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Grandemange et Grandemenge, également orthographiés dans les siècles passés Grand Demenge et Grand Demange (aujourd'hui disparus), Granddemange (aujourd'hui très rare), Granddemenge, Grandmange et Grandmenge (aujourd'hui disparus), sont des patronymes français très présents dans l'est de la France, principalement en Lorraine où ils sont nés à la fin du Moyen Âge.
Étymologie
Grandemange est une des très nombreuses variantes lorraines (voir l'article Demange qui en répertorie 167)[1],[2] du patronyme Demenge, qui était à l'origine un prénom très courant en Lorraine, en particulier dans les Vosges et en Meurthe-et-Moselle au XVIIe siècle et qui s'est répandu dans tout l'est de la France.
Étymologie de Demenge et Demange
Le prénom Demenge provient de Dominicus (« qui appartient au Seigneur » au sens chrétien), dérivé de dominus (« le Seigneur »). Dominicus a donné Dominique. Demenge est donc une variante lorraine du prénom Dominique[3], celui-ci ayant été popularisé par saint Dominique (Dominique de Guzmán ou Domingo Núñez de Guzmán en espagnol, 1170-1221), fondateur de l'ordre des dominicains, également appelé Ordre des Prêcheurs ou Ordre des Frères Prêcheurs. Le prénom et le patronyme Demenge ont, dans certaines branches familiales, muté en Demange, qui a fini par s'imposer par rapport à Demenge.
Similitudes entre Demenge et Domingo (mot espagnol)
Demenge et Demange sont également à rapprocher, par leur sens étymologique et par leur construction en d-m-g, du mot espagnol domingo qui signifie « dimanche » (jour du Seigneur, jour du maître, de dominus, « le maître », de domus, « la maison »). On peut également le rapprocher du prénom et patronyme Domingo, notamment porté par le chanteur d'opéra espagnol Placido Domingo, ainsi que du patronyme Dominguez dont la terminaison en ez indique la filiation : Domínguez, fils de Domingo, comme Fernández était le fils de Fernando. Le prénom Domingo, comme Demenge, est équivalent à Dominique. Selon Marie-Thérèse Morlet, il existe d'ailleurs une variante francisée de Domingo : Dominge, patronyme du sud de la France[4].
Le prénom Demenge est également à rapprocher par son étymologie au toponyme hispanique Santo Domingo (Saint Domingue en français), île des Antilles devenue République Dominicaine, nom donné par les colons espagnols en référence, là aussi, à Saint Dominique de Guzmán, fondateur de l'ordre des moines Dominicains.
Personnalités
Noblesse de Meurthe-et-Moselle (Grandemange d'Anderny)
Nicolas-François Grandemange (né le à Varangéville et mort le ), fils du précédent, colonel d'infanterie, Seigneur d'Anderny et de Vatimont, conseiller à la cour souveraine de Lorraine[9], chevalier, conseiller d’État ordinaire du Roi[10] ;
Artisans menuisiers et industriel de Remiremont et Senones
La branche suivante montre l'ensemble de la généalogie[12] d'une famille de 7 générations issue de bourgeois de Remiremont au début du XVIIe siècle, qui se prolonge à Senones à partir de 1716 environ[12]. Toute cette lignée travaillait dans la menuiserie, l'ébénisterie, la sculpture, la dorure pour finir dans l'industrie mécanique[12] :
Mathias Grand Demenge (ca 1615-)[13], Maistre menuisier, bourgeois de Remiremont ;
Jean Romary Grandemange (ou Jean Romaric ou Jean Romaricq[14] (ca 1640-[14], fils du précédent), Maistre menuisier[14], Honorable Bourgeois de Remiremont[14], chastollier de l'église paroissiale de Remiremont, doyen de Remiremont, militaire en réforme (sous-lieutenant)[15] ;
Adrian Granddemenge (1638-1716, frère de Jean Romary et fils de Mathias), Maistre sculpteur, bourgeois de Remiremont[16] ;
Nicolas Félix Granddemange (né le et mort le ), maître menuisier
Félix Pierre Joseph Granddemange (né le à Senones et mort le à Senones, ébéniste et huissier[17] ;
Félix Joseph Camille Granddemange, connu comme Camille Granddemange (1843-1906, fils du précédent), né à Senones dans le département des Vosges, un ingénieur et industriel vosgien, constructeur mécanicien à Paris, spécialisé en chaudronnerie, machines à vapeur, locomotives, dépurateurs d'eau et tapis élévateurs de marchandises.
Autres personnalités
Hyacinthe-Hippolyte Grandemange[a] (né à Gorhey le -[18]?), chapelain à Gorhey puis vicaire à Saint-Amé[19]. Arrêté et emprisonné par les révolutionnaires anticléricaux en 1794, il bénéficie cependant de bienveillance de leur part jusqu'à 1795 en lui permettant d'exercer quelque ministère religieux dans la région lorraine. Mais il est ensuite condamné à la déportation en 1797 avec douze autres prêtres vosgiens. Le , la frégate La Décade l'emporte de Rochefort, avec 193 déportés, dont 172 religieux, à Cayenne en Guyane où il arrive le [20]. Il partage le sort des moins favorisés à Konanama puis à Sinnamari. Cependant, contrairement à d'autres prêtres vosgiens qui finirent leur vie en Guyane, il est libéré en 1800 et rentre en France en 1802 sur le brick L'Alerte[21],[22] ;
↑Le registre de naissance indique Hyacinthe, fils légitime de Alexis Grandemenge, qui signe A. Granddemange
Références
↑Albert Dauzat, Les noms de famille de France, Librairie Guénégaud, (ISBN285023-080-4), p. 123
↑Jean-Louis Beaucarnot, Les noms de famille et leurs secrets, Robert Laffont, (ISBN2-221-09055-1), p. 74
↑Albert Dauzat, Les noms de famille de France, Librairie Guénégaud, (ISBN285023-080-4), p. 99
↑Marie-Thérèse Morlet, Dictionnaire étymologique des noms de famille : Dominge, variante francisée du nom espagnol Domingo, Librairie Académique Perrin, , 1028 p. (ISBN2-262-01350-0), p. 739
↑« Acte de décès de Joseph Grandemange », Registre paroissial de Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe et Moselle),
Archives départementales 54, 1692-1738, cote 5 Mi 483/R 3, vue 793/800, dernier en bas à gauche et haut de la page droite
↑Pierre-Dominique Cheynet, Les procès-verbaux du Directoire exécutif, an V-an VIII : inventaire des registres, tome III, vendémiaire-frimaire an VI, Les procès-verbaux du Directoire exécutif, an V-an VIII : inventaire des registres, tome III, vendémiaire-frimaire an VI, (lire en ligne)
↑« Déportation des religieux vers Cayenne », Le Conservateur belge, Recueil ecclésiastique et littéraire, tome III, Liège, La librairie ecclésiastique du Ve. Duvivier, 1824, p. 215 sur Google books