Famille de Maupeou

Famille de Maupeou
Image illustrative de l’article Famille de Maupeou
Armes de la famille.

Blasonnement D'argent au porc-épic de sable.
Branches de Monceau
de Bruyères
de Sablonnières
d'Ableiges
Période XVIe siècle - aujourd'hui
Pays ou province d’origine Île-de-France
Titres obtenus Comte d'Ableiges (1648)
Demeures Château de Colombières
Château de Bellevue
Château de Vauventriers
Charges Principal ministre d'État, chancelier de France, garde des sceaux de France, contrôleur général des finances, intendant, sénateur, maire
Fonctions militaires Lieutenant-général des armées, contre-amiral
Fonctions ecclésiastiques Archevêque, évêque
Preuves de noblesse
Admis aux honneurs de la Cour 1764, 1771, 1772
Autres ANF-1942

La famille de Maupeou[1] est une famille subsistante de la noblesse française attestée en Île-de-France depuis le XVIe siècle. Anoblie en 1587, elle s'illustre notamment dans l'administration de la justice avec deux chanceliers dont René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou, garde des sceaux de France et dans la carrière des armes avec trois lieutenants-généraux des armées du Roi.

Origine

Maupeou est un nom de langue d'oc qu'il faut classer dans la catégorie des sobriquets. Il signifie, en effet, « mauvais poil » et dut qualifier, à l'origine, — selon qu'on l'entendait au propre ou au figuré — des individus soit à la barbe mal plantée soit d'humeur difficile. Le porc-épic, emblème des Maupeou, constitue une allusion évidente à l'étymologie du nom. Ainsi, les armes de cette famille sont dites « parlantes ».

On trouve au XIVe siècle à Montpellier de nombreux porteurs de formes primitives du nom dont la forme moderne se fixe au début du XVIe siècle. À cette époque, les régions où le nom se rencontre le plus fréquemment sont le Languedoc et le centre-ouest. Il semble donc que partis du Midi, les Maupeou soient montés vers la Loire qu'ils ne dépassèrent que pour gagner Paris où ils s'établirent.

Histoire

Les Maupeou descendent de Vincent Maupeou, notaire au châtelet de Paris puis secrétaire du roi, maison et couronne de France (1572), et d'Anne Bastonneau[2]. Ses trois fils Pierre, Michel et Gilles furent anoblis conjointement par lettres patentes du roi Henri III le [3]. Cette famille fut admise aux honneurs de la Cour en 1764, 1771[4] et 1772[5].

Le nom de la famille fut rendu célèbre par René-Charles et surtout par René-Nicolas son fils, tous deux gardes des Sceaux et chanceliers de France sous le règne de Louis XV. René-Nicolas, le fameux chancelier de Maupeou[6], est l’auteur de la « réforme Maupeou » [7]: un spectaculaire coup de force pour reprendre en main le pouvoir judiciaire dans l’année 1771[8]. Le Dauphin, futur Louis XVI, avait approuvé chaleureusement les réformes du chancelier. Devenu roi en 1774, il s'empresse de les désavouer. Maupeou est renvoyé et doit rendre les sceaux. Lorsqu'en novembre les anciens parlements sont rappelés, il se contente de dire : « Si le roi veut perdre sa couronne, il en est le maître ». Il vivra assez longtemps pour la lui voir perdre[9] et demeurera chancelier de France jusqu'à l'abolition de la charge en 1790.

Branches

La famille de Maupeou est composée de quatre grandes branches généalogiques parmi lesquelles deux subsistent aujourd'hui. On désigne généralement ces branches du nom d'une des seigneuries qu'elles possédaient. On distingue ainsi :

  • la branche des seigneurs de Monceau (aujourd'hui « Mousseau » à Évry), éteinte au XVIIIe siècle ;
  • la branche des seigneurs de Bruyères (aujourd'hui Bruyères-sur-Oise), dont le fameux chancelier de Maupeou, éteinte en ligne légitime au XIXe siècle, subsistante en ligne naturelle et alliée aux familles de Felcourt, Hottinguer, Mallet, de Turckheim ;
  • la branche des seigneurs de Sablonnières, éteinte au XIXe siècle ;
  • et la branche des seigneurs d'Ableiges, subsistante.

Personnalités

Famille de militaires

Drapeau d'ordonnance du régiment de Bigorre.

Au XVIIe siècle, des membres de la famille Maupeou entrent dans les armées du roi. En effet, si les aînés sont « de robe » — héritant des charges parlementaires —, les cadets sont volontiers « d'épée ». Ils servent d'abord exclusivement dans l'infanterie et notamment au régiment des Gardes françaises, où l'on trouve de nombreux capitaines, lieutenants et sous-lieutenants. Sous le règne de Louis XIV, au cours des batailles qu'ils livrent, pas moins de sept d'entre eux tombent au champ d'honneur[10].

Les seigneurs de Sablonnières constituent la branche plus spécifiquement militaire de la famille. Au XVIIIe siècle, deux d'entre eux atteignent le grade de lieutenant-général des armées et trois sont faits chevaliers de l'ordre de Saint-Louis. En 1719, cette branche de la famille achète le régiment d'infanterie de Bigorre, composé d'un bataillon de 500 hommes, qu'elle commande avec la branche de Bruyères jusqu'à la fin de la guerre de Sept Ans.

