La Corée du Sud partage sa culture traditionnelle avec celle de la Corée du Nord. La culture coréenne est influencée par celle de la Chine mais est essentiellement distincte. La culture traditionnelle a été également influencée par le bouddhisme et le confucianisme et a elle-même influencé la culture japonaise.
Depuis la partition en deux États séparés en 1945, les deux Corées ont développé des formes contemporaines distinctes de culture.
Langues, peuples
Langues
Le pays est linguistiquement homogène, avec pour langue officielle le coréen (maternelle pour 91 % de la population).
Les langues coréaniques sont des langues altaïques.
La culture traditionnelle est imprégnée de trois systèmes de pensée, le chamanisme, le bouddhisme et le confucianisme.
Les lieux religieux y sont souvent signalés par un svastika.
La superstition la plus répandue est le Saju[1], une forme ancienne de divination liée à l'astrologie chinoise. Les coréens pratiquent le Saju dans des cafés saju ou sur des applications mobile[2].
Les Coréens du Sud célèbrent la nouvelle année solaire et la nouvelle année lunaire. En plus du premier janvier, le 2 est également férié. Le premier jour de retour au travail après les vacances est habituellement un moment de discours enthousiastes pour l'année arrivant.
Premier jour du premier mois lunaire, ainsi que les jours précédent et suivant. Les Coréens célèbrent la nouvelle année solaire et la nouvelle année lunaire. Le jour avant et après le premier jour de la première nouvelle lune sont également des vacances, pour un total de trois jours. Pendant cette période les routes sont bloquées par les familles visitant leurs villes natales et les tombes de leurs ancêtres.
Commémore un mouvement d'indépendance du pays entier qui a eu lieu le en protestation contre la colonisation japonaise. Ce jour a marqué le commencement du mouvement coréen d'indépendance, avec une déclaration d'indépendance du colonialisme par des manifestants. En réponse, la police japonaise et les forces militaires ont tué et blessé des milliers de manifestants désarmés.
En raison de la dévastation et du déboisement résultant de la guerre de Corée, le gouvernement coréen a désigné le 5 avril le jour des arbres et en a fait un jour pour que tous les citoyens plantent des arbres et d'autres plantes. Des décennies plus tard, les forêts sont reboisées. De nos jours, les citoyens plantent des arbres et des fleurs et nettoient toujours les sommets et les secteurs environnants les montagnes, et le jour sert de rappel au respect de la nature et de l'environnement.
Le 5 mai représente un jour de célébration pour les enfants. Les parcs d'amusements, les zoos, et les parcs nationaux deviennent pleins de familles appréciant des vacances au printemps.
Huitième jour du quatrième mois lunaire. Les moines bouddhistes parent le haut de leurs temples et y accrochent des lanternes colorées. Plusieurs des plus grands temples organisent également des festivals et des défilés.
Le 6 juin est un jour réservé a la mémoire des combattants morts pour leur patrie. Des civils et les soldats sont honorés dans des cérémonies tenues dans tout le pays, particulièrement au cimetière national de Séoul.
Le 17 juillet marque le jour où, en 1948, la constitution de la république de Corée fut proclamée. Ce jour de célébrations et de mémoire symbolise la pierre angulaire de la nouvelle république.
Avec la reddition officielle du Japon aux forces alliées le , les 35 années de colonisation de la Corée par les Japonais s'est terminée. le marque également l'établissement de la république de Corée.
Quatorzième, quinzième et seizième jours du huitième mois lunaire. Le festival des moissons de la pleine lune est semblable aux vacances américaines de Thanksgiving. Ce sont les plus importantes de toutes les vacances coréennes, et un total de trois jours laisse le temps aux familles de visiter leurs villes natales. Semblables aux vacances lunaires de nouvelle année, les membres de la famille rendent visite à leurs parents vivants et aux tombes de leurs ancêtres. Les membres de la famille échangent des cadeaux et jouent à des jeux spéciaux.
