2025
  24. a et b Nathalie Guibert, La vie chère en outre-mer, un problème de longue date jamais résolu, Le Monde, 26 septembre 2024 (lire en ligne)
  25. « A la Martinique, ces grandes familles qui règnent sur les prix alimentaires », sur Le Monde,
  26. « "Son groupe cristallise les crispations sociales" : Bernard Hayot, la raison de la colère en Martinique », sur Marianne,
  27. « L'enquête choc du journal Libération sur les "profits suspects" du groupe Bernard Hayot », sur France Info TV

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe