Gormont et Isembart
Gormont et Isembart, dit aussi Gormond et Isembart, Gormund et Isembard, Isembart et Gormont ou La Mort du Roi Gormond est une chanson de geste de la seconde moitié du XIe siècle ou de la première moitié du XIIe siècle[1],[2]. Avec La Chanson de Roland et La Chanson de Guillaume, c'est l'une des trois chansons de geste composées avant 1150[3] ; elle peut être légèrement postérieure à La Chanson de Roland, Holmes la datant de 1068[2]. La chanson nous conte l'histoire d'un jeune seigneur français rebelle, Isembart, qui s'allie avec un « Sarrasin »[4], Gormont, abandonne le christianisme et combat le roi de France. Elle est parfois regroupée avec la Geste de Doon de Mayence dans le cycle des vassaux rebelles des chansons de geste[2]. L'ŒuvreLe manuscrit originelLe seul fragment manuscrit conservé (deux feuilles de parchemin trouvées dans une vieille reliure[2],[5]) comporte 661 octosyllabes[1],[2] (ce qui est inhabituel pour une chanson de geste) en laisses assonancées (conservé à la Bibliothèque royale de Belgique[2]) écrites en un dialecte du centre de la France[2], datant d'environ 1130, et qui constitue la fin d'un poème plus long[1]. La reconstitution du texteLe texte du poème entier a pu être reconstitué à partir de deux sources :
La date de la composition du poème se base sur :
L'intrigueL’intrigue a pu être reconstituée ainsi : Le jeune seigneur français Isembart, persécuté par son oncle, le roi Louis, s’exile en Angleterre puis se joint à Gormont et abjure sa foi chrétienne. Isembart incite Gormond à attaquer la France, y détruire ses propres terres et incendier l’abbaye de Saint-Riquier. Le roi de France se porte à leur rencontre à Cayeux (Cayeux-sur-Mer). Après une série de combats victorieux, Gormont est tué, mais le roi est lui-même mortellement atteint. Les « Sarrasins » se replient en désordre, mais Isembart réussit à les ramener au combat et parviendra à désarçonner son propre père. Quatre jours plus tard, les « Sarrasins » abandonnent le champ de bataille et, avant de rendre le dernier soupir, Isembart retrouve la foi[1]. L'histoire semble basée sur un fait historique : une incursion des Vikings qui, en , incendièrent l’abbaye de Saint-Riquier, puis furent battus par Louis III six mois plus tard, à la Bataille de Saucourt-en-Vimeu[1]. Néanmoins, si le personnage de Gormont est la forme française du scandinave Godrum ou Gudrum, il n'existe aucune mention historique d'un Isembart[4]. Pour Patrice Lajoye, Gormont et Isembart est avant tout un récit littéraire[4] et son motif central le combat père-fils est un thème traditionnel des mythes et légendes européens comme c'est le cas dans le Chant de Hildebrand[4]. L'auteurEn 1949, Philippe Pinchemel écrit dans Visages de la Picardie :
— Visages de la Picardie, p.92 En , Les Cahiers de civilisation médiévale ont publié un article de Jack Breton, « Gormont et Isembart, emprunt au Carmen de Hastingae Proelio ? », émettant l'hypothèse que Guy d'Amiens soit l'auteur du poème à l'origine du fragment. BibliographieÉditions
Études
Articles connexes
Liens externes
Notes et référencesNotesRéférences
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