Fils d'Augustin Lizero, wattman, et de Marie Seneca, Eugène Lizero naît à Cannes le . Il épouse Fernande Lautier le . Ils ont une fille prénommée Suzanne. L'annulation de ce mariage date du . Il épouse Odette Arlie le 28 mars 1946. Il est membre du Touring club de France, de l'Automobile Club d'Île-de-France, de l'Automobile Club de Cannes et du Rotary Club de Cannes dont il est gouverneur de 1977 à 1978[1],[2]. Il meurt à Cannes le 26 octobre 1986 l'âge de 80 ans[3].
Il remplace, en 1954, pour la Société sportive d'encouragement, la maison de l'administrateur, la tribune, le paddock, les pavillons, les guichets et les stalles de l'hippodrome de Saint-Cloud[9], par des constructions en béton et parements de briques[10],[11],[12].
À Maisons-Laffitte, il s'associe aux cabinets Leriche et Milanovitch pour concevoir en 1970 l'hippodrome « le plus moderne d’Europe »[10] d’une capacité de 3 500 places debout et 2 500 places assises dans trois bâtiments de 3 650 mètres carrés comprenant un restaurant panoramique[10].
À Auteuil, son cabinet fait le choix en 1976 d'une structure de béton armé doublé de plaques de béton plus clair et d'une menuiserie inox pour les nouvelles tribunes érigées sur le côté du pesage en prolongement du bâtiment initial et en respect de l'architecture caractéristique de son époque. La capacité d'accueil est ainsi augmentée de 3 600 à 8 600 places[10],[13].
En 1955, il divise en appartements l'ancien Hôtel Miramar construit en 1927 par l'architecte niçoisCharles Dalmas à l'emplacement de la Villa des Bambous[23] et devenu la Résidence Miramar située 65 boulevard de la Croisette dans le quartier du même nom[24],[25]. En 1958, il construit pour la Société nouvelle immobilière réserve Miramar, à l'emplacement du jardin situé à l'arrière de l'ancienne Villa des Bambous, 18 rue Rouaze, un immeuble de sept étages aux balcons filants de caractère moderniste dont le rez-de-chaussée est destiné à des commerces, le Palais Rouaze[26],[27]. La Villa Bellombre construite en 1875 pour le comte de Bardi au 74 boulevard de la Croisette est remplacée en 1955 par un immeuble surélevé en 1959 à neuf étages par Eugène Lizero en collaboration avec l'ingénieur Turbot. L'immeuble de style moderniste, en « U » avec balcons filants, est désormais dénommé Résidence Henri IV[28],[29]. Lizero achève en 1962 la construction du Palais Réal, qu'il a conçu en 1958 pour la SCI Tripet-Madrid au 13 de l'avenue du Parc-Madrid dans le quartier de la Pointe Croisette. L'ensemble, de caractère moderne, est constitué de deux immeubles de sept étages aux larges balcons[30],[31].
En 1969 ou 1973 selon les sources[32] la Villa des Fleurs puis Solignac construite à la fin du XIXe siècle au 39 avenue du Roi-Albert-1er dans le quartier de la Californie est remplacée par les vingt-deux logements de la Résidence Hinata réalisée par Lizero en collaboration avec son associé Hans Barreth et constituée par un immeuble de quatre étages en haut du terrain, deux immeubles de 2 étages aux balcons et au toit-terrasse végétalisé et une construction en rez-de-chaussée entourant la piscine et construits à l'emplacement des serres implantées sur les 8 000 mètres carrés du jardin précédemment destiné à la culture des fleurs[33],[34],[35]. En 1971, Eugène Lizero et son associé Hans Barreth construisent les soixante-dix appartements en gradins avec jardins des deux immeubles de quatre étages constituant la Résidence Le Camarat au 77 du boulevard Leader dans le quartier de la Croix-des-Gardes[36],[37],[35], signalée comme caractéristique de l'architecture des Trente Glorieuses[38].
En 1973 il remplace, pour l'administrateur de la Société fermière du casino municipal de Cannes Y. de Félix, en association avec l'architecte parisien Roger Taillibert, l'Hôtel Montfleuri, construit au 48 boulevard Montfleury dans le quartier de la Californie entre 1877 et 1919 par James Warnery et Léon Le Bel, par un immeuble d'appartements, de sept étages en « L » aux élévations en béton coffré ornementées de balcons et de loggias, la Résidence Montfleury[39], également considérée comme caractéristique de l'architecture des Trente Glorieuses[38]. La Villa Mariposa érigée en 1878 au 56 et 58 avenue du Roi-Albert-1er à Super-Cannes est démolie et remplacée par les dix-huit appartements de la résidence de grand standing construite en 1973 pour le promoteur immobilierGabriel Harrison par Eugène Lizero et Hans Barreth[40],[35] sur un projet de Sir Basil Spence qui a choisi le cabinet Lizero comme consultant en France[41]. L'ensemble est constitué d'immeubles sur plans carrés décalés de deux et trois étages entourés de balcons et complétés par une piscine installée sur la terrasse de la partie est[42]. Le jardin de l'ancienne villa est reconfiguré tout en conservant certaines plantations. Une piscine est aménagée sur la toiture du local technique remplaçant les anciennes serres[43],[44],[45].
