Famille de Duve

Famille de Duve
Image illustrative de l’article Famille de Duve
Armes de la famille de Duve

Blasonnement D'azur, à l'arbre coupé sur une terrasse de sinople, sur une branche duquel une colombe adextrée d'argent, tient dans le bec une branche d'olivier. L'écu timbré d'un heaume d'argent, couronné, grillé et liseré d'or, fourré et attaché de gueules, aux lambrequins d'azur et d'argent. Cimier: un demi-vol d'argent, transpercé d'une flèche de gueules [1]

En outre pour le vicomte Christian: Couronne de vicomte. Supports: deux génies, vêtus d'une tunique à l'antique d'argent, celui de dextre tenant deux hélices entrelacées et liées d'or, celui de sénestre un bâton d'Esculape du même. Devise : Per Vivum ad verum, d'argent sur un listel d'azur[2].


La famille de Duve est une famille de la noblesse belge d’origine allemande. Son histoire a longtemps été associée à celle de la ville de Hanovre.

Historique

La filiation de la famille remonte à Johann Duve, issu d’une famille patricienne. Son fils, Johann II (1528-1608), fut bourgmestre de Hanovre en 1548.

Johann III Duve (de) (1611-1679), petit-fils de Johan II, est encore bien connu à Hanovre. Une souscription lancée en 1903 pour honorer sa mémoire permit d’ériger une fontaine à son nom, la Duve Brunnen (de)[N 1]. Johann III commença sa carrière dans le commerce de la soie à la suite de son père Gottschalk Duve. Il obtint divers privilèges, dont le monopole des approvisionnements en tissus pour l’armée, puis ceux du plomb, de la poudre et des céréales et, enfin, celui de l’exploitation de tous les métaux non précieux. Ayant acquis une fortune considérable, il devint un bienfaiteur de la ville de Hanovre, construisant de ses deniers notamment un orphelinat pour soixante enfants et un asile pour quarante personnes âgées, une cinquantaine de maisons dans la Neustadt et érigeant des fontaines dans la ville. C'est lui aussi qui finança la reconstruction de la tour de la Kreuzkirche (de), adjoignant une chapelle funéraire familiale à l'église[N 2]. Johann III fut également un banquier important. Il est considéré comme un des premiers capitalistes de la ville[3].

Johann von Duve von Schwartzfeld, un des fils de Johann III, anobli en 1675, est mort sans descendance. Carl Leopold von Duve, conseiller de chancellerie de Mecklembourg, a été anobli en 1751, branche aujourd'hui éteinte[N 3].

En 1767, l’empereur Joseph II accorda une concession de noblesse à Friedrich Wilhelm (von) Duve (1707-1785), secrétaire intime de la Chancellerie de l’électorat de Brunswick-Lüneburg (Hanovre) et conseiller de cour[4]. L’électeur étant le roi George III d'Angleterre, les lettres patentes furent revêtues de l'exequatur de ce dernier en 1777[1].

Au XIXe siècle, plusieurs membres de la famille s’installèrent à l’étranger (Espagne, Australie et Belgique). C’est ainsi que Wilhelm von Duve (1795-1860), arrière-petit-fils de Friedrich Wilhelm von Duve, s’est installé à Anvers après la bataille de Waterloo. Il épousa Marie-Josèphe Sassenus (1788-1869) en 1816 et fut naturalisé au royaume uni des Pays-Bas en 1820[N 4]. Il francisa son nom en Guillaume de Duve. Peu avant sa mort, en 1858, il fut reconnu dans la noblesse du royaume de Belgique[1]. Il est l'auteur de la branche belge de la famille.