Selon la légende, le dieu-roi Tan-gun a fondé le royaume de Choson en -2333. Ce jour remplit les citoyens d'une fierté nationaliste pour plus de 4 000 ans d'histoire.
Bien que pas encore autant commercialisé que Noël en France, le grand nombre de chrétiens coréens assure que c'est un moment de célébration. De plus en plus d'entreprises ont commencé la mise en place de décorations et la vente de cartes de Noël de modèle occidental. En raison de sa proximité à la fin de l'année, beaucoup de Sud-Coréens préfèrent donner des cadeaux de nouvelle année au lieu des cadeaux de Noël.
Pour le Coréen, prendre un repas traditionnel, c’est d’abord s’asseoir sur un sol en papier laqué, autour d’une table basse recouverte d’une collection de plusieurs petits bols de métal, soigneusement disposés. En guise de couverts, ils utilisent une paire de baguettes et une cuillère à soupe plate[3]. Pour la plupart des occidentaux, lorsque l’on pense à la cuisine coréenne, on imagine aussitôt des mets à l’ail et au piment, mais tous les ingrédients utilisés ne sont pas aussi épicés. En fait, les plats les plus anciens jouent sur des saveurs bien moins prononcées. Fougères royales, plantes des marais, hémérocalles, pousses d’aralies, et bien d’autres plantes sauvages ou exotiques figurent au répertoire culinaire coréen[4],[5].
Les plats typiquement coréens
Parmi les plats, le guk (soupe) occupe une place centrale. Elle peut être à base de soja et d’oignons, d’algues, ou encore de légumes, et même aux anchois.le banchan (accompagnement), les Coréens apprécient particulièrement les produits de la mer : poisson séché, salé et grillé au charbon de bois ou la bouillabaisse à la mode coréenne. Les Coréens apprécient également beaucoup la viande, surtout grillée, comme le galbi (côtelettes de bœuf persillées) ou le bulgogi (tranches de bœuf marinées), qu’ils accompagnent de bibimbap[6] (riz aux légumes). En Corée, la plupart des légumes communs (feuille de sésame, épinards laitue, haricots mungo ou soja) se cultivent dans le potager, mais d’autres ne se trouvent qu’à l’état sauvage. Prenant le nom de namul une fois bouillis, ils sont assaisonnés d’huile et de graines de sésame, d’ail et de sauce soja. En dessert, les Coréens privilégient les fruits en tranches bien frais, mais lors des grandes fêtes, les tteok (gâteaux de riz vapeur) font inévitablement partie du banquet.
L'incontournable kimchi
Le kimchi est un peu l’étendard de la cuisine coréenne et son mets le plus répandu, avec le bap (riz), bien sûr. Personne ne sait trop quand, ni où il a vu le jour, mais une chose est sûre, c’est pour lui qu’on se rassemble traditionnellement en automne lors du gimjang : grandes festivités annuelles consistant en la préparation du
kimchi d’hiver. Une fois préparé, le kimchi est entreposé dans de grands pots en terre cuite, puis enterré dans le jardin pour l’empêcher de fermenter. Autrefois, le Coréen moyen, ne disposait souvent que de ces légumes marinés au piment et à l’ail pour résister aux longs mois d’hiver.
L’alcool fait partie intégrante de la culture coréenne depuis des millénaires. L’histoire ne dit pas quand les Coréens ont découvert la fermentation, mais les premiers écrits la mentionne déjà pendant la période de Silla au IVe siècle. C’est pourquoi, il persiste encore certaines traditions ancestrales dans les pratiques culturelles actuelles ; par exemple, le marié boit toujours de la liqueur de riz durant la cérémonie et pendant la fête qui suit. De même, aux cérémonies de culte des ancêtres, les coréens placent encore un bol de liqueur parmi les offrandes disposées sur l’autel. Une fois les rites achevés, les vivants boivent le breuvage à la santé des esprits pour renforcer le lien qui les unit. Funérailles et veillées imposent également de longues beuveries qui aident à supporter le chagrin.