En 1961, il réalise dans le quartier cannois de La Bocca une série de six immeubles au caractère moderne de quatre étages et cent-soixante-quatorze logements complétée par un bâtiment en rez-de-chaussée destiné à des commerces, la résidence Les Caravelles, située 121 avenue Michel Jourdan et avenue des Buissons ardents[47]. Vers 1965, l'immeuble de huit étages de style moderniste de la Résidence Patricia en copropriété conçue par Lizero voit le jour à l'angle de la rue Léon-Noël (no 7) et de l'avenue du Maréchal Gallieni (no 42), à l'est du boulevard Carnot dans le quartier Prado - République[48]. Un an plus tard, en 1966, il construit un nouvel immeuble de logements et commerces de six étages à quelque trois cents mètres à vol d'oiseau, Le Rosemary, cette fois à l'ouest du boulevard Carnot, au 33 de l'avenue Saint-Jean, dans le quartier Riou - Petit Juas - Av. de Grasse[49]. La même année il réitère l'opération avec les résidences Les Turquoises au 8 boulevard Sadi Carnot[50] et Le Franklin, à l'angle de la rue Jules Ferry et de l'avenue Franklin Roosevelt au Cannet[51]. Il réalise encore, vers 1969, le Foyer La Fraternelle, une maison de retraite d'une capacité de vingt-quatre logements dans un immeuble de six étages, 34 avenue Auguste Renoir à Cagnes-sur-Mer[52], la résidence des Antilles, un immeuble de huit étages 5 à 7 rue du Sergent Gazan et rue Borniol dans le quartier Riou - Petit Juas - Av. de Grasse à Cannes[53] ; en 1971, les deux bâtiments de quatre étages de la résidence Prévert au 670 avenue janvier Passero à Mandelieu-la-Napoule[54] ; en 1972, l'immeuble de six étages de logements et commerces Le Square de la Croisette, à l'angle du boulevard Eugène Tripet (no 20) et du boulevard Alexandre III (no 24) dans le quartier de la Pointe Croisette à Cannes[55]
Vers 1968, il construit avec le nouvel architecte de son cabinet Hans Barreth, les deux-cents logements sociaux de la résidence des Impiniers dans une série d'immeubles de trois étages, avenue Henri Barbusse à Vallauris[56],[57]. Ils construisent encore ensemble, en 1969, cinquante logements dans l'immeuble de cinq étages de la résidence des Santons, au 195 avenue janvier Passero à Mandelieu-la-Napoule[58],[57], soixante-douze appartements sur les six étages de la résidence Eden Park, au 35 de l'avenue du Docteur-Raymond-Picaud dans le quartier de la Croix-des-Gardes à Cannes[59],[57] ; en 1970, les cent-dix-huit logements sociaux de la résidence Le Fournas, série d'immeubles de cinq étages, à l'angle de l'avenue Pablo Picasso (no 25) et de l'avenue des Martyrs de la Résistance à Vallauris[60],[57], les quatre-cent-quinze appartements répartis dans les trois tours de treize étages et les deux immeubles de cinq étages de la résidence des Jardins de l'étoile complétée par des équipements commerciaux, 44 avenue Franklin Roosevelt au Cannet[61],[57] ; en 1971, les trois-cent-trente-deux appartements répartis dans les trois tours de treize étages et les vingt-et-un immeubles de six étages de la résidence des Mirandoles, 69 chemin de l'Aubarède au Cannet[62],[57], l'immeuble de huit étages de la résidence Antarès abritant cinquante appartements et des commerces à l'angle de la rue d'Antibes (no 136) et de la rue de Lérins à Cannes[63],[35].
