Emy Roeder naît de Sophie et Carl Roeder et fréquente tout d'abord une école à Wurtzbourg. Elle prend ensuite des cours de dessin et de sculpture à la Polytechnischen Zentralverein de la ville[1]. Devant l'impossibilité d'étudier dans les Académies encore interdites aux femmes, elle se rend aux cours privés de Hans Schwegerle à Munich[2]. Elle devient également l'élève du sculpteur Bernhard Hoetger de 1912 à 1915 à Darmstadt. Elle a comme collègues de travail les sculpteurs Rudolf Belling et Herbert Garbe.
Le , elle épouse le sculpteur Herbert Garbe.
En 1914, elle s'installe à Berlin, faute de pouvoir continuer ses études à Paris à cause de la guerre[2].
Entre 1920 et 1925, elle poursuit sa formation chez le maître sculpteur Hugo Lederer. Elle commence en parallèle à exposer ses premières œuvres à Berlin où elle se fait connaître. Elle rencontre d'autres artistes avec lesquels elle se lie d'amitié, notamment Kathe Kollwitz, Ernst Barlach et Karl Schmidt-Rottluff. En 1922, elle expose également à la galerie d'art Kestnergesellschaft (ou Kestner-Gesellschaft) qui est une association et une galerie d'art fondée en 1916 à Hanovre.
En 1937, le régime Nazi organise à Munich, une exposition sur l'art dégénéré qui vilipende tout un pan de l'art considéré aux yeux des nazis comme juif ou bolchevique. La sculpture d'Emy Roeder, "La Femme enceinte" figure dans cette exposition. Ne pouvant plus rentrer en Allemagne, elle s'installe à Florence.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle fut un temps internée par les Alliés qui venaient de libérer l'Italie. Libérée, elle travailla à Rome. Elle rentra en Allemagne qu'en 1950, où elle fut reçue par la ville de Mayence qui la logea et lui permit de devenir professeur dans cette ville.
En 1955, ses œuvres furent exposées lors de l'exposition Documenta 1 a été la première de la série d'expositions documenta, présentant l'art moderne et contemporain à Cassel. Cette première édition s'est tenue du au .
À sa mort, en 1971, tous ses biens furent légués à la ville de Würzburg. Artiste de l'expressionnisme, elle possédait des œuvres de l'artiste Erich Heckel
En 2010, sont trouvées, à Berlin, dans les caves d'une ruine datant de la dernière guerre, plus d'une dizaine de statuettes représentant l'art dégénéré de Nazis. Parmi les artistes dont on a retrouvé les œuvres d'art, figure Emy Roeder.
↑ a et bEmy Museum im Kulturspeicher Würzburg, Landesmuseum Mainz et Georg Kolbe Museum, Emy Roeder: Bildhauerin und Zeichnerin: das Kosmische allen Seins, Deutscher Kunstverlag, (ISBN978-3-422-07490-3)