Dose efficace (radioprotection)En radioprotection, la dose efficace est une grandeur mesurant le degré d'exposition du corps humain à des rayonnements ionisants, notamment des sources de radioactivité. Elle se définit comme la somme des doses absorbées (énergie reçue par unité de masse) corrigées de facteurs liés à la dangerosité des rayonnements considérés et à la radiosensibilité des tissus irradiés. L'unité de dose efficace est le sievert (Sv), en l'honneur du physicien Rolf Sievert, et équivaut à un joule par kilogramme (J/kg). Le sievert a supplanté le rem (1 Sv = 100 rem). UtilisationLa dose efficace est une grandeur utilisée en radioprotection pour prédire les risques stochastiques, c'est-à-dire les risques de développer à moyen ou long terme un cancer lié à une faible irradiation ou à une irradiation chronique. Cette notion n'est pas appropriée et ne doit surtout pas être utilisée pour quantifier les effets déterministes dans le cas d'une irradiation aiguë. Dose efficaceDéfinitionLa dose efficace est la somme des doses équivalentes auquel le corps humain a été soumis, tenant compte à la fois de l'exposition interne et de l'exposition externe : elle évalue la dose totale reçue par un corps humain[1]. Calcul généralÀ partir des doses absorbées DR,T délivrée par différents rayonnements R sur différents tissus T la dose efficace est calculée selon :
où les wT sont les facteurs de pondération des tissus et les wR les facteurs de pondération des rayonnements. On peut aussi écrire E en fonction des doses équivalentes HT délivrés sur les tissus T :
Dans la pratique, la dose efficace est la somme de la dose externe mesurée directement par un dosimètre et de la dose interne estimée par le médecin à partir de l'activité incorporée dans l'organisme. Facteur de pondération des tissus
Dose externeDose interneLa dose interne est déterminée à partir de la mesure de l’activité de l’organisme ou des excrétas. La première étape consiste à déterminer l’activité incorporée grâce à des modèles biocinétiques. Cette activité incorporée associée à des tables de la CIPR permet d’évaluer la dose engagée. Modèles d'entréeAvant de déterminer le devenir de chaque radio isotope dans l’organisme, il faut savoir si la substance inhalée ou ingérée sera transférée dans le système sanguin. Pour étudier cela, la CIPR a développé deux modèles d’entrée :
Activité incorporée, fonction de rétentionL’estimation de l’activité incorporée(AI) est basée pour chaque individu sur la période physique et la période biologique de chaque isotope. Elle peut être déterminée par le médecin du travail à partir :
Si M est l'activité mesurée de l'organisme, m(t) est la valeur de la fonction de rétention R(t) pour un temps t Les fonctions de rétention dépendent de certains éléments tels que :
Ces différentes variables, étudiées dans les modèles systémiques, sont généralement mal identifiées, surtout celles qui dépendent de la physiologie du sujet. La CIPR recommande néanmoins l’utilisation de valeurs de référence moyennes, décrites dans ses publications[4]. De plus, la date de l’exposition est nécessaire pour remonter à l’activité incorporée et à la dose. C'est une donnée souvent difficile à déterminer avec précision. Dose efficace engagéeLa composante interne de la dose efficace peut être déterminée à partir de l’activité incorporée (AI, en Bq ou Bq/jour), en utilisant la DPUI (dose efficace engagée par unité d’incorporation, en Sv.Bq-1). Ce coefficient prend en compte les deux facteurs de pondération (Wr et wt) ainsi que les fonctions de rétention. Ainsi, pour une exposition aiguë la dose efficace engagée sur 50 ans est : Et pour une exposition chronique, pendant I jours : Les valeurs de référence des DPUI par ingestion et inhalation sont définies par la CIPR et proposées dans l’arrêté français du [7]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
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