D'abord peu représentés dans la cavalerie, la famille compte un premier colonel, René VI de Maupeou, nommé le par le roi au régiment de Bourgogne cavalerie où il sera fait maréchal de camp et décoré commandeur de l'ordre de Saint-Louis. Mais c'est la branche d'Ableiges qui s'illustre la mieux dans cette arme avec plusieurs colonels et lieutenants-colonels, dont certains ont également participé à des épreuves d'équitation olympique et remporté des concours internationaux de saut d'obstacles[11].

Alliances

Les principales alliances de la famille de Maupeou sont : d'Acher de Montgascon, Lucas de Saint-Luc, de Cossé-Brissac, Fouquet, d'Ursel, de Grave, Lefèvre d'Ormesson, de Cacqueray, d'Audiffret, d'Avout, de Boissieu, Feydeau de Brou, du Fou, Gilart de Keranflec'h, de Hennezel, Harscouët de Saint-George, Barbat du Closel, de Robin de Barbentane, de Coussemaker (1931), de Charette de La Contrie (2018).

Armoiries

Armes Notes
Le blason des Maupeou s'énonce :
  • d'argent au porc-épic de sable.

On trouve aussi :

  • d'argent au porc-épic de sable passant.
  • d'argent au porc-épic de sable miraillé d'argent.
La brisure la plus ancienne est celle de la branche d'Ableiges qui, dans ses premières générations, ajouta aux armes pleines un chef :
  • d'argent au porc-épic de sable, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or.

Peu à peu ces armes furent abandonnées[12], mais elles restent toujours actuellement les armes de la ville d'Ableiges[13].

En 1661, Louis de Maupeou épouse Antoinette de Catelan[14]. Leur fils René de Maupeou, hérite de la seigneurie de Sablonnières en 1721 de son oncle Catelan. Pour distinguer son blason de celui des autres blanches de la famille, il le brise par changement d'émaux et portrait :
  • d'azur au porc-épic d'or[15].

Ces armes furent ensuite abandonnées. Les armes de la ville de Sablonnières conservent dans leur blasonnement un porc-épic d'or[16].

Châteaux et hôtels

Postérité

  • à Ableiges :
    • rue Gilles-de-Maupeou[17]
  • aux Verchers-sur-Layon, Doué-en-Anjou :
    • place Vicomte Jean de Maupeou,
      • à Bruyères-sur-Oise : rue des Chanceliers de Maupeou,
      • à Évry (91) : rue Pierre de Maupeou.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Jacques de Maupeou, Histoire des Maupeou (ouvrage familial), (BNF 32431990)
  • Jean-François Bascans, Les héritiers du Chancelier de Maupeou (tapuscrit), (Arch. municipales du Thuit, Eure).
  • Jean-François Bascans, Le porc-épic, emblème des Maupeou (tapuscrit),

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Le nom se prononce « mau-pou »
  2. Bibliothèque nationale de Malte, cote AOM 3072 : Preuves de noble Louis de Maupeou de Bruyère
  3. Henri Gourdon de Genouillac, Dictionnaire des anoblissements, (BNF 30528808, lire en ligne), p. 267
  4. Gazette de France, (lire en ligne)
  5. Gazette de France, (lire en ligne)
  6. Jean-Luc A. Chartier, Justice, une réforme manquée 1771-1774 : le chancelier de Maupeou, Paris, Fayard, , 347 p. (ISBN 978-2-213-64264-2 et 2-213-64264-8, OCLC 449490077, lire en ligne)
  7. Durand Echeverria, The Maupeou revolution : a study in the history of libertarianism, France, 1770-1774, Louisiana State University Press, , 347 p. (ISBN 0-8071-1210-0 et 978-0-8071-1210-6, OCLC 11210386, lire en ligne)
  8. Jacques Levron, Louis XV : l'homme et le roi, Perrin, (ISBN 2-262-00072-7 et 978-2-262-00072-1, OCLC 417466517, lire en ligne)
  9. Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières, (BNF 36684998)
  10. Bataille de Lens (1648) : 1 — Siège de Valenciennes (1656) : 2 — Bataille des Dunes (1658) : 1 — Bataille de Saint-Denis (1678) : 3 — Source : [1]Modèle:Référence à confimer
  11. Fornel de La Laurencie, L'École de Saumur, (lire en ligne), p. 127-133
  12. Charles d'Hozier, Armorial général de France, vol. 23 (BNF 30621509, lire en ligne), p. 297
  13. Ableiges dans l'Armorial des villes et des villages de France
  14. « Généalogie de Louis de Maupeou », sur geneanet.org
  15. Denis Lochouarn, « La seigneurie de Sablonnières »,
  16. Denis Lochouarn, « Armoiries de Sablonnières »,
  17. « Liste de toutes les rues de ABLEIGES (95) , toutes les informations sur la ville de ABLEIGES (95) sur lesruesdefrance.com », sur www.lesruesdefrance.com (consulté le ).