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Maupeou est un nom de langue d'oc qu'il faut classer dans la catégorie des sobriquets. Il signifie, en effet, « mauvais poil » et dut qualifier, à l'origine, — selon qu'on l'entendait au propre ou au figuré — des individus soit à la barbe mal plantée soit d'humeur difficile. Le porc-épic, emblème des Maupeou, constitue une allusion évidente à l'étymologie du nom. Ainsi, les armes de cette famille sont dites « parlantes ».
On trouve au XIVe siècle à Montpellier de nombreux porteurs de formes primitives du nom dont la forme moderne se fixe au début du XVIe siècle. À cette époque, les régions où le nom se rencontre le plus fréquemment sont le Languedoc et le centre-ouest. Il semble donc que partis du Midi, les Maupeou soient montés vers la Loire qu'ils ne dépassèrent que pour gagner Paris où ils s'établirent.
Histoire
Les Maupeou descendent de Vincent Maupeou, notaire au châtelet de Paris puis secrétaire du roi, maison et couronne de France (1572), et d'Anne Bastonneau[2]. Ses trois fils Pierre, Michel et Gilles furent anoblis conjointement par lettres patentes du roi Henri III le [3]. Cette famille fut admise aux honneurs de la Cour en 1764, 1771[4] et 1772[5].
Le nom de la famille fut rendu célèbre par René-Charles et surtout par René-Nicolas son fils, tous deux gardes des Sceaux et chanceliers de France sous le règne de Louis XV. René-Nicolas, le fameux chancelier de Maupeou[6], est l’auteur de la « réforme Maupeou »[7]: un spectaculaire coup de force pour reprendre en main le pouvoir judiciaire dans l’année 1771[8]. Le Dauphin, futur Louis XVI, avait approuvé chaleureusement les réformes du chancelier. Devenu roi en 1774, il s'empresse de les désavouer. Maupeou est renvoyé et doit rendre les sceaux. Lorsqu'en novembre les anciens parlements sont rappelés, il se contente de dire : « Si le roi veut perdre sa couronne, il en est le maître ». Il vivra assez longtemps pour la lui voir perdre[9] et demeurera chancelier de France jusqu'à l'abolition de la charge en 1790.
Branches
La famille de Maupeou est composée de quatre grandes branches généalogiques parmi lesquelles deux subsistent aujourd'hui. On désigne généralement ces branches du nom d'une des seigneuries qu'elles possédaient. On distingue ainsi :
la branche des seigneurs de Monceau (aujourd'hui « Mousseau » à Évry), éteinte au XVIIIe siècle ;
la branche des seigneurs de Bruyères (aujourd'hui Bruyères-sur-Oise), dont le fameux chancelier de Maupeou, éteinte en ligne légitime au XIXe siècle, subsistante en ligne naturelle et alliée aux familles de Felcourt, Hottinguer, Mallet, de Turckheim ;
la branche des seigneurs de Sablonnières, éteinte au XIXe siècle ;
et la branche des seigneurs d'Ableiges, subsistante.
Séparation des branches
Vincent Maupeou (+ 1575)
Pierre Ier de Maupeou Sgr de Monceau et de Bruyères
René-Nicolas de Maupeou, chancelier et garde des sceaux de France, principal ministre d'État
Famille de militaires
Au XVIIe siècle, des membres de la famille Maupeou entrent dans les armées du roi. En effet, si les aînés sont « de robe » — héritant des charges parlementaires —, les cadets sont volontiers « d'épée ». Ils servent d'abord exclusivement dans l'infanterie et notamment au régiment des Gardes françaises, où l'on trouve de nombreux capitaines, lieutenants et sous-lieutenants. Sous le règne de Louis XIV, au cours des batailles qu'ils livrent, pas moins de sept d'entre eux tombent au champ d'honneur[10].
Les seigneurs de Sablonnières constituent la branche plus spécifiquement militaire de la famille. Au XVIIIe siècle, deux d'entre eux atteignent le grade de lieutenant-général des armées et trois sont faits chevaliers de l'ordre de Saint-Louis. En 1719, cette branche de la famille achète le régiment d'infanterie de Bigorre, composé d'un bataillon de 500 hommes, qu'elle commande avec la branche de Bruyères jusqu'à la fin de la guerre de Sept Ans.
D'abord peu représentés dans la cavalerie, la famille compte un premier colonel, René VI de Maupeou, nommé le par le roi au régiment de Bourgogne cavalerie où il sera fait maréchal de camp et décoré commandeur de l'ordre de Saint-Louis. Mais c'est la branche d'Ableiges qui s'illustre la mieux dans cette arme avec plusieurs colonels et lieutenants-colonels, dont certains ont également participé à des épreuves d'équitation olympique et remporté des concours internationaux de saut d'obstacles[11].
La brisure la plus ancienne est celle de la branche d'Ableiges qui, dans ses premières générations, ajouta aux armes pleines un chef :
d'argent au porc-épic de sable, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or.
Peu à peu ces armes furent abandonnées[12], mais elles restent toujours actuellement les armes de la ville d'Ableiges[13].
En 1661, Louis de Maupeou épouse Antoinette de Catelan[14]. Leur fils René de Maupeou, hérite de la seigneurie de Sablonnières en 1721 de son oncle Catelan. Pour distinguer son blason de celui des autres blanches de la famille, il le brise par changement d'émaux et portrait :