Elle compte parmi ses membres des maires, sénéchaux et magistrats à Nantes, d'autres magistrats au parlement et à la Chambre des comptes de Bretagne, un conseiller d'État, des officiers, un chef vendéen en la personne de François Athanase Charette de La Contrie, un ministre sous la Ve République en la personne d'Hervé de Charette.
Michel de Saint Pierre (1977), Roger Coindreau, ainsi que André Borel d'Hauterive écrivent qu'en , un Jean Charette, vivant à Trevignet, près de Plermoël, est armé chevalier par le connétableBertrand du Guesclin (1320-1380), sur le champ de Bataille à Chisey en Poitou[2],[3],[4]. En outre, André Borel d'Hauterive, dans son ouvrage de , écrit que la famille Charette serait d'origine italienne, qu'en , un fils de Galéas Carretto, marquis de Final, vient s'établir en Bretagne, et qu'en septembre de la même année, il épouse Jeanne Dubois de la Salle, demoiselle d'honneur d'Alix, duchesse de Bretagne, qu'il reçoit plus tard de Pierre de Dreux, dit Mauclerc, les fiefs et terre de Trévignet, situés dans l'évêché de Saint-Malo. Guyon Charette, seigneur de Trévignet, fils de Pierre Carretto et de Jeanne Dubois de la Salle, francisa son nom de Carretto en celui de Charette, et fut créé sénéchal en Bretagne des villes et comtés de Nantes[2].
Dans le Nobiliaire et armorial de Bretagne (1840) du généalogiste de la noblesse bretonne Pol Potier de Courcy, il est écrit ceci : « Pierre vivant en 1508, laissa de Jacquette de Barlagat, de la paroisse d'Auverné, Jean, marié en 1535 à Mathurine du Beyzit, de la paroisse de Saint-Dolay, auteur de toutes les branches des Charette. Cette famille a produit depuis 1572 un auditeur, deux maîtres et un premier président aux comptes ; des prévôts, des alloués, des sénéchaux et sept maires de Nantes ; vingt députés de Nantes aux États dont plusieurs présidents du Tiers ; six conseillers au parlement ; un page de Louis XIII, tué au siège de Gravelines en 1614, combattant à côté du maréchal de la Meilleraye ; un chevalier de l’ordre en 1646 ; une abbesse de la Trinité de Poitiers en 1692, et trois chevaliers de Malte depuis 1762 »[5],[6],[7]. En outre, toujours selon cette même source, « cette famille paraît avoir la même origine que les seigneurs de Trévignet, paroisse de la Chapelle et de Penhoat, paroisse de Fégréac, du nom de Charette, employés dans les réformations et montres de 1426 à 1543, paroisses de la Chapelle-sous-Ploërmel et Fégréac ».
Gustave Chaix d'Est-Ange, quant à lui, écrit en : « […] On suppose généralement, mais sans en avoir de preuves certaines, que la famille de Charette actuellement existante a eu dans le passé une origine commune avec une famille du même nom qui possédait au Moyen Âge la maison noble de Trévignet, en la paroisse de la Chapelle-sous-Ploermel »[8]. Il poursuit : « On aussi voulu, mais cette fois sans aucune preuve, faire descendre cette famille de Charette de Trévignet d'une famille Carretto qui a occupé un rang brillant à Florence »[8]. Il ajoute enfin que « […] La famille de Charette de Trévignet est connue depuis un N. Charette, sgr de Trévignet, qui vivait en 1334. La descendance de ce gentilhomme figura de 1426 à 1543 aux réformations et montres de la noblesse du diocèse de Saint-Malo et s'éteignit vers le milieu du XVIe siècle »[8]. Chaix d'Est-Ange fait démarrer la filiation de la famille de Charette avec Guillaume Charette, époux de Mathée de Nault, qui vers 1400 possédait le domaine de la Thomazière en la paroisse de Sautron dans le diocèse de Nantes[8]. Il donne les principaux personnages jusqu'au XVIe siècle et écrit : « (...) La situation nobiliaire de ces divers personnages ne paraît pas avoir été très élevée et on a pu se demander si, malgré le jugement de maintenue de 1668, la famille de Charette ne tirait pas simplement sa noblesse soit de la mairie de Nantes, soit des charges que ses membres exercèrent depuis 1572 à la Chambre des comptes de Bretagne »[8].
Preuves de noblesse
Sur la noblesse de la famille de Charette, Régis Valette (2002) écrit : « extraction, maintenue en 1668 »[9],[10].
Depuis le XVIe siècle plusieurs membres de la famille occupent différentes charges à Nantes et deux sont conseillers au parlement de Bretagne[8],[11] :
Jean de Charette, écuyer, seigneur de La Bretonnière, époux de Mathurine du Bézit, conseiller du roi, alloué au lieutenant général au siège présidial de Nantes.
Jean (de) Charette, sieur de La Colinière et de Lormière, époux de Marguerite de Trégouet.
Louis Charette, sieur de La Colinière, fut maire de Nantes de 1613 à 1614, époux de Jeanne Ernault.
Jean (de) Charette, sieur de La Gascherie, fut maire de Nantes de 1650 à 1652, époux de Madeleine Menardeau.
Louis (de) Charette, sieur de La Gascherie, fut maire de Nantes de 1675 à 1676, époux de Madeleine Charette, fille de Jacques Charette, sieur de Montbert.
Jean (de) Charette, sieur de La Bretonnière et de Lormière, lieutenant général au présidial de Nantes, époux en 1564 de Julienne Druays.