Vers 1972, toujours avec Hans Barretth, il réalise les cent-cinquante appartements de la résidence Ithaque dans l'immeuble de cinq étages s'étirant du 20 au 32 de la rue René Dunan dans le quartier de La Bocca à Cannes[64],[35], puis vers 1974 encore cent-cinquante logements dans les trois immeubles arrondis de quatre étages du parc Penh Chai, boulevard de l'Olivetum au Cannet[65],[35] ; vers 1975, neuf appartements dans l'immeuble de quatre étages de la résidence Eden Palm, 11 avenue du Maréchal Kœnig dans le quartier de la Californie[66],[35], quatre-vingt-dix appartements dans l'immeuble de sept étages de la résidence Apollo au numéro 30 de la même rue[67],[35], les quatre-vingt-dix logements, commerces et restaurants de l'immeuble de huit étages de la résidence Centre Croisette (ex résidence Saint-Michel) au 54 boulevard de la Croisette[68],[35] et les trois-cent-vingt-cinq logements de la résidence La Licorne répartis dans l'immeuble de neuf étages aux formes courbes qui accueille également un hôtel, un théâtre et la mairie annexe du quartier de La Bocca, au 23 avenue Francis Tonner à Cannes[69],[35]. 1975 est la dernière année d'activité connue d'Eugène Lizero dans le domaine du logement à Cannes et l'année de la réalisation avec Hans Barreth[35],[70] du complexe de Cannes Marina à Mandelieu-la-Napoule, retenu comme patrimoine architectural des Trente Glorieuses[38], avec la construction, avenue de la Marine royale, des immeubles Le Surcouf[71], Le Concorde[72] et Le Suffren[73], de respectivement dix-sept, seize et treize étages disposés en arc de cercle autour d'une piscine implantée dans un parc arboré face au port de la marina et enfin, avenue du Riou, des trois-cents logements répartis dans quatre immeubles trilobés de neuf et six étages reliés par un bâtiment de quatre étages aux toits-terrasses végétalisés et disposés autour d'une place centrale pavée de motifs géométriques et équipée de commerces, la résidence de l'Ilette du Riou[74].
Autres réalisations
Il réalise en 1956 une extension de la Villa Eilenroc à Antibes consistant en la construction d'une salle à manger et en la couverture de la cour, extension minimaliste par rapport au projet initial de l'architecte niçoisJoseph Thibaut non mis à exécution[75]. Eugène Lizero est, avec Emmanuel Bellini, associé à l'architecte catalan Josep Lluís Sert pour la réalisation de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence inaugurée en 1964[76]. Il construit vers 1973 les cinq bâtiments du collège des Bréguières d'une capacité d'accueil de neuf-cent-quatre-vingt-dix élèves à Cagnes-sur-Mer[77].
En 1963 il propose avec les architectes cannois Gozzi et Gambouris un projet de construction de deux immeubles de trois étages destinés à remplacer le Château des Fayères situé 14 avenue de Bénéfiat, construit vers 1872 pour le comte des Fayères et qui avait accueilli le duc de Chartres puis sir Harry Mallaby-Deeley(en). Le projet n'aboutit pas et le château est finalement restauré en 1981[79]. Un projet d'aménagement en 1967-1969 de la Pointe de la Croisette prévoyant un centre d'activités, un centre nautique, un port de plaisance, une plage, un hôtel et des habitations « avec l'objectif de créer un lieu urbain qui [améliore] la silhouette de la ville » n'a pas été réalisé[80], non plus que le projet déposé en 1978 en collaboration avec Henry Bernard à l'occasion du concours organisé pour la construction du palais des festivals et des congrès de Cannes[81].
Chronologie et géolocalisation
Le tableau ci-dessous présente l'ensemble des réalisations du Cabinet Eugène Lizero dans l'ordre chronologique. Lire « Référence » à la place de « Protection » en tête de l'antépénultième colonne. La colonne « date » indique la date d'intervention de l'architecte cannois et non la date initiale de construction lorsqu'il s'agit de la restructuration d'un bâtiment du patrimoine balnéaire de Cannes ou d'un hippodrome. Le classement est strictement chronologique par défaut. Il peut être obtenu par ville et année ou par quartier et année pour Cannes en cliquant sur la flèche en tête des colonnes « commune » ou « adresse ».
↑(en) District 173, Eugène Lizero, Cannes, Alpes-Maritimes, France, « District Governors of Rotary International 1977-78 », p. 239, 1977 Proceedings: Sixty-Eighth Annual Convention of Rotary Internationalbooks.google.fr
↑(en) « In memoriam... », p. 63, The Rotarian, Rotary International, volume 151 n° 4, octobre 1987, 72 p. (ISSN0035-838X) books.google.fr
↑ a et b(en) « Cannes for new Broughams », Michael Hanson, Country Life, volume 164, Country Life Limited, 14 décembre 1978, p. 1432 books.google.fr
↑ abcd et e« Le cheval de course en Île-de-France, une présence architecturale et paysagère », Sophie Cueille, In Situ, revue des patrimoines, insitu.revues.org
↑Monuments historiques, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1990, books.google.fr
↑ a et b« Hippodrome de Saint Cloud » dossier d'inventaire, Inventaire général du patrimoine culturel d'Île-de-France, Rueil-Malmaison, culture.gouv.fr
↑1975 est aussi l'année de la rupture du contrat liant Hans Barreth à Eugène Lizero : Cass. soc. 17 novembre 1976 n° 75-40.564, Bulletin des arrêts de la Cour de cassation, chambre sociale, no 590 p. 480, [lire en ligne].