Decize est localisée à la bordure sud-est du bassin de Paris, adossée au Nord du Massif central par son coté N.-N.-O. de 320 kilomètres qui rejoint le Morvan et Avallon par l'Isle Jourdain, La Châtre et Decize[1]
La ville repose sur le bassin houiller de Decize-La Machine qui se rattache au grand chenal houiller, puis oligocène, de direction N.-N.-E. de 270 kilomètres de long qui traverse en écharpe le Massif Central, depuis Noyant (Allier) jusqu'à Asprières (Lot), près Decazeville (Aveyron) et se poursuit au-delà par la faille de Villefranche de Rouergue[1].
Hydrographie
La commune est au confluent de l'Aron et de la Loire. La Loire, venant de Lamenay-sur-Loire, reçoit sur sa rive droite le bras mort de la Vieille Loire, puis la rivière Aron. Depuis l'Aron, le canal du Nivernais joint le bassin de la Loire à celui de l'Yonne. Sur la rive gauche de la Loire, le canal latéral à la Loire joint Digoin et Briare. Au port de la jonction, ce canal communique avec la Loire.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 823 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[2]. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1949 à 2014 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[4]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records DECIZE (58) - alt : 192 m 46° 49′ 06″ N, 3° 27′ 18″ E Records établis sur la période du 01-10-1949 au 07-01-2014
Source : « Fiche 58095001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Fours », sur la commune de Fours à 20 km à vol d'oiseau[5], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 904,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −13,2 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Au , Decize est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle appartient à l'unité urbaine de Decize[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Decize, dont elle est la commune-centre[Note 4],[12]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (70,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (51,7 %), terres arables (14,9 %), forêts (14,4 %), zones urbanisées (6,1 %), eaux continentales[Note 5] (3,9 %), zones agricoles hétérogènes (3,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6 %), mines, décharges et chantiers (0,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,2 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
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Histoire
Placé au carrefour de voies fluviales et terrestres, le site de Decize a favorisé l'implantation humaine[réf. souhaitée]. Les premières traces d'activité remontent au Néolithique, comme en témoignent les silex retrouvés.
Selon ses commentaires (Livre VII, chapitre XXXIII), César y aurait réuni le sénat de la cité pour résoudre le conflit opposant Convictolitavis et Cotos, deux chefs éduens, pour la magistrature suprême (vergobret). César choisit Convictovitalis comme magistrat suprême des Éduens, pensant ainsi en faire des alliés.
Le Moyen Âge est l'époque qui nous a laissé le plus de traces de Decize. Installé au départ sur une île de la Loire, le bourg s'est rapidement étendu de part et d'autre du fleuve.
On raconte qu'au milieu du VIe siècle le corps de l'évêqueAregius, mort à Nevers, fut placé dans une barque qui, sans aucune aide, aurait remonté la Loire jusqu’à Decize, où il fut enterré[17]. Sous le nom de Saint-Aré, il devint donc le protecteur de la ville et le saint patron de la paroisse.
Les comtes de Nevers y font établir un château, aujourd'hui en ruines, et des murs d'enceinte dont témoigne encore la porte du Marquis d'Ancre.
Au XIe siècle, des bénédictins se sont installés dans la ville et y ont fondé le prieuré Saint-Pierre, qui passera plus tard (au XVIe siècle) aux mains des religieux Minimes, qui reconstruisirent une partie des bâtiments du couvent et de l'église.
Temps modernes
De 1691 à 1694, Marcelline Pauper (1666-1708) va fonder dans la ville une succursale des Sœurs de la Charité de Nevers pour soulager la misère du peuple. Au XVIIIe siècle, la ville subit de nombreuses transformations. Guillaume Godard, 1er maire de Decize de 1772 à 1779 et conseiller du roi à la connétablie de France, organise la construction du pont sur la Vieille Loire et pose la première pierre en 1775 (le pont fut achevé en 1783). Lors d'une famine, et pour donner du travail aux indigents, il fait construire la promenade des Halles en y faisant planter des platanes dont certains existent encore aujourd'hui. La promenade fut inscrite en 1932 au titre des sites naturels classés[réf. nécessaire].
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté provisoirement les noms de Decize-le-Rocher et de Rocher-la-Montagne[18].
Entre 1790 et 1794, les communes voisines de Brain, Saint-Maurice-les-Decize et Saint-Prive-les-Decize sont rattachées à Decize[18].
XXe siècle
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le général Robert Caillaud, originaire d'Auvergne, a commandé la libération de Decize en 1944, face aux 13 000 hommes du général Elster.
L'avant-garde de la colonne Elster lance une contre-attaque dans la nuit du 9 au 10 septembre 1944, pour forcer à tout prix le bouchon de Decize, emporter le pont et permettre à la colonne Elster[19], qui regroupait les troupes allemandes qui se repliaient du Sud-Ouest, de rejoindre Autun puis l'est de la France. Le pont est tenu par le groupe Thollon. Ce combat nocturne de quatre heures, très violent, montre bien la volonté du général Elster de tout tenter pour sortir de la poche. Le pont est pris, mais la Résistance fait sauter le pont au début du passage. Les Allemands doivent refluer au lever du jour. Le général Elster est contraint de signer sa reddition.
