Cette famille compte parmi ses membres un gouverneur de l'île Bourbon de 1826 à 1830, des officiers généraux, un archevêque, un député, un préfet maritime.
Histoire
Origines
À partir de Jehan de Penfentenyo, premier du nom et marié en 1393, la lignée est prouvée et suivie sans interruption[1]. C'est en 1651 que la famille se scinde en deux branches : les Cheffontaines se fixant à Clohars-Fouesnant et la branche cadette Kervereguen, qui s'installe à Loctudy.
Cheffontaines est la traduction du breton Penfeunteuniou (pen : tête ou chef, feunteuniou : fontaines)[2]. Le nom le plus ancien du domaine est Kergoët (nom du château qui a précédé celui de Cheffontaines en Clohars-Fouesnant).
L'ancêtre le plus ancien connu est Jehan de Penfeunteuniou, né vers 1360, décédé vers 1423, et marié avec Amice de Launay. Son petit-fils est Guiomarc'h de Penfeunteuniou, seigneur de Kermorus[réf. souhaitée], un manoir situé à Saint-Pol-de-Léon et marié avec Ollive le Ny de Kersauson. L'arrière-petit-fils de Guiomarc'h de Penfeunteuniou, François de Penfeunteuniou de Kermorus, né vers 1570 à Saint-Pol-de-Léon, épouse en 1593 Jeanne Marie de Lanros, héritière du château de Kergoët en Clohars-Fouesnant, ce qui explique très probablement pourquoi la famille fait souche désormais dans cette paroisse et ses environs. Leur fils Charles de Penfentenyo, né le à Saint-Pol-de-Léon se marie le à Plouisy avec Marie Fleuriot, fille de feu noble et puissant Charles Fleuriot, seigneur de Kernevenoy, Kernabat, Kergrech, Kergarich et Kerogou, chevalier de Saint-Michel . Le couple a seize enfants ; parmi eux, les deux aînés sont les fondateurs des deux principales lignées à avoir fait souche :
Jean-Baptiste de Penfentenyo, baptisé à Saint-Pol-de-Léon en , marié à Marie Jobart, dame de Saint-Georges, à l'origine de la branche de Cheffontaines[3]
Sébastien de Penfentenyo, baptisé à Fouesnant le , marié à Marguerite de Kerveregen, fille de feu noble messire René, seigneur de Kerveregen, à l'origine de la branche des Penfentenyo de Kervéregen[4].
Elle est maintenue noble d'ancienne extraction en Bretagne en 1669[5].
La famille de Penfentenyo était titulaire des seigneuries de Penfeuntenyo (paroisse de Sibiril); de Kermorus et de Lesvestric (paroisse du Saint-Pol-de-Léon) ; de Villeneuve (Kernevez-Rossunan[6], paroisse de Plouvien) ; du Louc'h, de Mesgral (paroisse de la Forest), de Mesnoalet (paroisse de Guilers) ; sr. de Coëtconq, sr. de Kermorvan (paroisse de Trébabu) ; sr. de Penhoët (paroisse de Plougonven) et de nombreux autres lieux[7].
Cette famille s'est divisée en plusieurs branches, dont cinq branches sont éteintes : les Penfentenyo de Kermorvan ; les Penfentenyo de Poulbroch-Trévieu ; les Penfentenyo de Villeneuve (Kernevez-Rossunan); les Penfentenyo de Mesgral ; les Penfentenyo de Kermorus. Seules deux sont subsistantes : les Penfentenyo de Cheffontaines et les Penfentenyo de Kervereguen.
