Friedrich NicolaiFriedrich Nicolai Portrait par Ferdinand Collmann
Friedrich Nicolai, né le à Berlin où il est mort le , est un éditeur et homme de lettres prussien. BiographieDernier fils du libraire Christoph Gottlieb Nicolai, Nicolai alla étudier le commerce à Francfort-sur-l'Oder de 1749 à 1751 et entra à dix-neuf ans dans la librairie de son père, où il succéda à son frère aîné Gottfried Wilhelm à la mort de celui-ci en 1759. Un petit écrit très impartial qu’il publia sur la querelle littéraire de Gottsched et Bodmer fut l’occasion de sa liaison avec Lessing et Mendelssohn avec lesquels il fonda la Bibliothek der schönen Wissenschaften und der freien Künste en 1757. Commerçant actif et habile, il ne s’en jeta pas moins avec ardeur dans le mouvement littéraire du temps et collabora avec ses amis à la Bibliothek der Schönen Wissenschaften (Bibliothèque des belles-lettres ; Leipzig, 1757, t. I-IV) et aux Literaturbriefe (Lettres sur la littérature moderne ; Berlin, 1759-1766, 24. vol.). Il fonda ensuite, avec un certain nombre d’écrivains célèbres, un organe plus influent encore : l’Allgemeine deutsche Bibliothek (Bibliothèque universelle allemande ; Berlin et Kiehl, 1765-1798, 68 vol. ; complém., 21 vol.). Bien qu’il ait défendu personnellement les opinions littéraires philosophiques et religieuses les plus hardies, Nicolai n’en méconnut pas le génie des écrivains éminents de son siècle, Goethe, Schiller, Herder, Wieland, Kant, Garve, etc., et soutint contre eux une polémique passionnée qui fut préjudiciable à sa réputation et à son influence. Nicolai, élu en 1781 membre de l’Académie de Munich, devint en 1799 membre de celle de Berlin. Nicolai était franc-maçon, membre de la loge berlinoise « Zu den drei Weltkugeln » (Aux trois Globes). En 1783, il est devenu membre des Illuminés de Bavière sous le nom de « Lucian ». On lui doit la fondation de plusieurs périodiques dont l’Allgemeine Deutsche Bibliothek en 1765. À sa mort, son gendre Parthey lui succéda. ŒuvresSes écrits les plus originaux consistent en trois romans de philosophie humoristique et de polémique littéraire, morale et religieuse. Le premier, intitulé Das Leben und die Meinungen des Magisters Sebaldus Nothanker (la Vie et les idées du Magister S. N. ; Berlin, 1773, 1776, 3 vol. in-8° ; plus. fois réimpr.). Dirigé contre l’esprit de persécution et l’intolérance des croyants orthodoxes, contre l’exaltation religieuse et la sentimentalité en matière de poésie, il suscita une vive polémique et donna lieu à diverses imitations ou parodies. Il a été traduit en français (Londres, 1774, in-8°) et dans plusieurs autres langues européennes ; Geschichte eines dicken Mannes (Histoire d’un gros homme ; Berlin, 1791, 2 vol.) est une satire mordante contre les prétentions de la jeune école allemande à l’originalité et au génie. Sous le titre de Leben und Meinungen des Sempronius Gundibert, eines deutschen Philosophen (Vie et Opinions du philosophe allemand S. G. ; Berlin, 1798), Nicolai a mis en action une censure très vive du système de Kant et de son obscure phraséologie. Parmi les autres ouvrages de critique artistique ou littéraire, de polémique philosophique et religieuse, d’impressions et d’opinions personnelles sur les faits, les hommes et les questions du temps, il faut mettre à part la Beschreibung einer Reise durch Deutschland und die Schweiz, (Relation d’un voyage fait en 1781 en Allemagne et en Suisse, avec des Observations sur la science, l’industrie, la religion et les mœurs ; Berlin, 1783-1796, 12 vol. in-8°), qui constitue un des ouvrages les plus importants pour la connaissance de l’état intellectuel, moral et politique de l’Allemagne à la fin du XVIIIe siècle. Les œuvres de critique de Nicolai sont :
AnnexesBibliographie
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