Témoignage, à l'instar des Aperçus désagréables, du passage de Satie à la Schola Cantorum[1], En habit de cheval est composé en 1911[2]. Le titre, éclaire le compositeur, se réfère à l'habit de l'animal, et non à celui du cavalier : « par exemple :... deux brancards fixés à une voiture à quatre roues »[3]. Guy Sacre imagine ici Erik Satie « attelé aux règles austères du contrepoint, harnaché d'expositions, de développements, de strettes, et tâchant de conserver son allant naturel... »[4].
Le cahier, d'une durée moyenne d'exécution de six minutes environ[6], comprend quatre mouvements[7] :
Choral — Grave
Fugue litanique — Soigneusement et avec lenteur
Autre Choral — Non lent
Fugue de papier — Assez modéré
Analyse
La musicologueAdélaïde de Place détaille la succession des mouvements, avec en ouverture un court Choral de « douze mesures nobles et solennelles », puis une Fugue litanique« véritable fugue d'école au sujet sobre et mélancolique ». L'Autre Choral qui suit est encore plus bref que le choral initial et expose un « langage harmonique particulièrement riche ». Enfin, la Fugue de papier qui clôt le recueil présente un long sujet qui « déborde d'une plaisante légèreté »[8] .
Version orchestrale
En habit de cheval connaît également une version orchestrale, de la main de Satie lui-même[9]. Plus que l'orchestration, « pourtant élaborée », Michel Parouty retient « la simplicité mélodique de ces quatre morceaux [...] de même que le caractère étrangement moderne de la seconde fugue, aux dissonances ambiguës »[9].
Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN978-2-221-08566-0).