Le petit page du roi est en prison pour un coup qu'il a fait, Pour un coup hardi, il est à Paris dans une dure prison. Là, il ne voit ni le jour, ni la nuit ; il a pour lit une poignée de paille ; Pour nourriture du pain de seigle, et de l'eau du puits pour boisson. Là, personne ne vient lui rendre visite, excepté les souris et les rats, Les souris et les rats, voilà sa seule distraction. Pt, un jour, par le trou de la serrure, il disait à Penfentenio : « Iannick, toi mon meilleur ami, écoute-moi un peu. Rends-toi au manoir, chez ma sœur, et dis-lui que je suis en danger, En grand danger de perdre la vie par les ordres injustes du roi. Si ma sœur venait me voir, elle consolerait mon cœur.» Penfentenio, l'ayant entendu, partit pour Kemper. Il y a cent trente lieues à peu près de Paris à Bodinio, Et cependant il les fit, l'enfant de Cornouaille, en deux nuits et demie et un jour. Quand il entra dans la salle de Bodinio, elle rayonnait de l'éclat des lumières ; La dame donnait à souper à la haute noblesse du pays.
La suite de la gwerz raconte comment, informée par Penfentenio, la sœur du page se rend à Paris, mais arrive juste trop tard, le page venant juste d'être décapité sur l'échafaud ; elle s'adresse au roi :
« Quel crime a-t-il commis, que vous l'avez décapité ? Il a joué de l'épée sans l'agrément du roi, et tué le plus beau de ses pages »
Le roi explique sa sentence :
« Il s'est mis en colère et a cherché querelle à mon page favori ; Et tout de suite, épée contre épée, pour avoir entendu le dicton bien connu, Ce vieux dicton, cette vérité : "Il n'est d'hommes en Bretagne que des pourceaux sauvages" ».
Elle dit alors au roi :
« Lorsque bientôt j'aurai fait voir à mes compatriotes mon voile ensanglanté ; Alors tu verras si la Bretagne est peuplée de pourceaux sauvages ». Or, deux ou trois semaines après, arriva un messager à la cour ; Il arrivait du pays des Normands avec des lettres scellées, Des lettres scellées de rouge, à remettre au roi Louis sur l'heure. Quand le roi les eut lues, il roula des yeux noirs, Il roula des yeux aussi noirs que ceux d'un chat sauvage pris au piège : « Malédiction rouge ! Si j'avais su, la l'aie ne m'eût pas échappé ! Je perd plus de dix mille écus et de dix mille hommes pour un ! »
Les lettres du messager normand apprenaient l'avance des Bretons en direction de Paris[9].
Le texte intégral de cette gwerz, ainsi que les commentaires joints, sont disponibles sur un site Internet[10], y compris en version bilingue breton et français[11]. Cette gwerz fait allusion à des événements survenus en 1465, 1467 ou 1468 et notamment à la révolte des grands féodaux contre le roi Louis XI connue sous le nom de "Ligue du Bien public".
Jean Baptiste Sébastien de Penfentenyo (1623-1667), déjà cité. Marié en 1651 à Marie Jobart, dame de Saint-Georges [15],[16].
François Hyacinthe de Penfentenyo (1663-1717), chevalier, seigneur de Cheffontaines, créé baron de Cheffontaines en 1680. Il avait épousé en premières noces, en 1681, sa cousine Suzanne-Corentine de Penfentenyo, morte sans postérité. Puis, en secondes noces, en 1717, Marie-Jeanne de Guinguené, dame de La Villeneuve.
François Louis Hyacinthe de Penfentenyo (1717-1775) chevalier, seigneur de Cheffontaines. Il est châtelain de Bodigneau et de Kerggoët, officier aux Gardes françaises, chevalier de Saint-Louis. Il se marie en premières noces, en 1750 à Morlaix avec Marie Jeanne du Coëtlosquet (1732-1751), puis en deuxièmes noces, en 1772, avec Renée-Rosalie de Trévelec[17].
Jonathas 1er Marie Hyacinthe de Penfentenyo (1751-1844), fils du précédent, (1er lit), « marquis » de Cheffontaines, page de la petite écurie du roi en 1765, admis aux Honneurs de la Cour avec un titre de marquis, le [18]. Il se marie en 1772 à Saint-Coulomb avec Julie-Marie-Rose Éon du Vieuxchatel. En 1793, il émigre en Allemagne à Hambourg et ses biens sont vendus comme biens nationaux[19].
