Geneviève Gavrel est une artiste peintre de paysages (France, Tunisie et Espagne), portraits et natures mortes, née le à Téboursouk (Tunisie). Installée à Saint-Maur-des-Fossés (12, rue du Petit-Beaubourg) en 1957, membre de la Société nationale des beaux-arts, sociétaire du Salon d'automne, des Peintres témoins de leur temps, du Salon des Indépendants, du Salon des Terres latines et du Salon Comparaisons, elle est décédée le à Revel (Haute-Garonne). Elle signa ses œuvres G. Gavrel jusqu'en 1966, Gavrel ensuite. On rattache doublement son nom à l'École de Paris et à l'École de Saint-Maur.
Geneviève Gavrel épouse Georges Bascou (1905-1988) en 1931 à Paris. Deux enfants naîtront, Gérard et Nicole. Si elle effectue des retours réguliers en Picardie à compter de 1946, elle s'installe définitivement en France (Saint-Maur-des-Fossés) en 1957, participant aux principaux salons (elle sera sociétaire su Salon des indépendants, du Salon d'automne et de la Nationale des beaux-arts) et connaissant ses premières expositions dans les galeries parisiennes à partir de 1960.
Le monde des critiques d'art s'intéresse à l'œuvre de Geneviève Gavrel, entre autres commentée par Jean Chabanon, Raymond Charmet, Marcel Espiau, André Flament, Jean-Jacques Lévêque, Hermance Molina, Robert Vrinat... « Nous l'accompagnons volontiers à travers les Hautes-Pyrénées, les Alpes-Maritimes et la Dordogne » retient ainsi, parmi d'autres villégiatures de notre artiste en région parisienne, en Picardie où se trouvent ses racines et en Normandie, Jean Jacquinot dans l'Amateur d'art, ce dernier observant de même que « l'Espagne, la Tunisie l'ont particulièrement inspirée: elle en a rapporté des paysages chauds en couleurs, des marines non moins sensibles », ou encore que « généreusement empâtée, sa palette lui vaut d'excellentes natures mortes, également de somptueux bouquets »[1].
Peintres de Tunisie de 1900 à 1960 - Visions et mémoire (exposition organisée par la Société d'histoire des juifs de Tunisie), Mairie du 4e arrondissement de Paris, [5].
Réception critique
« Sa maîtrise est telle qu'elle aborde, avec une parfaite aisance, les thèmes les plus variés : natures mortes et paysages surtout, d'un peu partout en France, Dordogne, Pyrénées, Picardie, etc... Elle sait orchestrer sa toile de façon fort savante et cependant avec une liberté subtile bien féminine. » - Henri Héraut[2]
« Le talent de Geneviève Gavrel se rattache à l'expressionnisme au sens large du mot. Son dessin assez réaliste, aux formes simples et larges, se trouve incorporé dans une matière subtile, frémissante, qui relie les objets en un tissu très ferme. Ses natures mortes s'enveloppent d'une atmosphère un peu fluorescente qui leur confère un charme discret et prenant. » - Raymond Charmet[6]
« Lorsque l'on analyse l'œuvre de Geneviève Gavrel, on pense à Gauguin qui écrivait à un de ses amis: "Pensez à la part que prendra la couleur dans la peinture moderne". C'est avec une parfaite maîtrise que Gavrel transfigure son œuvre par une polychromie d'une grande richesse, une somptueuse sonorité et de subtiles nuances. Un art qui se rattache à l'expressionnisme au sens le plus noble d'où la poésie n'est pas exclue. » - Louis Arnoux[7]
« Avec une abondance de bleus riches, Geneviève Gavrel impose avec vigueur son style volontaire. Mais ce n'est point là, pour autant, une œuvre stridente. C'est d'abord une expression figurative exacte complétée seulement par la vision personnelle de l'artiste... Il est évident que Geneviève Gavrel ne s'abandonne pas à la frénésie voluptueuse qui semble l'habiter tout entière; elle sait que l'intelligence lui commande une certaine règle sur ce qu'elle entrevoit complaisamment et cela l'amène tout naturellement à un repli sur elle-même. » - Marcel Espiau[8]
« Gavrel s'est éloignée du sage style classique et des gammes sombres de ses débuts pour s'acheminer vers un langage original. Elle a trouvé son écriture vigoureusement charpentée et sa couleur sonore et riche. C'est par l'intermédiaire du chromatisme véhément que le rythme se noue et fait découvrir la forme avec une densité de volume et une force d'empâtements. S'appuyant sur des notes ardentes à dominante de rouge sombre et de vert chaud, l'artiste exprime sa conception dynamique du monde. Geneviève Gavrel poursuit inlassablement son dialogue avec la réalité, rejetant tout caractère anecdotique et en s'efforçant de ne retenir que l'essence des choses. » - Hermance Molina[1]
« Ses paysages ont des accents fauves et ses natures mortes une opulence de tons qui évoquent Grau Sala. » - Gérald Schurr[9]
« Geneviève Gavrel peint la réalité qu'elle habille de son imagination et de son amour pour la nature. Sa peinture est figurative, mais l'expressivité personnelle de l'artiste ajoute sa poésie à ce qui est descriptif... La vie est peinte dans son silence, dans son aspect durable. Rien ne semble déranger l'ordre établi. Les contours sont délimités avec finesse. Les tonalités embrassent les formes jusqu'à en faire fusionner parfois certaines parties. Les coloris peuvent aller de l'éclat feutré à la luminosité jaillissante. Les silhouettes des figures et des objets sont soumises au rythme des compositions qui les font s'accumuler en une complémentarité de leurs usages... La réalité des choses prend une consistance autre que plastique, elle respire de la vie que lui insuffle l'artiste. » - Patrick-F. Barrer[4]
« Sa peinture est figurative, modérément expressionniste, et se rattache à ce que l'on a nommé l'École de Paris. Ses toiles, vivement colorées, s'imposent par l'équilibre de leurs compositions, l'organisation parfaite des plans. » - Dictionnaire Bénézit[10]
Prix et distinctions
Médaille d'or, exposition de l'U.F.A.C.S.I., Alger, 1950.
Prix du paysage, Deauville, 1954.
Grand Prix des Salons d'Alger et de Tunis (U.F.A.C.S.I.), 1955.
Musée des Beaux-Arts, Palais des Archevêques de Narbonne, 3 huiles et 1 dessin (officialisé le 13 juin 2023)
Références
↑ a et b Les textes des critiques d'art cités sont repris dans le Catalogue de la vente de l'atelier Geneviève Gavrel, Claude Robert, Paris, 4 décembre 1989.
↑Raymond Charmet, Geneviève Gavrel, in revue Arts, 1963, texte repris dans le carton d'invitation de la Galerie Vendôme, Exposition G. Gavrel, 1967.
↑Louis Arnoux, conservateur du Musée des beaux-arts de Montbard, in carton d'invitation de l'exposition Dominique de la Fournière présente Gavrel, Galerie de l'Hôtel de Saulx, Beaune, 1988.
↑ Marcel Espiau, Geneviève Gavrel - L'essence des choses, in Catalogue de la vente de l'atelier Geneviève Gavrel (page 16), Claude Robert, Paris, 4 décembre 1989.
↑Gérald Schurr, Geneviève Gavrel, in Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1990.
↑Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 5, page 930.
Annexes
Bibliographie
Claude Robert, commissaire-priseur à Paris, Catalogue de la vente de l'atelier Geneviève Gavrel, Hôtel Drouot, Paris, lundi .
Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1990.
Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.