Fonderie d'art du Val d'Osne
La fonderie d'art du Val d'Osne, située au Val d'Osne, écart de la commune d'Osne-le-Val (Haute-Marne), est une fonderie d'art française. Les ateliers, créés en 1836 par Jean-Pierre-Victor André pour fabriquer du mobilier urbain et de la fonte décorative, sont rapidement devenus la plus importante production de fonte d'art en France, jusqu'au début du XXe siècle. Leur activité a cessé en 1986. L'entreprise a souvent changé de nom au cours de son histoire : Barbezat & Cie (1855), Société anonyme des Hauts fourneaux et fonderies d'art du Val d'Osne, Société anonyme des établissements métallurgiques A. Durenne et du Val d'Osne (ou Durenne Val d'Osne, 1931), Générale d'hydraulique et de mécanique (1971)[3]. HistoriqueLes débutsJean-Pierre-Victor André (1790-1851) s'inscrit dans une longue histoire de marchands de fer, de maîtres de forges, entre Paris, la Haute-Marne et la Meuse. Pierre-Jérome André, décédé en 1817, est marchand de fer à Paris. Il a deux enfants: Jean-Pierre Victor André (1790-1851) domicilié à Paris, 12 rue Neuve de Ménilmontant, exerçant la profession de négociant à Paris, quai de la Mégisserie ; et Pierre-Philippe André, maître de forge domicilié à Morley qui a lui-même un fils né à Morley,Victor-Hippolyte André (1826-1891). Ce dernier loue en 1849 le fourneau de Cousances-les-Forges qu'il achètera en 1872 et lui donnera une spécialité dans la fonte culinaire (cocottes)[1]. En 1818, les deux frères ont pris à bail le fourneau de Morley (Meuse) jusqu'en 1855. J-P Victor André a commencé sa carrière comme adjudicataire de la ville de Paris. La pratique du négoce des fers, de la fonderie de fonte (Il a été également régisseur de fonderies à Thonnance-lès-Joinville et Brousseval) lui a donné l'expérience de la production et la connaissance du marché de la fonte d'ornement. Il se fait rapidement remarquer par la qualité de ses productions en Haute-Marne ; puis par la recherche de productivité qui lui permet d'abaisser les prix de ses balcons et fontes d'ornement. L'usine, créée en 1836[4] a d'emblée été conçue pour la fonte d'ornement. Dès 1827, André et Calla sont remarqués pour leur production comme le note un rapport de la Société d'encouragement de l'industrie national :
En 1839, sa réputation est assise :
La grande périodeEn 1849, la fonderie fait travailler 169 personnes[3]. L'Exposition universelle de 1851 à Londres au Crystal Palace lui donne la consécration internationale :
En 1855, Gustave Barbezat rachète la fonderie, qui devient alors Barbezat et Cie[3], et dès l'année suivante fait construire un second haut-fourneau[3]. La société s'agrandit. En 1860, elle est équipée de cinq machines Wilkinson[3]. Présente à l'Exposition universelle de 1900, la fonderie d'art du Val d'Osne conçoit la même année, dans des styles très différents, les quatre grands ensembles en bronze doré du pont Alexandre-III et les entourages Art nouveau conçus par Hector Guimard pour le métro de Paris.
Après la Première Guerre mondialeLa fonte d'ornement n'est plus à la mode : la fonderie d'art du Val d'Osne connaît une dernière grande activité avec la production de monuments aux morts, et un catalogue spécial est édité en 1921. Mais ensuite, la fonderie évoluera de plus en plus vers de la production industrielle, même si elle continue à proposer des statues et des fontaines. Après des mutations successives — notamment l'achat par son concurrent, les Établissements Durenne en 1931, mais qui gardera le nom prestigieux —, elle disparaîtra en se fondant au sein de la Société générale de fonderie, puis en 1971 de la Générale d'hydraulique et de mécanique (GHM)[3]. Elle cesse son activité en juillet 1986[3]. Actuellement, l'édition de produits issus du catalogue du Val d'Osne comme les fontaines Wallace se poursuit, ainsi que des entourages Guimard pour la RATP (entrées de métro), des candélabres, du mobilier urbain.
Le site du Val d'OsneAprès l'arrêt de l'usine en 1986, le site de la fonderie à Osne-le-Val a subi d'importantes dégradations ; vente à des ferrailleurs, pillage, destructions (comme la rue Barbezat et son habitat ouvrier). Une association (les Compagnons de l'Histoire) s'est créée pour tenter de sauver ce patrimoine, la mémoire de la fonderie d'art[8]. Ses moyens limités n'ont pas permis d'enrayer le processus, sauf pour la partie mémorielle autour de l'histoire et de la diffusion des fontes d'art du Val d'Osne. Le site a été acheté par l'ANDRA en 2014 au titre des fonds de développement local (CLIS)[2] lié à l'implantation à Bure (Meuse) du site de stockage des déchets radioactifs. Les parties subsistantes ont été restaurées dont le haut-fourneau. A l'occasion des Journées du patrimoine 2023, le site a pu être visité et le résultat des travaux présenté au public. Dans cette publication, l'Andra écrit : "L’exploitation future du site est encore au cœur de réflexions. Le site sera prochainement cédé à la commune d’Osne-le-Val, qui décidera de son avenir. Vocation muséale, lieu de rencontres, espace de loisirs... plusieurs options sont sur la table". Production de la fonderieÉquipement urbain, fontaines, statuaire profane et religieuseLes catalogues du Val d'Osne comprennent des milliers de pages et dans chaque page, des dizaines de produits peuvent parfois être décrits et illustrés. Parmi les plus représentatifs[9] figurent :
Sculpteurs édités par la fonderie
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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