Dehorter (contre-torpilleur)
Le Dehorter est l’un des douze contre-torpilleurs de classe Bouclier construits pour la marine française dans la première décennie du XXe siècle. ConceptionLa classe Bouclier a été conçue selon une spécification très générale et les navires différaient considérablement[1]. Ils avaient une longueur de 74 à 78,3 mètres, une largeur de 7,6 à 8 mètres et un tirant d'eau de 2,9 à 3,1 mètres. Conçus pour déplacer 800 tonnes métriques, ils avaient un déplacement de 720 à 756 t à charge normale. Leur équipage comptait entre 80 et 83 hommes[1]. Les navires étaient propulsés par une paire de turbines à vapeur Parsons, chacune entraînant un arbre d'hélice utilisant la vapeur fournie par quatre chaudières à tubes d'eau. Les moteurs ont été conçus pour produire 13 000 chevaux (9 700 kW), et une vitesse de 30 nœuds (56 km/h), mais le Dehorter n’a atteint que 29,3 nœuds (54,3 km/h) lors de ses essais en mer. Les navires transportaient suffisamment de mazout pour leur donner une autonomie de 1 200 à 1 400 milles marins (2 222 à 2 593 km) à une vitesse de croisière de 12 à 14 nœuds (22 à 26 km/h)[2]. L’armement principal des navires de la classe Bouclier se composait de deux canons de 100 millimètres modèle 1893 dans des affûts simples, un à l’avant et un à l’arrière des superstructures, et de quatre canons de 65 millimètres modèle 1902 répartis au milieu du navire. Ils étaient également équipés de deux affûts jumeaux pour des tubes lance-torpilles de 450 millimètres au milieu du navire[1]. Pendant la Première Guerre mondiale, un canon antiaérien de 45 millimètres ou 75 millimètres, deux mitrailleuses de 8 millimètres et huit ou dix grenades anti-sous-marines de type Guiraud ont été ajoutés aux navires. La surcharge a réduit leur vitesse opérationnelle à environ 26 nœuds (48 km/h)[1]. CarrièreCommandé le 9 juin 1910 aux Chantiers de Penhoët, le Dehorter est construit au chantier naval de Saint-Nazaire[3]. La pose de la quille a lieu le 28 novembre 1910[4], le lancement le 18 avril 1912[3]. Ses essais ont lieu le 18 septembre 1912. Armé pour essais à Cherbourg en octobre 1912[4], le Dehorter est mis en service en décembre 1912[5]. Le navire a été achevé l’année suivante[3]. Il est nommé en l’honneur du lieutenant de vaisseau Pierre Charles Henri Dehorter. Commandant la compagnie de débarquement du cuirassé Triomphante, celui-ci est tué à Tamsui le 16 octobre 1884[6]. Le Dehorter est désigné torpilleur d’escadre le 14 mars 1913[6]. Il est affecté à la 1ère escadre de torpilleurs de Toulon le 28 août 1913[4]. En août 1914, au début de la Première Guerre mondiale, le Dehorter est le chef de division du Groupe de sous-marins et torpilleurs de la 1ère Armée navale[7] en Méditerranée[5],[6]. Il passe les deux premiers mois de la guerre (août et septembre) à patrouiller et à escorter des sous-marins en mer Adriatique, vers Malte et Bizerte[5],[6]. Le 15 avril 1916, il est affecté à la 2e flottille de contre-torpilleurs de l’armée navale. Le , il participe au débarquement d’Athènes. Avec le Mirabeau (à Salamine), le contre-torpilleur Mécanicien Principal Lestin et la canonnière Railleuse (à Phalère), il est désigné pour soutenir les troupes par leur feu de son artillerie[6]. Le 29 novembre 1917, il entre en abordage avec le Maria Michalinos[4]. Le , il est affecté à la 6ème escadrille de contre-torpilleurs de l’armée navale à Moúdros[6]. Ayant survécu à la guerre, le Dehorter sert pour des expérimentations à Brest. Le 2 avril 1926, les chaudières 3 et 4 sont débarquées et le Dehorter est équipé d'un appareil anti-roulis Schneider-Fieux (l'appareil sera présenté au salon nautique le 8 décembre 1928)[4]. Mis en réserve en 1930, le Dehorter est condamné trois ans plus tard[4], en 1933. Il est désarmé et radié le 15 février 1933[5],[6] et mis en vente à Brest en octobre 1933. Vendu à Marret et Glotz, de Paris[4], il est pris en remorque vers Nantes par le remorqueur civil Docteur Roux. Mais à l’embouchure de la Loire, il subit un nouvel abordage avec le paquebot Jamaïque et coule[5],[6]. Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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