Composé de plusieurs ouvrages défensifs creusés dans les falaises et reliés entre eux, le fort de Dailly appartenait au système de fortifications de Saint-Maurice. Il était ainsi relié au fort de Savatan. Contrôlant le Chablais et l'embouchure de la plaine du Rhône, le fort de Dailly était l'un des éléments majeurs du verrou ouest du réduit national.
Le fort de Dailly est construit à la fin du XIXe siècle puis agrandi et modernisé modifié plusieurs fois dans le courant du XXe siècle. La forteresse est mise hors service en .
Le fort de Dailly sert à la formation de recrues d'infrastructures et de quartier général. Le fort de Savatan accueille de son côté l'académie de police de Savatan depuis .
Les premières installations militaires (artillerie) et fortifications mises en place par l'armée suisse dans la zone de Dailly remonte à [2].
Le fort est régulièrement modifié et modernisé durant le XXe siècle[1].
Dans la nuit du , trois explosions se produisent dans des magasins de munitions du fort. La catastrophe fait 10 morts, des ouvriers travaillant à l'aménagement de galeries[2],[3].
Jusqu'en , l'infrastructure de Dailly était occupée par des soldats de forteresse.
En , le lieu sert d'école de recrue pour l'École de recrue d’infrastructures et de quartier général 35, dont les futurs soldats sont destinés à exploiter et entretenir un abri QG.
Description technique
Armement
En 1995 :
Armes de forteresse
2 canons tourelle de 15 cm L 42 1958
1 lance-mine de forteresse de 12 cm 1959 / 83
2 canons tourelle de 10,5 cm L 52 1939
4 canons de 10,5 cm L 42 1939
1 canon antichar de 9 cm 1950 / 57
4 lance-mines de forteresse 8,1 cm 1956/60 : deux lm fort 56/60 (Lm 5 et Lm 6) installées sur la crête de l'Aiguille et deux (Lm 3 et Lm 4) installées dans le secteur Righi.
Un funiculaire relie le fort de Dailly à celui de Savatan. Par ce tunnel, le fort Savatan reçoit son eau du fort de Dailly, et Savatan fournit Dailly avec du courant électrique et le téléphone.
Données techniques
Altitude station inférieure (Savatan) : 868 m s mer
Altitude station supérieure (Dailly) : 1 256 m s mer
Différence de niveau : 388 m
Longueur du tracé : 560 m
Déclivité du tracé : 102 %
Déclivité à la station inférieure : 86 %
Diamètre du câble : 27 mm
Poids du câble : 1,4 t
Puissance du moteur : 40 ch
Charges admissibles
Vitesse 1,25 m/s : 1 800 kg ou 18 pers + 360 kg (durée du trajet : 7 min 30 s)
Vitesse 0,75 m/s : 3 000 kg ou 18 pers (durée du trajet : 12 min)
Garnison
En 1995 :
1 Groupe de forteresse type B (Effectif : 29 officiers, 101 sous-officiers, 485 soldats) / Garnison d'ouvrage
1 Compagnie de service de forteresse (7 of, 34 sof, 157 sdt) / Protection d'ouvrage et logistique
Fort de Savatan
Depuis 2004, l'académie de police de Savatan occupe le site de l'ancienne place d'armes[4],[5]. Cette école de police assure la formation des corps de police vaudois, valaisans et genevois depuis 2016[6].
Bruchez, Pascal. Dailly, une batterie d’exception : les Tourelles de 15 cm (1952-2012). Saint-Maurice, Association Saint-Maurice d’Études Militaires, 2012. (ISBN978-3-908544-69-2).
Delévaux, Pierre. Histoire des troupes de forteresse de la Suisse romande. Saint-Maurice, Association Saint-Maurice d’Études Militaires, 2013. (ISBN978-3-908544-63-0).
Dubuis, Bernard. La Forteresse abandonnée. Martigny, Pillet, 2001. (ISBN2-940145-43-1).
Fuhrer, Hans [et al.]. Forts et fortifications en Suisse : Sargans, Gothard, Saint-Maurice et autres ouvrages de défense. Lausanne, Payot, 1992. (ISBN2-601-03116-6).
Rapin, Jean-Jacques. De la Garnison de St-Maurice à la Brigade de forteresse 10 (1892-2003). Saint-Maurice, Association Saint-Maurice d’Études Militaires, 2004.
Rapin, Jean-Jacques. L'Esprit des fortifications : Vauban, Dufour, les forts de Saint-Maurice Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2003. (ISBN2-88074-593-4).
Rebold, Julius. Histoire de la construction des ouvrages fortifiés fédéraux : 1831-1860 et 1885-1921. Saint-Maurice, Association Saint-Maurice d’Études Militaires, 2017. (ISBN978-3-906812-02-1).