De nos jours, en Corée, les repas sont généralement consommés avec de l’alcool fort, le plus souvent le makgeolli (liqueur de riz laiteuse), dont il existe de nombreux dérivés, parfois à base de soja, plus ou moins fort pour s’accommoder à toutes les sensibilités. Néanmoins, les goûts changent : la bière tend à supplanter ses rivales, surtout chez les jeunes, tout comme le whisky et d'autres alcools forts d’origine occidentale. Fait surprenant, l’ivresse publique n’est pas dénigrée ; bien au contraire, quand les Coréens boivent, ils se sentent généralement obligés de se saouler. Le renforcement de la réglementation routière à quelque peu inversé la tendance, mais les habitants du pays demeurent de gros buveurs.
Le thé : un art de vivre ancestral
Le thé coréen, séché à la main selon des méthodes ancestrales, s’impose aujourd’hui comme l’un des meilleurs au monde. Aujourd’hui, la cérémonie du thé est surtout appréciée par les femmes, alors que les moines et les gens ordinaires boivent leur thé vert sans autre formalité. Originaire de Chine, le cha (thé) est introduit en Corée au VIIe siècle par des moines bouddhistes. Mais lorsque la nouvelle dynastie Joseon prend le contrôle de la péninsule au XIVe siècle, ses souverains décident de briser la puissance du bouddhisme, menaçant ainsi la tradition du thé, que certains moines réussiront pourtant à réintroduire aux XIXe et XXe siècles.
L'artisanat coréen traditionnel et contemporain est une activité importante[10],[11],[12]
Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. On parle désormais de trésor humain vivant.
Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.
Le costume traditionnel coréen, ou hanbok, aux couleurs vives, est inspiré des modèles portés pendant la dynastie Chôson (1392-1910). Pour les femmes, le hanbok est constitué d’une grande pièce de tissu attaché au niveau de la poitrine, formant une longue jupe, et d’une veste.
La musique traditionnelle coréenne, le Gugak, a des origines culturelles communes avec la Chine et le Japon. Le Gugak se distingue des autres musiques du Nord-Est asiatique par le fait que la musique coréenne ait 3 battements par mesure alors que les musiques chinoises et japonaises en ont seulement deux.
Le Gugak peut être divisé en deux genres : le Jeongak, ou musique de Cour, et le Minsogak, ou musique folklorique.
Le Jeongak, la musique des nobles est lente, solennelle et sophistiquée alors que Minsogak, à l'instar de la musique paysanne, du pansori (chant folklorique narratif) et de la musique chamaniste, est rapide et dynamique.
Avec le temps, on voit apparaître un nouveau type de musique, qui vise plutôt les jeunes artistes. Cela s’appelle la Korean Pop Music, plus connue sous le nom de K-pop. Comme la Chine avec la M-pop (pour mandarin) et le Japon avec la J-pop, cette musique fait le tour de l'Asie, et est même connue dans le monde.
Pop culture coréenne
Si la culture traditionnelle coréenne est très vivante, une culture populaire moderne s'est développée depuis la démocratisation du pays au début des années 1990. La pop culture coréenne atteint aujourd’hui les autres pays d'Asie, parallèlement à l'affermissement de la puissance économique de la dixième économie mondiale.
La mode pop coréenne ou Hallyu (que l'on peut traduire par « vague coréenne ») s'étend du cinéma à la mode en passant par les cosmétiques. Elle est révélatrice de la nouvelle place d'un pays qui apparaît aujourd’hui comme symbole d'une nouvelle modernité.
Cette modernité reste toutefois enracinée dans une identité asiatique et parmi les valeurs fondatrices coréennes qui sont le moteur de cette réussite économique et culturelle, la première est le han qui exprime le sentiment des attentes déçues, mais aussi une obstination sans faille. Le « han » reste le trait spécifique majeur du tempérament national coréen, qui partage par ailleurs des valeurs, notamment confucéennes, avec son environnement asiatique.
