Lauréat du prix de Rome en 1856 et président de la Société des graveurs au burin, le critique contemporain Henri Beraldi le qualifia de « grand et d'incomparable graveur »[3].
Biographie
Fils d'un serrurier du Quartier latin, Ferdinand Gaillard — il signait ainsi ou « F. Gaillard » — étudie à l'École des beaux-arts de Paris en 1849-1850, dans l'atelier de Léon Cogniet[4], auprès de qui il apprend l'art de la gravure, auquel il se consacrera toute sa vie — même si on compte quelques rares portraits peints. Les collections de l'école de la rue Bonaparte conservent un fonds de ses travaux d'élève[5].
En 1853, il entre au service de l'atelier de gravure de James Hopwood(en) (1795-1855) et Lecouturier pour des raisons alimentaires : il n'y exécute que des gravures de reproduction et n'abandonne pas pour autant ses études, puisqu'il présente deux fois le concours et remporte, d'abord le deuxième prix de Rome de gravure en taille-douce en 1852, puis le premier prix de Rome de gravure en taille-douce en 1856. Ce prix lui ouvre les portes du traditionnel voyage en Italie qui le mène jusqu'à Naples et Pompéi, où il exécute quelques dessins et peintures d'après nature (1859).
En 1860, il commence à exposer à Paris ses gravures originales, essentiellement en pointe sèche, ce qui lui vaut de nombreuses critiques — notamment de la part de la Gazette des beaux-arts — mais l'artiste s'entête et finit par produire, en buriniste méticuleux, une texture singulière. Il refuse de se plier aux modes et rejoint même en 1863 le Salon des refusés, où il est repéré par le critique Philippe Burty. En 1867, il produit les gravures d'un recueil du poète occitan Frédéric Mistral, le Calendau, pouèmo nouvèu.
Il exécute des portraits très réalistes de personnalités : son Dom Prosper Guéranger est l'une de ses gravures les plus célèbres, sans parler de L'Homme à l'œillet d'après Jan van Eyck qui lui demanda seulement huit jours de travail et qu'acheta 100 dollars, une somme confortable à l'époque, un collectionneur américain. Beraldi raconte qu'il passait un temps infini — deux ans parfois — à méditer avant d'attaquer et tailler la planche[3].
En 1876, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, puis promu officier en 1886. Cette année-là, il prend la présidence de la Société des graveurs au burin.
Après sa mort, son atelier et ses collections de tableaux sont dispersés à Paris à l'hôtel Drouot, les 8 et . En , Léonce Bénédite présente une rétrospective parisienne de son travail au musée du Luxembourg.
Sous le pseudonyme de Caroline de Beaulieu[9], Gaillard a également écrit quelques critiques et essais portant sur des graveurs, ainsi que deux courts romans. Il fait montre, sur le tard, d'un hommage appuyé à l'église catholique.
Portrait de dame âgée, vers 1871, huile sur bois ;
Saint Sébastien, avant 1877, huile sur bois.
Publications
Caroline de Beaulieu (pseudonyme), Ferdinand Gaillard, maître graveur (1834-1887), Paris, Bloud et Barral, 1888 (lire sur Gallica). — Selon la BnF, il utilisait le pseudonyme de « Caroline de Beaulieu » : cet ouvrage est donc un ouvrage posthume portant sur lui-même.
Caroline de Beaulieu (pseudonyme), Les grands artistes du XVIIIe siècle. Peintres. Sculpteurs. Musiciens, Paris : Librairie Bloud et Barral, 1887.
↑(ru) Лазаревский И. (I. Lazarevski) (repris dans «Массовая библиотека» Артпоиск - русские художники / artpoisk.info), Василий Васильевич Матэ [« Vassili Vassilievtch Mate »], (lire en ligne).
↑« A aussi utilisé le pseudonyme de Caroline de Beaulieu », cité dans Catalogue général de la BNF, notice en ligne.
↑ abcd et eEmmanuelle Brugerolles (dir.), Pompéi à travers le regard des artistes françaises du XIXe siècle, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN978-2-84056-502-4), p. 64-71.
↑Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 302, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Bibliographie
« Gaillard, Claude Ferdinand », dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques / Flammarion, 1985, p. 128.