Fosse no 12 des mines de Lens

Fosse no 12 des mines de Lens dite Saint-Édouard ou Édouard Bollaert
Vue générale des installations de la fosse no 12 reconstruite.
Vue générale des installations de la fosse no 12 reconstruite.
Puits n° 12
Coordonnées 50,446523, 2,805666[BRGM 1]
Début du fonçage 1891
Mise en service
Profondeur 670 mètres
Étages des accrochages 143 et 194 mètres...
Arrêt 1967 (extraction)
1972 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1980
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Loos-en-Gohelle
Caractéristiques
Nommée d'après Édouard Bollaert (d)
Compagnie Compagnie des mines de Lens
Groupe Groupe de Lens
Groupe de Lens-Liévin
Groupe de Lens-Liévin-Béthune
Unité de production UP de Lens
Secteur Secteur Ouest
Siège Siège no 11 - 19
Ressources Houille
Concession Lens
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2009)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

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Fosse no 12 des mines de Lens dite Saint-Édouard ou Édouard Bollaert
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Fosse no 12 des mines de Lens dite Saint-Édouard ou Édouard Bollaert

La fosse no 12 dite Saint-Édouard ou Édouard Bollaert de la Compagnie des mines de Lens est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Loos-en-Gohelle, près des limites avec Lens. Les travaux commencent en 1891, et la fosse commence à produire le . De vastes cités, puis une église et des écoles sont bâties au sud de la fosse, sur le territoire de Lens. Une fosse d'aérage no 12 bis est commencée à 646 mètres au sud de la fosse no 12 au milieu des années 1900. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre. Il en est de même pour les cités, les écoles, l'église, et les différents logements de fonction. Un monument aux morts est également érigé. La fosse no 15 - 15 bis est rattachée à la fosse no 12 en 1937, les fosses nos 14 et 14 bis le sont l'année suivante.

La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Le triage et le lavoir de la fosse sont modernisés en 1951. La machine d'extraction est dotée d'un nouveau tambour. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin. La fosse no 12 cesse d'extraire en 1967 lorsqu'elle est concentrée sur la fosse no 11 - 19. Les puits nos 12 et 12 bis assurent alors l'aérage. Ce premier cesse l'aérage en 1972, le second en 1976, date à laquelle il est remblayé. Le puits no 12 est quant à lui remblayé en 1980, et son chevalement détruit en 1981.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 12, et y installe un exutoire de grisou. De nombreux bâtiments subsiste de la fosse, une grande partie des cités est rénovée. Le , le et le , le bâtiment de la salle des pendus et des bains-douches, l'église, le logement des Sœurs, le presbytère, les écoles, l'habitation du directeur des écoles, et le monument aux morts sont inscrits aux monuments historiques. Guy Delcourt fait démolir la maison du directeur, abandonnée depuis de nombreuses années, entraînant des poursuites judiciaires, et une forte médiatisation, en . La cité pavillonnaire no 12, l'église Saint-Édouard, son presbytère, le groupe scolaire, avec le logement du directeur, le monument aux morts de la Compagnie de Lens, la cité moderne no 12 bis, à Lens, la fosse no 12 des mines de Lens, la maison de l'ingénieur à Loos-en-Gohelle, ont été inscrits le sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

Fonçage

La fosse no 12 avant la guerre.

La fosse no 12 est commencée en 1891 par la Compagnie des mines de Lens, sur le territoire de Loos-en-Gohelle, contre les limites de Lens, à 1 500 mètres au sud-est du clocher de Loos-en-Gohelle[SB 1].

L'orifice du puits est situé à l'altitude de 68,58 mètres[JA 1],[SB 1]. Le niveau est passé sans difficultés à l'aide de deux pompes de 55 centimètres de diamètre. La venue d'eau maximale a été de 1 400 hectolitres à l'heure[SB 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 155 mètres[JA 1]. Les accrochages sont établis à 143 et 194 mètres, et le puits est profond de 270,85 mètres[SB 1]. Le fonçage du puits est terminé le [A 1].

La fosse est baptisée Saint-Édouard en l'honneur d'Édouard Bollaert[A 1].

Exploitation

La fosse commence à extraire le [A 1]. La fosse d'aérage no 12 bis est commencée à Lens[A 2] le [BRGM 2] ou en 1905[A 2], à 646 mètres au sud[note 2] de la fosse no 12.

La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale[A 3]. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre.

La fosse no 15 - 15 bis est rattachée à la fosse no 12 en 1937[A 4]. Les fosses nos 14 et 14 bis le sont l'année suivante. Elles sont alors affectées au service et à l'aérage[A 4].

La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Le triage et le lavoir de la fosse sont modernisés en 1951. La machine d'extraction est dotée d'un nouveau tambour. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1]. Un télésiège est installé en 1956 dans une bowette, pour que les mineurs puissent se déplacer plus rapidement. La fosse no 12 cesse d'extraire en 1967 lorsqu'elle est concentrée sur la fosse no 11 - 19[B 1]. Les puits nos 12 et 12 bis assurent alors l'aérage. Ce premier cesse l'aérage en 1972, le second en 1976, date à laquelle il est remblayé. Le puits no 12, profond de 670 mètres, est remblayé en 1980, et son chevalement détruit l'année suivante[B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 12, et y installe un exutoire de grisou. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Il subsiste les bains-douches, le local à benzine, la maison du gardien, les ateliers, le poste de coupure, le magasin et la salle de paye[2]. Le bâtiment de la salle des pendus et des bains-douches en totalité fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3]. La fosse no 12 fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Elle constitue une partie du site no 63[4].

