Toujours disponible dans les années 2000, l'ouvrage, publié pour la première fois en 1935, en grand format[2], a connu plusieurs rééditions[3] :
Deuxième édition, entièrement revue et mise à jour par Ernest Rouleau, parue en septembre 1964, imprimée sur papier bible et à un format réduit[4] ;
Troisième édition, mise à jour et annotée par Luc Brouillet, Stuart G. Hay et Isabelle Goulet, parue en octobre 1995[5], réimprimée en 2002[6] ;
Édition numérique, florelaurentienne.com, mise à jour, annotée, active en continu depuis 2001.
« . . . Ce livre, Flore laurentienne, n'est pas la flore complète du Québec dans ses limites politiques actuelles. Encore moins est-il la flore critique définitive de notre vaste province. La flore critique et complète du Québec est une œuvre de longue haleine, commencée sans doute, mais dont l'achèvement ne sera possible qu'au moment où la génération actuelle de botanistes aura terminé l'exploration du territoire, dressé l'inventaire, et mis au point un grand nombre de questions de détail. »
Pour mener à bien son travail, le frère Marie-Victorin s'est entouré de plusieurs collaborateurs[7], dont certains ont été ses étudiants. Au premier rang de ceux-ci se trouve le frère Alexandre [Blouin] (1892-1987)[8], l'auteur des 2800 illustrations de la Flore, et dont le nom apparaît en page titre de l'ouvrage[9]. Jacques Rousseau, qui deviendra par la suite un botaniste et ethnologue de réputation internationale[10], est l'auteur de la « clef artificielle des plantes du Québec », qui, en évitant les éléments trop techniques et en utilisant les caractères les plus simples et les plus faciles à percevoir, « permet même au débutant et à l'amateur de s'orienter et d'arriver à l'identification cherchée »[11]. De son côté, Jules Brunel, adjoint de Marie-Victorin à l'Institut botanique de Montréal, a été chargé de la préparation des manuscrits, de la vérification de la documentation et de la correction des épreuves[12]. Les deux derniers mentionnés ont également rédigé les sections traitant de quelques-uns des genres les plus litigieux[12].
L'auteur adresse également des remerciements particuliers à d'autres personnes, parmi lesquelles le frère Rolland-Germain, son collaborateur depuis trente ans, Marcelle Gauvreau, bibliothécaire de l'Institut botanique, et Émile Jacques, conservateur de l'herbier de cette institution[12].
Réception
La parution de la première édition de la Flore laurentienne est un événement attendu par la société québécoise de l'époque ; elle est annoncée en première page du quotidien Le Devoir[13]. Le biologiste Georges Préfontaine écrit dans Le Devoir : « Un nouveau monument, lumineux et impérissable, se dresse aujourd'hui au firmament de la science botanique américaine »[11]. Le critique littéraire Pierre Daviault, dans Le Droit, est tout aussi élogieux :
« Comment dire l'importance de cet ouvrage ? Jamais il n'était paru au Canada, ni même en Amérique, en anglais pas plus qu'en français, un travail aussi considérable, aussi complet, aussi précis sur un sujet de science naturelle. (...) La Flore laurentienne est un ouvrage fondamental, qui fera désormais autorité en la matière. Avec l'apparition de son livre, nous assistons, oserons-nous dire, à la naissance d'une œuvre classique[14]. »
« Ainsi le maître de la botanique marque l'étape à mi-chemin d'une carrière scientifique par une œuvre que beaucoup souhaiteraient publier comme couronnement de leurs recherches. (...) Mais ce livre (...) est la manifestation extérieure d'une existence d'application et de lutte et, à ce titre, peut apporter, en dehors de toute préoccupation scientifique et dans l'acception la plus largement humaine, de magnifiques enseignements[15]. »
C’est un des livres de référence du professeur Édouard Beauchemin dans le film Tu te souviendras de moi.
Notes et références
Notes
↑Marie-Victorin avait déjà reçu en 1932 le prix Gandoger de la Société botanique de France pour « pour l’ensemble de son œuvre, notamment consacré à l’étude de la flore de la province de Québec »[16], mais il n'a jamais reçu le prix de Coincy[17], qui n'a pas été attribué cette année-là[18].
↑ a et bFrère Marie-Victorin (texte) et Frère Alexandre [Blouin] (illustrations), Flore laurentienne, Montréal, Frères des Écoles chrétiennes, , 917 p., 22 cartes et 2 800 illustrations (lire en ligne)
↑F. Bourlière, « Marie Victorin (Frère). — Flore Laurentienne. Deuxième édition entièrement revue et mise à jour par Ernest Bouleau. Montréal, 1964, Les Presses de l’Université [compte-rendu] », La Terre et la Vie, vol. 20, no 1, , p. 108 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Prix de Coincy », sur societebotaniquedefrance.fr (consulté le ).
↑R. Courtois, É. Bossert, J. La Rochelle et M. Lepage, La Société Provancher, cent ans d’engagement pour la nature, Québec, La Société Provancher d’Histoire naturelle du Canada, , 42 p. (lire en ligne [PDF]), p. 34.
Yves Gingras, « Marie Victorin, La Flore Laurentienne, 1935 », dans Claude Corbo (dir.), Monuments intellectuels québécois du XXe siècle: grands livres d'érudition, de science et de sagesse, Sillery, Septentrion, , p. 29–38.