Gainsbourg PercussionsGainsbourg Percussions
Albums de Serge Gainsbourg Singles Couleur café(EP Philips, 1964) — Joanna — Tatoué Jérémie — Couleur café — New York USA Machins choses (S Philips, 1965) — Machins choses — Couleur café Joanna (S Philips, 1965) — Joanna — Pauvre Lola Gainsbourg Percussions est le sixième album studio de Serge Gainsbourg. GenèseClaude Dejacques, producteur[Note 1] : « Au début, c’est un rythme de doigts sur le bord d’une table de bois Empire. Des idées, des images naissent. Bientôt, Serge ne dort plus sans battement, sans une touffe de battements où se mêlent les pulsations naturelles de la vie. Deux mois plus tard, Alain Goraguer et moi nous retrouvons dans le même état : il faut opérer d’urgence. Résultat, le studio se met à battre aussi autour de cinq percussionnistes et de douze choristes. Quelques titres d’un style plus « jazzistique » se greffent aisément sur la couleur purement africaine. Au-dessus de tout cela, les textes, ciselés, incrustés sur les sons : la marque Gainsbourg ». Gainsbourg reprend trois chants — sans l'indiquer dans les crédits — de l'album Drums Of Passion (1959) du percussionniste nigérian Babatunde Olatunji, se contentant de changer les paroles[2] , il sera condamné en 1986 à rendre ses droits à Olatunji :
Pour Pauvre Lola, il reprend la chanson Umqokozo (A Children's Game Song About A New Red Dress) écrite et composée par la sud-africaine Miriam Makeba. Celle-ci n'a cependant jamais cherché à faire valoir ses droits[3]. Caractéristiques artistiquesJean-François Brieu[4] : « Premier album world de la chanson française. […] Cosmopolite, exotique et moderne, le disque ne retourne vers les figures plus éprouvées du jazz traditionnel que lorsque les vieux démons (l'obsession de la mort) reprennent le dessus et rattrapent l'auteur dans son périple au pays des trémoussements et des sambassadeurs. […] Gainsbourg Percussions est un traité d'ivresse, biture de petits chocs, saoulerie de bings et de bangs. […] C'est aussi un hommage à La Fille d'Ipanema de João Gilberto, aux trépignements sur-sexués de James Brown et aux distorsions volontiers obscènes du free jazz balbutiant. […] Gainsbourg percute donc un peu plus que la chanson française avec ce nouveau 33 tours. Car la sensualité de l'album, son côté très tactile, sa dialectique du frôlement, du contact entre les épidermes sur des rythmes qui eux-mêmes s'interpénètrent, prépare la génération Presley au choc que sera Satisfaction des Stones. » Serge Gainsbourg[5] : « L’art abstrait a fait éclater la peinture : quand en musique on fait éclater les formes, il ne reste que les percussions, au désavantage de l’harmonie. […] Pour réaliser ce disque, j’ai emprunté des rythmes africains et si je les utilise de manière abondante, ce n’est pas une concession à notre époque. Il faut une forme qui lui corresponde et le rythme la caractérise ». Alain Goraguer, arrangeur musical [5] : « Nous avons fait cet album. J’en garde de merveilleux souvenirs, nous nous sommes amusés comme des fous, surtout quand on montrait aux choristes françaises comment prendre des voix de négresses un peu aiguës. En dehors d’un sax et d’une guitare rythmique, sur certains morceaux, ce ne sont que des percussions… » Gilles Verlant[5] : « Gainsbourg Percussions est une explosion ricanante, où l’exotisme des chœurs et des bruitages sert d’écrin aux textes tour à tour anodins et terribles. […] Sept jours de studio, 15 000 francs de budget (le plus gros qui ne lui ait jamais été alloué), une pochette qui semble annoncer une collection baptisée Les Grands Auteurs & Compositeurs Interprètes. » Réception
TitresParoles et musiques de Serge Gainsbourg, sauf indications contraires.
Musiciens
Production
45 tours extraits de l'album
Notes et référencesNotes
Références
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