L'institut de Statistique de Serbie a hérité des catégories instituées par la Yougoslavie de Tito. Ses critères ne sont pas forcément ceux des linguistes et des démographes internationaux, car ils introduisent des notions politiques dans la reconnaissance culturelle. Il en est ainsi de la définition d'une nationalité (narodni) monténégrine différente de la serbe alors que les uns comme les autres parlent la même variante de serbo-croate et pratiquent le même christianisme orthodoxe, ou macédonienne différente de la bulgare alors que les uns comme les autres sont bulgarophones et orthodoxes[14], ou encore « serbe de langue romane » différente de la roumaine alors que les uns comme les autres sont roumanophones et orthodoxes. Ces catégorisations expriment la volonté politique du parti communiste de justifier l'autonomie du Monténégro au sein de la Yougoslavie, l'appartenance de la Macédoine à cette même Yougoslavie, et dans le cas des Roumains, l'accord de reconnaissance réciproque des minorités avec la Roumanie portant uniquement sur les populations de Voïvodine et du Banat, mais pas sur celles des Portes de Fer de part et d'autre du Danube. Enfin, la définition tardive d'une « nationalité musulmane » (sur critère religieux, dans un État communiste officiellement athée) concernait seulement les serbocroates musulmans de Bosnie-Herzégovine mais pas ceux de Serbie ni du Monténégro : ces derniers, surnommés goranes ou sandjakis, n'apparaissaient donc pas dans les statistiques[15].
Par ailleurs la diaspora serbe, en comptant les Serbes vivant dans les anciennes républiques yougoslaves voisines, représente environ 4 millions de personnes. La diaspora dans les autres pays d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Océanie a réinvesti en Serbie via des transferts 2,4 milliards de dollars des États-Unis en 2005[16].
↑Le taux de variation de la population 2018 correspond à la somme du solde naturel 2018 et du solde migratoire 2018 divisée par la population au 1er janvier 2018.
↑L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) pour 2018 est la somme des taux de fécondité par âge observés en 2018. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d'enfants qu'aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés en 2018. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de 2018.
↑Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d'enfants décédés à moins d'un an et l'ensemble des enfants nés vivants.
↑L'espérance de vie à la naissance en 2018 est égale à la durée de vie moyenne d'une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de 2018. C'est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de 2018.
↑L'âge médian est l'âge qui divise la population en deux groupes numériquement égaux, la moitié est plus jeune et l'autre moitié est plus âgée.
↑Jacques Leclerc, « Bulgarie : données démolinguistiques » dans L'aménagement linguistique dans le monde[1].
↑Jacques Leclerc, « La République fédérale socialiste de Yougoslavie, 1945-1992, 1.2 Les nationalités » dans L'aménagement linguistique dans le monde[2].
↑Encyclopédie Universalis 2008 (données statistiques de la Serbie, le monde en chiffres).
↑B.R. Mitchell, European historical statistics, 1750-1975.