Autres scènes : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation
Les arts mineurs de scène, arts de la rue, arts forains, cirque, théâtre de rue, spectacles de rue, arts pluridisciplinaires, performances manquent encore de documentation pour le pays…
Le cinéma coréen est un des plus dynamiques au monde et domine la scène continentale en Asie, et plus particulièrement en Asie du Sud-Est. L'éclatement du cinéma sud-coréen et son déferlement sur l'Asie constitue le phénomène Hallyu (한류 en coréen), ce qui signifie en français « la vague coréenne ».
Quelques cinéastes coréens ont réussi à se faire connaître en France et à l'international, par exemple Kim Ki-duk, avec des films comme Printemps, été, automne, hiver et... printemps (2003) ou Locataires (2005), ou encore Park Chan-wook, avec Oldboy (2003) ou Thirst, ceci est mon sang (Thirst) (2009).
2015 : Les archives du programme spécial KBS “Retrouver les familles dispersées”[46]
2001 : Baegun hwasang chorok buljo jikji simche yojeol (vol.II), Second volume de l'"Anthologie des enseignements zen des grands prêtres bouddhistes"[47]
2009 : Donguibogam: Principes et pratique de la médecine orientale[48]
2007 : Les tablettes de bois du Tripitaka Koreana et d’autres textes sacrés du bouddhisme[55]
2011 : Seungjeongwon Ilgi, les Journaux du Secrétariat Royal[56]
2007 : Uigwe - les protocoles royaux de la dynastie Joseon[57]
Influence de la culture militaire sur la société à l'époque contemporaine
Dans la période contemporaine, les éléments culturels militaires ont une grande influence sur le secteur civil sud-coréen. Parce que Park Chung-hee, qui a servi dans l'armée du Mandchoukouo, un État fantoche de l'empire du Japon, a transplanté les mauvaises habitudes et la culture militaire de l'armée japonaise dans la société sud-coréenne, et de nombreux vestiges en subsistent même après la démocratisation en 1987.
Les vestiges des éléments culturels militaires et des mauvaises habitudes de la dictature militaire qui subsistent encore aujourd'hui sont :
Hiérarchie d'âge — En Corée du Sud, aussi petite que soit la différence d'âge, si l'année de naissance n'est pas la même, la hiérarchie est déterminée comme suit : Hyeong (형), Oppa (오빠) (tous deux signifiant « frère aîné »), Nuna (누나) , Eonni (언니) (tous deux signifiant « sœur aînée »), Dongsaeng (동생, signifiant « frère/sœur cadette »), et ils ne sont pas considérés comme des amis communs. Jusqu'à la Période Joseon, contrairement à aujourd'hui dans la péninsule coréenne, l'âge n'était pas considéré comme un critère sévère, c'était donc une culture consistant à se faire des amis avec un petit écart d'âge. C'est pourquoi la hiérarchie des âges en Corée du Sud est un vestige de l'époque de la dictature militaire sud-coréenne. Par conséquent, contrairement à d'autres pays (sauf la Corée du Nord), il est courant en Corée du Sud de demander fréquemment aux gens leur âge[58],[59],[60].
École, Université et Culture du travail — En Corée du Sud, la culture militaire a un impact sur la vie sociale, notamment dans les écoles, les universités et les lieux de travail. A titre d'exemple représentatif, dans les écoles, il y a une chose où les étudiants sont invités à former une ligne de style militaire[61]. Lorsqu'on vit en société, il y a des patrons qui imposent un langage militare au travail. En fait, l'armée sud-coréenne a déjà aboli ce langage militaire[62].
Annexes
Bibliographie
(en) Donald N. Clark, Culture and Customs of Korea, ABC-CLIO/Greenwood, 2000, 232 p. (ISBN978-0-31336-091-6)
(en) Yoo Myeong-jong, Lee Ji-hye et Jeon Sung-young (phot.), 100 cultural symbols of Korea : 100 windows showcasing Korea, Discovery media, Séoul, 2008, 167 p. (ISBN978-89-956091-6-3)
Charles Haguenauer, Études coréennes, Collège de France, Centre d'études coréennes, L'Asiathèque, 1980, 213 p. (sélection d'articles publiés entre 1928 et 1956)