Né à Paris le , Félix Georges Cattaui (fils d'Adolphe Cattaui et de Rachel Francis) est un cousin (doublement issu de germains)[N 1] de Jean de Menasce[4] et appartient à l'aristocratie juive d'Alexandrie, où il passe ses premières années.
Il fait ensuite des études secondaires au lycée Carnot, puis des études de droit qui lui ouvrent la carrière diplomatique. Il fonde au Caire L'Atelier et organise le 3e anniversaire de la naissance de Molière, puis l'Université populaire, lieu privilégié de la culture française en Égypte. Secrétaire du roi Fouad Ier, il écrit des discours officiels. Entre les deux guerres mondiales, il suit des cours de théologie à l'Université de Fribourg et participe avec Jean de Menasce à La Revue juive dirigée par Albert Cohen.
Secrétaire de légation à Prague, Bucarest et Londres, il abandonne la diplomatie en 1936 et se consacre à l'écriture.
Pétri de culture française, Cattaui est royaliste légitimiste. En à Villars-sur-Ollon, il rencontre le chef de la maison de Bourbon, Jacques, duc de Ségovie, et le supplie « d'assurer ses droits et titres d'aîné de la race capétienne, de chef de la Maison de France, de duc d'Anjou, de Bourbon, etc. »[N 2]. Il rencontre aussi[N 3] la duchesse de Ségovie, Emmanuelle de Dampierre, qui insistera auprès de son mari pour qu'il proclame ses droits et ceux de leurs fils[7],[8]. Le à Rome, Jacques de Bourbon se déclare chef de la Maison de France et prend le titre de duc d'Anjou ; il charge le duc de Bauffremont de le représenter en France et de faire connaître sa prise de position. Cattaui s'en tiendra là et laissera d'autres légitimistes, comme Dominique Clauzel et Édouard de Roquefeuil, conseiller le prétendant au trône de France. Michel Josseaume, un des principaux artisans du renouveau du légitimisme à partir de 1945, décrit Georges Cattaui comme « un assez remuant petit personnage, petit par la taille mais sincèrement pénétré du droit dynastique français dont il entretenait avec continuité l'esprit du [duc de Ségovie] ». M. Josseaume ajoute que la « passion légitimiste [de Cattaui] était vraiment totale (comme Henri Médine[9], aussi du Caire, plus tard) ».
Après 1945, Cattaui écrit de nombreuses chroniques dans le Journal de Genève. Gaulliste, il sera l'auteur de la première[8] biographie du général de Gaulle, publié "le de l'an de guerre 1944", réimpr. en 1946 (Charles de Gaulle, l'homme et son destin, Aux Portes de France), rééd. en 1960 aux éditions A. Fayard).
↑Félix (1865-1943), baron de Menasce (père de Jean de Menasce), était cousin germain à la fois du père et de la mère de Georges Cattaui (dont il a signé comme témoin l'acte de naissance, le 15 septembre 1896 à 14 h 15, à Paris 8e). Le grand-père de Félix de Menasce avait reçu en 1873 de l'empereur François-Joseph Ier, roi de Hongrie, le titre héréditaire de baron hongrois[3].
↑Lettre[5] de Georges Cattaui à Hervé Pinoteau, en date du 9 novembre 1971.
↑Lettre[6] d'Emmanuelle de Dampierre à Hervé Pinoteau, en date du 13 juillet 1978 : « J'ai connu Cattaui à Lausanne. Il était très légitimiste et gaulliste. Lui, mes enfants et moi avions fait le voyage ensemble à Villars sur Ollon où je passais l'été ».
↑Source primaire : la généalogie de la famille Cattaui est disponible sur GeneaNet pierfit (sur inscription).
↑(en) Irit Amit-Cohen, Zionism and Free Enterprise: The Story of Private Entrepreneurs in Citrus Plantations in Palestine in the 1920s and 1930s, Walter de Gruyter, 2012 (OCLC813834258), p.110-114, lire en ligne
↑Source primaire : la généalogie de la famille de Menasce est disponible sur GeneaNet pierfit (sur inscription).
↑ a et bHervé Pinoteau, « 1946 : Un nouveau commencement... [I] », Le lien légitimiste, no 28, , p. 8-11.
↑ a et bHervé Pinoteau, « 1946 : un nouveau commencement... [2] », Le lien légitimiste, no 29, , p. 3-7.
↑ a et bDaniel de Montplaisir, « De Chateaubriand à Cattaui, Bourbons oubliés, Bourbons retrouvés », dans Centre d'Etudes Historiques (préface : Louis, duc d'Anjou ; avant-propos : Jean-Christian Pinot, président du C.E.H.), Les Bourbons et le XXe siècle : actes de la XXe session [de l'université d'été] du Centre d'Études Historiques (du 11 au 14 juillet 2013), Neuves-Maisons, CEH, , 269 p. (OCLC898658205), p. 99-108.
↑Henry Médine, auteur de : « Pour comprendre les événements d'Espagne », La Revue hebdomadaire, 45e année, No 40, 3 octobre 1936, p. 57-63, lire en ligne ; et auteur d'Esquisse d'un traditionalisme catholique et considérations annexes, Paris, Nouvelles éditions latines, 1956, 127 p. (BNF32437020).
↑Il a également écrit l'article sur Proust dans le Dictionnaire des auteurs (Bompiani, 1952 ; Laffont « Bouquins », 1985), et traduit de l'anglais et préfacé le Marcel Proust de George Painter (Mercure de France, 1966-1968).