Achille Adrien Joseph Marie de Penfentenyo de Cheffontaines (1806-1874), deuxième fils du précédent, général de brigade, commandeur de la Légion d'honneur.
Branche de Penfentenyo de Kervéréguen
Sébastien de Penfentenyo Kermorus (1628-1674), chevalier, marié en 1651 avec Marguerite de Kervéréguen, fille de René, seigneur de Kervéréguen[23].
Jean Baptiste de Penfentenyo, (1654-), chevalier, seigneur de Kervéréguen, marié en 1682 avec Marguerite d'Acigné, fille de Charles d'Acigné, seigneur de Kernabat [24]
Jean François Marie de Penfentenyo (1726-1812), - petit-fils de Jean Baptiste de Penfentenyo - chevalier, seigneur de Kervereguen. Lieutenant des vaisseaux du roi, chevalier de Saint-Louis. Il épouse vers 1760 Hélène-Élisabeth Bobet, dame de Lanhuron.
Jean Morice de Penfentenyo de Kervéréguen (1720-1805), capitaine des grenadiers au régiment d'infanterie du Béarn, participe à douze campagnes, dont la bataille de Fontenoy ; il revint couvert de blessures et amputé d'une main. En 1793, en demandant qu'on le brûle avec son manoir, il le sauve des révolutionnaires qui voulaient l'incendier.
Alphonse de Penfentenyo de Kervéréguen (1788-1874), commissaire de marine, maire de Loctudy de 1843 à 1852[25]. Sa fille, Clara de Penfentenyo, fonde l'école du Bon Ange de Loctudy en 1870[26].
Jehan de Penfentenyo de Kervéréguen (1872-1950), général, maire de Loctudy de 1936 jusqu'à sa mort en 1950. Élu avant la guerre, il est conforté dans ses fonctions à la Libération et réélu en 1945 et 1947[25].
Michel de Penfentenyo (1927-2018, frère du précédent), directeur de la Société des remorqueurs de l'Océan et l'un des dirigeants de La Cité catholique, puis de l'Office international des œuvres de formations civiques et d'action doctrinale selon le droit naturel et chrétien[29]. Il est le fondateur de plusieurs satellites de l'Office, dont le Secrétariat d'Information des Collectivités Locales et Régionales (SICLER), auquel il se consacre entièrement à partir de 1981[29]. En 1995, il en confie la direction à son fils, Xavier de Penfentenyo[29]. Un autre de ses fils, Tanguy de Penfentenyo, est avec son épouse le fondateur de la Troménie de Marie[30].
Jehan de Penfentenyo de Kervéréguin (1905-1984, frère des précédents), colonel d'infanterie, maître de l'ordre des chevaliers de Notre-Dame de 1965 à 1975[29].
Hervé de Penfentenyo de Kervéréguin (1939-2019, fils d'Yves de Penfentenyo), cadre du Front national[31]. Son épouse, Marie-Christine de Penfentenyo, militantiste pro-vie, est conseillère municipale et régionale du FN en Rhône-Alpes dans les années 1990-2000[31]. Ils ont neuf enfants, dont la musicologue et guide-conférencière Bénédicte de Penfentenyo (1965-2022)[32], coorganisatrice du Festival de Musique Sacrée de Saint-Malo, la femme politique Marie de Penfentenyo de Kervéréguin (née en 1981), épouse Dionnet, élue RN en Isère, puis candidate Reconquête dans le Rhône pour les élections législatives françaises de 2022[33] et le père Yann de Penfentenyo (né en 1968), prêtre bénédictin et aumônier militaire[34].
François de Penfentenyo (né en 1941, frère du précédent), officier de Marine, fondateur de l'institut Civitas avec Xavier Pierson et Dominique Chrissement[29].
