Emmanuel Bellini naît au n°8 de la rue Plati à Monaco, son père, Antoine, ancien champion international de gymnastique, étant ajusteur mécanicien à l'Usine électrique de la ville et sa mère, Louise, étant brodeuse[2]. Après une scolarité effectuée à l'école des Frères, il est élève en 1919 de l'École de dessin du Rocher (rebaptisée depuis École supérieure d'arts plastiques de la ville de Monaco) où son maître, le professeur Colombo, lui apprend la ronde-bosse au fusain et l'autorise à travailler l'aquarelle[2], et dont il sort breveté en 1922[3]. Il entre au cabinet de l'architecte Charles Dalmas, qui réalisera entre autres le Palais de la Méditerranée à Nice, réalisant simultanément des dessins humoristiques et caricaturaux, qu'il signe "Mène" (surnom qui lui est alors donné au sein de sa famille), pour la presse régionale[3]. Il s'établit en tant qu'architecte à Sainte-Maxime (Var) puis, épousant Marie-Thérèse Gallo en 1928, à Cannes en 1929. Peintre autodidacte encouragé dans cette vocation par Cyril Constantin[2], il réalise sa première toile en 1948. En 1949, il expose à Cannes dans le hall de la compagnie Grosso. Les peintres Louis Pastour et Jean-Gabriel Domergue le couvriront d'éloges. Ses huiles et ses nombreuses aquarelles ont des couleurs intenses dont les tonalités ont des accents de fauvisme et d'impressionnisme.
Emmanuel Bellini est prolifique : pas loin de 40 thèmes abordés au cours de ses cinquante années de créations. Un thème fétiche : la carriole ou la calèche, son emblème, souvenir de son enfance lorsqu'il soignait les chevaux le soir après leur journée de labeur.
Pour son 80e anniversaire, le prince Rainier de Monaco lui offre une exposition au Sporting d'Hiver. Elle sera l'occasion de présenter une série sur le Cirque, passion commune du peintre et du Prince, ainsi qu'une variation sur Velázquez.
« Les tableaux de Bellini sont chargés de couleurs, lancées violemment sur la toile, d'une pâte poisse. Ils donnent un choc visuel. Le peintre les a, pour la plupart, traités au couteau, refusant les subtilités de la brosse. Ses toiles sont plus sensibles parce que Bellini est un architecte vivant et travaillant à Cannes... Telle que, sa peinture est sincère, gaie, colorée et instinctive. » - Connaissance des arts[12]
« Il y a un "rouge Bellini" comme il est un "jaune soleil" qui lui appartient. Mais ce que j'aime en lui, c'est qu'il peint comme il respire, profondément, en homme au torse large, aux poumons sans emphysème. Il campe ses paysages, ses bonshommes et leur donne leur couleur qui est sa couleur, mais aussi il nous les restitue, grâce au trait choisi par lui, tels qu'il les a vus, bien sûr, mais aussi tels que dorénavant nous serons non pas obligés mais heureux de les voir. » - Paul Vialar[2]
« Vous avez la joie de vivre au bout de votre pinceau. » - Henri Troyat[2]
« Bellini aime restituer l'ambiance d'une Belle Époque, qu'il n'a évidemment pas connue, dans des toiles agréablement décoratives aux mises en page "harmonieusement assonancées qui allient l'organisation à la souplesse", selon le mot de Maximilien Gauthier. Dans sa première période, il a utilisé une technique particulière de points en relief, "les perlés", qui couvrent toute la surface de la toile. » - Gérald Schurr[13]
Musées et collections publiques
Musée-chapelle Bellini, Cannes.
Hôtel des Anges (ancien hôtel de ville), Le Cannet, La joie de vivre, cinq œuvres.
↑ abcdefg et h Jean Bresson (préface de Paul Vialar), Emmanuel Bellini : I. L'homme - II. L'œuvre, Ateliers du Bois des Dons, 1979.
↑ a et b « Patrimoine : Emmanuel Bellini, une vie de toutes les couleurs », Monaco, vivre ma ville - Magazine d'information de la Mairie de Monaco, n°47, janvier-mars 2016.
Jean Bresson (préface de Paul Vialar), Emmanuel Bellini : I. L'homme - II. L'œuvre, Ateliers du Bois des Dons, Pierre Gauthier imprimeur éditeur, 1979.