Personnalités de la branche belge

  • Marie de Duve (1865-1957), artiste peintre spécialisée dans les marines et paysages de la côte belge. Elle signait ses œuvres sous son nom d'épouse, Marie Wambach[5]. Elle a épousé Émile Wambach, un compositeur, chef d'orchestre, violoniste et pianiste belge, né à Arlon et qui fut directeur du Conservatoire royal d'Anvers. Il a participé au renouveau musical flamand.
  • Le R.P. Joseph de Duve S.J. (1868-1950) a passé sa vie comme missionnaire aux Indes britanniques où il est mort à Hazaribegh (dans l’État actuel de Jharkhand).
  • Le R.P. Léon de Duve S.J. (1868-1907) est entré chez les jésuites un jour après son frère Joseph. Il est parti au Congo en 1902 et y resté jusqu’à sa mort prématurée à Lemfu où il avait participé au développement d’une des toutes premières missions des jésuites[6].
  • René de Duve (1878-1959) faisait partie des troupes belges sacrifiées à Keyem 1914 pour ralentir les Allemands. Prisonnier, il s’est évadé en janvier 1918 du camp de Soltau près de Hanovre après trois tentatives ratées et a rejoint l’Angleterre en plein hiver pour se remettre à la disposition de l’armée[7]. (Chevalier de l'ordre de Léopold II avec palme, chevalier de l'Ordre royal du Lion, croix de guerre avec palme, croix de l'Yser, médaille du volontaire de guerre combattant, médaille interalliée.)
  • Jacques de Duve (1911-1978), artiste peintre, courtier en immobilier, a épousé Beatrix Lindsay Thomson (1915-2000), dont descendance. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jacques de Duve a transmis d’importants renseignements militaires aux Anglais. Ceux-ci ne l’ont pas cru. Reconnu comme patriote en Belgique, il a reçu la croix des évadés[8].
  • Christian de Duve (1917-2013), médecin, biochimiste et professeur de diverses universités, a reçu le prix Nobel de médecine en 1974 et le titre personnel vicomte en 1990. Il a épousé Janine Herman (1922-2008), dont descendance.
  • Pierre de Duve (1921-2014), volontaire de guerre, résistant armé 40-45 (Armée secrète et ensuite MNR), médaille commémorative de la guerre 1940-1945, médaille du prisonnier de guerre, est devenu fonctionnaire aux Nations unies après-guerre, puis courtier en immobilier. Il a épousé Marie-Antoinette Le Boulengé (1927-2023), dont descendance.
  • Thierry de Duve (°1944), docteur en sociologie et sémiologie, diplôme de psychologie, historien et théoricien de l’art contemporain, auteur de nombreux ouvrages, a épousé Christine Demblon (°1947), dont descendance. Il a été professeur de diverses universités en France, et aux États-Unis.
  • Bruno de Duve (°1950), avocat honoraire (Bruxelles), professeur honoraire à l’École supérieure des sciences fiscales/ESSF (Bruxelles) et professeur honoraire invité à l’université de Bourgogne (centre de recherches fiscales), a épousé en premières noces Nicole (Nicolette) Regout et en secondes noces Geneviève Otjacques, dont descendance.
  • Pascal de Duve (1964-1993), écrivain et philosophe. Il s’est installé à Paris où il mourut sans descendance.
  • Catherine de Duve (°1969), historienne de l’art, écrivain, artiste peintre, chroniqueuse ART TV sur LN24, a fondé en 2000 les Kate'Art Editions destinées à rendre l'art accessible aux enfants et aux familles. 30 ème Personnalité Richelieu (2018).

Pour approfondir

Bibliographie

  • Daniel de Duve, Une enfance au bord du Rhin, 1930-1945, Bruxelles, Racine, (ISBN 978-2-87386-648-8)
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Charles-Albert de Behault, Descendance d'Alphonse de Duve, Bruxelles,
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Baron Isidore de Stein d'Altenstein, Annuaire de la noblesse de Belgique, Bruxelles, , p. 361.
  • Paul Janssens et Luc Duerloo, Armorial de la noblesse belge : Tome A-E, Bruxelles, 1992.
  • Humbert de Marnix de Sainte-Aldegonde, État présent de la noblesse belge : Annuaire 2006, Bruxelles, 2006.
  • Jean-François Houtart, Anciennes familles de Belgique, Bruxelles,
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article (de) Ferdinand Frensdorff, « Duve, Johann », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 5, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 500
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article (de) Herbert Mundhenke, Duve, Johann, Neue Deutsche Biographie 4,
  • (de) Helmut Plath, Herbert Mundhenke et Ewald Brix, Heimatchronik der Hauptstadt Hannover, Köln, Archiv für Heimatpflege GmbH,
  • (de) G. F. Konrich, Johann Duve, d. Wohltäter Hannovers, in: Hannoverland, Jg.,
  • Charles-Albert de Behault, Tu rendras un grand service à l'Angleterre : 1943-1945, l'odyssée de Jacques de Duve, Editions Mols, (ISBN 978-2-87402-254-8)

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. La fontaine est surmontée par un semeur, allégorie qui signifie que pour récolter, il faut semer.
  2. L'église et la chapelle funéraire furent détruites en 1943. Elles ont été reconstruites après-guerre dans un style plus simple.
  3. Lettres patentes octroyées par l'empereur François Ier le 2 juin 1751.
  4. Marie-Josèphe Sassenus était l'arrière-petite-fille d'André-Dominique Sassenus (1672-1756), premier titulaire de la chaire royale de chimie à la faculté de médecine de l'Université catholique de Louvain. Voir Biographie nationale de Belgique, T. 21, 1911, col. 426.

Références

  1. a b et c Baron Isidore de Stein d'Altenstein 1861, p. 317
  2. Etat présent de la noblesse belge 2006, Comte Humbert de Marnix de Sainte Aldegonde, p. 49
  3. Herbert Röhrig: Johann Duve, Aufstieg und Untergang des ersten hannoverschen Unternehmers, Hannoversche Geschichtsblätter, N.F. 15 (1961), p. 268.
  4. Christian Friedrich August von Meding, Nachrichten von adelichen Wapen, Dritter Theil, 1791, p. 145 (de).
  5. Dictionnaire biographique des arts plastiques en Belgique, Dictionnaire Arto, De Gulden Roos, Anvers, 2002
  6. Voir M. Van den Abeele S.J., Léon de Duve, dans Biographie coloniale belge, Tome 1, Bruxelles, 1948, colonne 354.
  7. Voir Charles-Albert de Behault, René de Duve, évadé multirécidiviste, dans Bulletin de l’ANRB, juillet 2018, p. 96-111.
  8. Dossier Croix des Evadés n°418, Bibliothèque Nationale de Belgique, et Charles-Albert de Behault 2020