Louis de Penfentenyo de Kervegueren, lieutenant, décédé en service au Maroc en 1933.
Les principales alliances sont : d'Acigné, de Bobet, du Boisguéhenneuc, Chicoyneau de Coëtlosquet, de Coataudon, de Coattarel, de Coëtnempren de Kersaint, de Freslon, de Gouzillon, de Kergoët, de Kergrist, de Kernafflen de Kergos, de Kerroignant, de Kerroulas, de Kersaint-Gilly, de Kersauson, de Lacour de Balleroy, de Lalande de Calan, de La Moussaye, de La Noë, Le Borgne de Kéruzoret, de Lesguern, de Lestang du Rusquec, de L'Estourbeillon, de Parscau, de Pontual, de Pujo de La Fitole, du Boisbaudry, de Blois de La Calande, Colas des Francs, de Cussy, Geoffroy d'Assy, de Gueydon, Harscouët de Saint-Georges, Huchet de Quénétain, de La Haye Saint-Hilaire, de La Rochefoucauld, Le Gouz de Saint-Seine, Léon de Tréverret, de L'Escalopier, Magon de La Villehuchet, Martin de Lagarde, d'Orsanne, du Plessis d'Argentré, de Quatrebarbes, Rioult de Neuville, de Rocquigny du Fayel, de Villèle, Artur de La Villarmois, de Catheu, Ernault de Moulins.
Manoir des Kervereguen situé à Loctudy. Il a été bâti de 1242 à 1272[37]. Au pied de la croix érigée près de la chapelle de Notre-Dame des Croix, le seigneur de Kerazan recevait chaque année, le jour du pardon, l'hommage féodal de son voisin de Kervéréguin[38].
↑Ce mariage explique la présence conjointe des armes des familles de Saint-Georges et de Penfentenyo sur un écusson situé à la base du clocher de la chapelle Saint-Thomas à Pleuven
↑Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, éd. 2007, p-151
↑ la vente concerne un domaine qui s'étend sur plus de 3 000 hectares à travers le canton de Fouesnant. L'énumération des biens constituant le domaine de la seigneurie de Cheffontaines occupe 80 pages d'un aveu conservé aux Archives Départementales du Finistère
↑ ce qui explique le lieu de naissance de ses deux premiers enfants (sa fille aînée Séraphine Marie Hélène de Penfentenyo naît le à Anvers, sa fille cadette Zoé Julie Gabrielle de Penfentenyo le à Hambourg)
↑ la troisième fille Clotilde Sophie de Penfentenyo naît à Nantes le , ce qui explique que dès 1802, les descendants de Jonathas 1er Marie Hyacinthe de Penfentenyo de Cheffontaines rachètent le château de Cheffontaines
↑ « officier volontaire pour des missions périlleuses. Mortellement blessé le par des armes automatiques soutenues de mortiers aux environs du village de Thien-Quan, alors qu'il remontait le Dong Nai. Après une énergique riposte de ses moyens de feu, et quoique perdant beaucoup de sang et souffrant visiblement, a continué à assurer la manœuvre de ses LCVP qu'il a ramenés au poste de Tan-Huyen. A fait preuve d'un cran remarquable. Figure noble et magnifique incarnant les qualités de l'officier français http://www.soldatsdefrance.fr/12-02-46-Lieutenant-Alain-de-PENFENTENYO-25-ans_a586.html
↑ abcd et eYves Chiron, Histoire des traditionalistes, Paris, Tallandier, 2022, p. 1952
Une très ancienne famille de Bretagne, les Penfentenyo par Valentine de Penfentenyo, 1990, 179 pages [ (ISBN2950475302)], [ (ISBN9782950475305)] (ouvrage familial)
Les seigneuries et manoirs disparus par Pierre Lescot, revue "Foen Izella" spécial Clohars-Fouesnant ()
Penfentenyo, grande et petites histoires d'une famille bretonne, par Jean Claude Bourgeois, 2011, 410 pages.