Une plaque commémorative a été dévoilée lors d'une cérémonie protocolaire en présence d'une soixantaine de représentants de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (ESM), qui a offert la plaque, en l'honneur du général Caillaud, le parrain de cette 207e promotion. Le 152e régiment d'infanterie de Colmar était également présent pour commémorer un de leurs aînés, le vendredi 10 septembre 2021, à l'entrée du pont du 152e-RI au faubourg d'Allier.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].
En 2022, la commune comptait 5 025 habitants[Note 6], en évolution de −8,95 % par rapport à 2016 (Nièvre : −3,28 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
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La foire de Decize ou fête de la Pentecôte, est une des plus grandes fêtes foraines de France et s'installe tous les ans durant la Pentecôte sur la place de Champ-de-Mars et l'allée Marcel Merle. Sur plus d'un km, elle propose de nombreux manèges, attractions et stands de restauration[24].
Porte du Marquis d’Ancre La porte du Marquis d'Ancre est la dernière porte à pont-levis de l’enceinte fortifiée de la ville. Elle fut construite par Pierre de Courtenay, comte de Nevers, en 1194 puis remaniée en 1468. Elle faisait partie de la troisième enceinte et des tours de défense située aux extrémités du pont sur la Loire. Il s'agissait d'une des portes d'entrée de Decize.
La source de Saint-Aré, exploitée par la Société des eaux minérales de Decize (qui entreprit en 1913 des travaux avec l'Académie de médecine, laquelle autorisa l'exploitation le ) et dont l'embouteillage cessa en 1971[25].
Selon la légende, le corps de saint Aré aurait été déposé au VIe siècle dans un oratoire au bord du fleuve. L'église aurait ensuite été érigée à cet endroit. L'église paroissiale dotée d'une crypte a été érigée par la suite sur celui-ci. Saint Aré était évêque de Nevers au VIe siècle, on sait qu'il participa aux conciles d'Orléans (549) et de Paris (552). À sa mort son corps fut déposé selon ses souhaits dans une barque sur Loire. La barque aurait miraculeusement remonté le courant au lieu de le descendre et se serait arrêtée à Decize, où l'évêque devenu saint fut inhumé. On dit que dès sa mort, de nombreux pèlerins seraient venus à Decize sur son tombeau. Le culte de saint Aré perdura jusqu'au XVe siècle. Après la Révolution, ses reliques furent éparpillées, puis en partie restituées en 1875, date à laquelle elles furent placées dans une nouvelle châsse. Au XIXe siècle, les mariniers lui firent édifier une chapelle au bord de la Loire. Les parties les plus anciennes de l'église, la crypte et le chœur, sont datées en partie du VIIe siècle mais la majeure partie de l'église date du XIIe siècle. Bénitier en bronze du XVe siècle. Des modifications ont été apportées aux XVIe s. (portail) et XIXe s. (nef). La seule partie romane encore visible est le chœur. L'église est classée monument historique depuis 1875. Ouverte tous les jours[26].
Ancien couvent des Minimes
Le couvent des Minimes est un ancien prieuré bénédictin datant du XIe siècle : le prieuré Saint-Pierre de Decize. Le comteLandry de Nevers (†1028) donne le prieuré Saint-Pierre à l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre[27] (le prieuré existe donc déjà avant 1028). Le prieuré s'associe en 1250 avec l'abbaye de Saint-Martin d'Autun[28] dont en l'abbé Guillaume de Fontangy fait 1295 réparer à ses frais le prieuré, qui appartient à son couvent, moyennant certaines cessions[29]. La construction du couvent commence dans la seconde moitié du XIe siècle et se poursuit au XIIe siècle. Des bâtiments d'origine, il nous reste le plan, les soubassements et une partie du chœur roman de l'église conventuelle. En 1559, un incendie ravagea la ville, l'église et le couvent des Minimes ne furent pas épargnés. Mais il semble qu'à cette époque le couvent était abandonné. Il fut racheté en 1621 par les Minimes, qui reconstruisirent la nef de l'église, écroulée, et les bâtiments du couvent en 1629.
Marguerite Monnot (1903-1961), musicienne et compositrice d'innombrables chansons interprétées par Édith Piaf (La goualante du pauvre Jean, Milord, L'hymne à l'amour…) et d'une comédie musicale à succès (Irma la douce), qui lui ont conféré une renommée internationale.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Decize comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bGlangeaud, Philippe (1866-1930), Le massif central de la France, Imprimerie Joachim (Clermont-Ferrand), (lire en ligne)
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Pierre Nouvel, « Les voies romaines en Bourgogne antique : le cas de la voie dite de l’Océan attribuée à Agrippa », dans Actes du 20e colloque de l’Association Bourguignonne des Sociétés Savantes, Saulieu, 16-17 octobre 2010, (lire en ligne), p. 8.
↑Michel Pauty, Du XIXe siècle à aujourd'hui, les destins contrastés de nos stations thermales, revue « Pays de Bourgogne » n° 232, avril 2012, p. 21-31.
↑Dépliant touristique du diocèse de Nevers, Visitez les églises de la Nièvre, Pastorale Tourisme & Loisirs
↑Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre…, vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 923 p. (lire en ligne), p. 57.