René Charette, seigneur de La Bretonnière, conseiller au parlement de Bretagne en 1598 et maire de Nantes en 1609, grand-père de :
René Charette, seigneur de La Bretonnière, maire de Nantes en 1635, époux de Charlotte de Cornulier.
Gilles Charette, sieur de Montbert, conseiller au parlement de Bretagne en 1690, décédé en 1734.
Julien (de) Charette, sénéchal de Nantes durant la Ligue.
Jean (de) Charette, sieur de Lormière et de La Colinière, conseiller auditeur en la Chambre des comptes de Nantes en 1572, conseiller maître en la même Chambre en 1587, époux de Marguerite de Trégouet.
Raoul (de) Charette, avocat général près la Chambre des comptes de Nantes en 1581, prévôt de Nantes en 1602[12].
François-Athanase Charette de La Contrie (1763-1796).
Louis Marin Charette de La Contrie (1759-1796), il est le frère de François Athanase. Lieutenant avant 1789 puis combattant et chef de division vendéen. Il est tué au combat en 1796[14].
Jean, Gaston, Marie, Joseph de Charette de La Contrie (Nantes, 1904- Wilhelmshaven, 1944), fils du baron Marie Joseph Athanase Georges Henri et de Marie Joséphine Sophie Patard de la Vieuville, lieutenant de réserve dans l'infanterie, prisonnier de guerre en 1940, arrêté par la Gestapo, déporté en 1944 en Allemagne, résistant, mort pour la France[21]. Battu par un commandant SS allemand alors qu'il est affecté au kommando de Wilhelmshaven (chantiers navals de la ville, pour la Kriegsmarine), il succombe d'un abcès aggravé par une scarlatine doublée d'une bronchopneumonie, alors que son bourreau avait explosé son globe oculaire[22].
Armes : D'argent à un lion de sable armé et lampassé de gueules, accompagné de 3 canettes (alias 3 aigrettes ou 3 aiglettes) de sable, becquées et membrées de gueules, posées 2 et 1 (alias posées en pointe)[8],[9].
Les armes de cette famille diffèrent au gré des branches et des héraldistes.
Figure
Blasonnement
Famille Charette
D'argent, au lionceau de sable en chef, accompagné en pointe de trois merlettes de même posées posées 2 et 1 [27].
D'argent au lion de sable, armé et lampassé de gueules, accompagné en pointe de trois canettes de sable, membrées et becquées de gueules [28].
Charette de La Contrie
D'argent au lion de sable soutenu de trois canettes du même ordonnées 2 et 1 [29],[30].
On trouve aussi : D’argent au lion de sable lampassé et armé de gueules, accompagné en pointe de trois aigrettes de sable becquetées et membrées de gueules, posées 2 et 1 [31].
Ou : D'argent, au lion de sable, lampassé et armé de gueules, accompagné de trois aiglettes de sable, becquées et membrées de gueules . Les branches cadettes brisent d'un lambel de gueules[32].
Ou : D'argent, au lion de sable, armé et lampassé de gueules, acc. de trois merlettes de sable, 2 et 1 [33].
Charette de La Gascherie
D'argent au lion de sable accompagné de trois canettes du même 2 en chef et 1 en pointe.
↑ a et bAndré Borel d'Hauterive (Notice historique sur la Maison de Charette), Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Volume 8, Champion, (lire en ligne), p. 294-297.
↑Les familles d'extraction sont celles qui prouvent leur noblesse au moins un siècle avant la date du jugement de maintenue de noblesse (en 1666, date du début des grandes recherches de noblesse, il fallait prouver une noblesse depuis au moins 1560).
↑Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique, pittoresque et biographique : de la source de ce fleuve à son embouchure dans l'océan, Volume 5, Adolphe Delahays, libraire, (lire en ligne), p. 449.
↑collectif, L’Intermédiaire des chercheurs & curieux, Volume 40, Intermédiaire des chercheurs & curieux, (lire en ligne).
↑Daniel Manach et Michel Sementéry, La descendance de Charles X, roi de France, Paris, Christian, , 389 p., p. 16.
↑Abbé Adolphe Blanchet, La Branche aînée des Bourbons, le comte de Chambord et l’adultère, Lausanne, Imprimerie L. Vincent, (lire en ligne).
↑Louis de La Roque (dir.) (Mme la baronne de Charette), Le Bulletin héraldique de France : Revue historique de la noblesse, volume IX, imprimerie générale du Sud Ouest, (lire en ligne), p. 695-703.
↑Dossier de protection Mérimée, PA00109878, Manoir de la Bussonnière, ministère français de la culture [1].
↑Henri Frotier de La Messelière, Filiations bretonnes, 1650-1912 : recueil des filiations directes des représentants actuels des familles nobles, de bourgeoisie armoriée ou le plus fréquemment alliées à la noblesse, d'origine bretonne ou résidant actuellement en Bretagne, depuis leur plus ancien auteur vivant en 1650, Volume 6, J. Floch, .
↑Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du Royaume, et des maisons princières de l'Europe. Précédé de la généalogie de la maison de France. Volume 6, n.a, (lire en ligne), p. 136-137.
↑ a et bJean-Baptiste Rietstap, Armorial général : précédé d'un dictionnaire des Termes du blason, Gouda, G. B. van Goor Zonen, (lire en ligne), p. 404.
Gustave Chaix d'Est-Ange (Charette (de)), Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. X. Cha-Chu., Evreux, imprimerie Charles Herisseys, (lire en ligne), p. 16 à 20..
Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Evreux, C. Hérissey, (lire en ligne), p. 16-20..