Culture de VillanovaCulture de Villanova
Urnes cinéraires villanoviennes
(Museo nazionale etrusco di Villa Giulia, Rome)
Subdivisions Villanovienne I, Villanovienne II La culture de Villanova, ou culture villanovienne, est une culture archéologique du début de l'Âge du fer (d'environ 900 à ), en Italie[1], qui représente la genèse de la civilisation étrusque[2],[3],[4],[5],[6]. Elle dérive de la culture protovillanovienne de la fin de l'Âge du bronze[7]. HistoriqueLa culture de Villanova tire son nom d'un site archéologique découvert en 1853 par Giovanni Gozzadini, Villanova di Castenaso, situé dans la région de Bologne, en Émilie-Romagne, en Italie. PrésentationLa culture villanovienne dérive, à travers le phénomène de régionalisation, de la culture protovillanovienne de la fin de l'Âge du bronze[7]. La caractéristique majeure de la culture de Villanova est le recours à l'incinération des défunts, dont les cendres sont ensuite placées dans des urnes biconiques : la similitude de cette pratique funéraire avec celle de la Culture des champs d'urnes, dans la plaine danubienne, a conduit certains historiens à émettre l'hypothèse d'une origine nordique des Villanoviens. Les Villanoviens vivaient dans des villages de huttes ovales, parfois quadrangulaires, utilisaient des armes de fer et produisaient en bronze des casques, des armures et des objets domestiques de qualité. L’art reprend des motifs géométriques, et la figure humaine, rare, y est extrêmement stylisée. Les poteries, d’abord fabriquées à la main, puis au tour, ont des formes originales qui se sont développées sous l’influence de la Grèce mycénienne. Les Villanoviens étaient des agriculteurs, des éleveurs et des guerriers (lances, épées, boucliers et poignards des tombes riches). Les femmes ne semblent pas avoir été exclues des positions sociales élevées ou de la richesse. Extension géographiqueAu début de l'Âge du fer, du IXe au VIIIe siècle av. J.-C., l'aspect villanovien caractérisait l'Étrurie tyrrhénienne (Toscane et Latium), l'Émilie-Romagne (en particulier, la zone de Bologne et de Verucchio dans la région de Rimini), les Marches (Fermo), la Campanie (Capoue, Pontecagnano Faiano, Eboli, Sala Consilina). Entre la Toscane, le Latium, l'Émilie et certaines régions de la Campanie et de la plaine du Pô, les villages de Villanova semblent très denses, il y en a souvent un tous les 5-15 km, sur chaque colline convenant à la défense et située près de sources d'eau pure, avec d'autres établissements plus petits dans les zones côtières et dans les zones montagneuses des Apennins. Au IXe siècle av. J.-C., les établissements de Villanova semblent être largement répartis en Italie centrale, assez homogènes du point de vue de la culture matérielle et très répandus, bien que souvent de façon isolée, dans le Sud de l'Italie tyrrhénienne et dans diverses régions de l'Italie du Nord et de l'Adriatique. ChronologieLa culture villanovienne est divisée en Villanovienne I (d'environ 900 à ) et Villanovienne II (d'environ 800 à )[8]. La phase Villanovienne II vit des changements radicaux, des signes de contact avec la civilisation grecque et des échanges commerciaux avec le Nord, le long de la route de l'ambre. À la fin de la phase Villanovienne II, les Étrusques, en particulier l'Étrurie méridionale, entrèrent dans la période orientalisante. Pour la région bolognaise, les phases Villanovienne III (d'environ 720 à ) et Villanovienne IV (d'environ 680 à ) sont encore utilisées aujourd'hui comme périodisation, alors qu'en Étrurie on utilise le terme de « période orientalisante »[9].
La société étrusqueLa différenciation socio-économique aboutit à la constitution d'une classe dominante. La « famille nucléaire » se substitue à la communauté agraire de la période précédente, ce qui correspond à l'instauration du pouvoir d'un pater familias. On assiste alors à la transmission de l'heredium : la transmission du patrimoine s'effectue au sein de la même famille et le patrimoine lui-même devient héréditaire. L'instauration de cette règle constitue un changement majeur à la période protohistorique. Ce changement détermine à son tour la mise en œuvre d'un système social nouveau qui se substitue à la société villanovienne archaïque. Un tel système est bien connu : il a en effet été décrit par les auteurs romains :
Les contacts avec les Grecs qui ont fondé les colonies du Sud de l'Italie coïncident avec le début de la période orientalisante de la civilisation étrusque. Elle n'est sans doute pas non plus étrangère à l'émergence d'une aristocratie à laquelle appartient exclusivement, dans un premier temps, la connaissance de l'écriture, qui fait alors son apparition en Étrurie. Il faut aussi considérer un autre phénomène important, survenu vers la même époque : il s'agit de la présence des Phéniciens en Méditerranée occidentale. Ces derniers s'établissent dans le Sud-Ouest de la Sardaigne, à Nora, dès le IXe siècle. Par la suite, les Étrusques entretiennent d'étroites relations commerciales avec eux. Notes et références
Bibliographie
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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