En juillet 1876, la galerie parisienne de Paul Durand-Ruel organise, après une initiative avortée conduite par Richard Lesclide à travers sa revue Paris à l'eau-forte, une « première exposition d'ouvrages exécutés en noir et blanc » avec 745 œuvres présentées, sur le modèle de ce qui se passait alors à Londres, avec les Black & White Exhibitions depuis 1872 aux Dudley Galleries. En avril 1881, les galeries de la revue L'Art, sous la direction d'Eugène Véron, reprennent ce principe. Ces deux expositions s'avèrent des échecs sur le plan commercial, le public n'est pas vraiment au rendez-vous et le monde de la critique, dont Philippe Burty, se questionne sur la nécessité ou non de présenter uniquement des œuvres originales, non plus des multiples[2].
Une manifestation plus ambitieuse
Ces deux tentatives précédentes et le rôle important du dessin dans l'édition, a donné à la direction du périodique Le Dessin (1883-1886)[3], revue des beaux-arts et de l'enseignement artistique, l'idée d'organiser une exposition régulière, uniquement consacrée aux œuvres graphiques en noir et blanc. Sous cette dénomination « blanc et noir » sont exposés les dessins au crayon, à la plume, au lavis, les sanguines, fusains, gravures au burin, eaux-fortes, gravures sur bois, lithographies, pastels, aquarelles, etc.
Les organisateurs sont Ernest Bernard[4], l'imprimeur-éditeur de Paris-Salons et du Dessin, François Bournand, rédacteur en chef de cette dernière revue, et Eugène Guillaume, ancien directeur des Beaux-Arts, qui a rendu obligatoire l'apprentissage du dessin à l'école.
L'article III du règlement de cette exposition stipule que chaque artiste peut exposer deux ouvrages dans chaque section, ou une série de six dans une seule section, les œuvres devant être encadrées.
La première exposition inaugurée le 15 mars 1885 est un succès public. La critique s'inquiète de ce que les œuvres exposées ne donnent une monotonie de ton. L'année suivante, la couleur est introduite, par le biais entre autres de l'aquarelle et du pastel[5].
La dernière exposition est inaugurée le 1er avril 1892, et a toujours comme objectif de promouvoir l'enseignement du dessin. Elle présente 3 393 ouvrages, un record, mais, pour des raisons assez obscures, l'expérience s'arrêtera là[6].
1886 : Gaston Gérard, cours d'aquarelle ; les artistes ayant gravé la Grammaire élémentaire de dessin, par M.L. Cernesson, André Daly et Cie éditeurs ;
↑Édifiée par Hector Lefuel, la salle des États était destinée à accueillir, à partir de 1859, les grandes séances législatives sous Napoléon III. Réunie au musée en 1878, elle perd son décor allégorique et abrite la peinture française du XIXe siècle.
↑En 1888, le jury ne pouvant disposer que d'une seule médaille d'or a, en accord avec la direction, décerné trois médailles d'argent de 1re classe.
↑En 1888, les envois des 4e et 5e|sections n'ayant pas été assez importants, le jury a décidé que les deux sections n'en formeraient qu'une seule pour les récompenses.
Annexes
Bibliographie
François Bournand, Catalogue illustré de l'Exposition internationale de blanc et noir au palais du Louvre, Paris, E. Bernard et Cie, 1885 (en ligne sur Gallica).
[PDF] Catherine Méneux, « Les Salons en noir et blanc », in: Histoire de l'art, no 52, juin 2003, pp. 23-44 — sur Researchgate.