Les cités

De vastes cités ont été bâties au sud de la fosse, sur le territoire de Lens. La cité pavillonnaire n° 12, l'église Saint-Édouard, son presbytère, le groupe scolaire, avec le logement du directeur, le monument aux morts de la Compagnie de Lens, la cité moderne n° 12 bis, à Lens, et la maison de l'ingénieur à Loos-en-Gohelle, font partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent une partie du site no 63[4]. Malgré cette inscription, moins d'un mois plus tard, un coron de vingt-six logements, long de cent-trente-et-un mètres a été détruit, alors qu'il était dans la zone protégée. D'autres habitations sont menacées de destruction[5].

L'église Saint-Édouard

L'église.
50° 26′ 33″ N, 2° 48′ 37″ E

Une église a été bâtie au cœur des cités. L'église Saint-Édouard, située parvis de l'église de la cité no 12, en totalité, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [6].

Le logement des Sœurs

Le logement des Sœurs.
50° 26′ 32″ N, 2° 48′ 38″ E

Les façades et toitures de l'ancien logement des Sœurs de la cité no 12, situé 2, parvis de l'église Saint-Édouard, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [7].

Le presbytère de l'église Saint-Édouard

Le presbytère.
50° 26′ 34″ N, 2° 48′ 36″ E

Les façades et les toitures du presbytère, situé 1, parvis de l'église de la cité no 12, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [8].

Les écoles

Les écoles.
50° 26′ 33″ N, 2° 48′ 33″ E

Des écoles maternelles et primaires ont été bâties autour de l'église. Le groupe scolaire ultérieurement nommé Jean-Macé, l'ancienne habitation du directeur des écoles et l'ancien patronage de la cité no 12 de la Compagnie des mines de Lens dite Saint-Édouard, situés parvis de l'église Saint-Édouard et grand chemin de Loos, de part et d'autre de l'église Saint-Édouard, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [9].

Guy Delcourt, maire de Lens, peu soucieux du patrimoine, a fait démolir en la maison inoccupée du directeur des écoles, entraînant des poursuites judiciaires et une forte médiatisation. Cette maison a été détruite partiellement, parce que le maire avait vu sa demande de démolition de logements rue de Brazza refusée, étant donné que celle-ci est sise juste à côté de l'église et des écoles[10],[11],[12],[13],[14].

Le monument aux morts

Le monument aux morts.
50° 26′ 19″ N, 2° 48′ 42″ E

Le monument aux morts, avec son square et son cimetière, en totalité, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [15].

Notes et références

Notes
  1. L'inscription aux monuments historiques concerne le bâtiment de la salle des pendus et des bains-douches, l'église, le logement des Sœurs, le presbytère, les écoles, l'habitation du directeur des écoles, et le monument aux morts, tandis que l'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité pavillonnaire no 12, l'église Saint-Édouard, son presbytère, le groupe scolaire, avec le logement du directeur, le monument aux morts de la Compagnie de Lens, la cité moderne no 12 bis, à Lens, la fosse no 12 des mines de Lens, la maison de l'ingénieur à Loos-en-Gohelle.
  2. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
  1. [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur dpsm.brgm.fr,
  2. (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 12 des mines de Lens », http://minesdunord.fr/.
  3. « Salle des pendus et des bains-douches », notice no PA62000096, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. a et b « Bassin Minier Nord-Pas de Calais », sur whc.unesco.org, Unesco
  5. Jérémy Jännick, « Un coron détruit à Lens malgré son inscription à l'Unesco », Wikinews, .
  6. « Église Saint-Édouard de Lens », notice no PA62000084, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. « Logement des Sœurs », notice no PA62000089, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. « Presbytère de l'église Saint-Édouard de Lens », notice no PA62000084, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. « Écoles des cités de la fosse no 12 des mines de Lens », notice no PA62000088, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. « Candidature du bassin minier à l'Unesco : Guy Delcourt ordonne la démolition d'un bâtiment protégé », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  11. « La candidature à l'UNESCO mise à mal par un conflit entre Lens et les Bâtiments de France ? », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  12. « Verbalisé, le maire de Lens stoppe la démolition de l'édifice classé mais continue l'épreuve de force », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  13. « Classement du bassin minier : à quel prix ? », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  14. « Démolition de la maison du directeur : Guy Delcourt veut « garder la face » », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  15. « Monument aux morts de la Compagnie des mines de Lens », notice no PA62000090, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b et c Dubois et Minot 1991, p. 114
  2. a et b Dubois et Minot 1991, p. 115
  3. Dubois et Minot 1991, p. 121
  4. a et b Dubois et Minot 1991, p. 118
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1904, p. 112
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c et d Soubeiran 1895, p. 329

Voir aussi

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Articles connexes

Wikinews

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 114-115, 118, 121. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 112. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 329. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article