Crozes-hermitage (AOC)
Le crozes-hermitage[3], ou crozes-ermitage, est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur dix communes autour de Crozes-Hermitage et de Tain-l'Hermitage, dans la Drôme. Il s'agit d'une appellation du vignoble de la vallée du Rhône septentrionale, sur la rive gauche du Rhône, entourant l'appellation hermitage, en face de la ville de Tournon-sur-Rhône et de l'appellation saint-joseph. HistoireAntiquitéLes Romains cultivent des vignobles sur ce terroir durant l’Antiquité[4]. Moyen ÂgePériode moderneLa crise du phylloxéra contraint les viticulteurs à reconstituer leurs vignobles en 1881[4]. Période contemporaineAu début du XXe siècle, le conseil municipal de Crozes modifie le nom du village en y ajoutant celui du coteau de l’Hermitage. La crise viticole des années 1920, alors que le vignoble est renaissant, est à l'origine de la création de la cave coopérative de vins fins de Tain-l’Hermitage en 1933. Les viticulteurs augmentent l'offre en vinifiant en commun et relancent les ventes[4]. Leur syndicat viticole obtient en 1937 la protection de leur terroir viticole par l’AOC crozes-hermitage qui garantit la provenance des vins. Son aire de production passe à leur demande de une à onze communes en 1952, une nouvelle modification de l’aire de production a lieu en 1989. Les terroirs les moins bien exposés sont éliminés et l'appellation ne concerne plus que 1400 hectares au lieu des 4800 hectares précédents[4]. ÉtymologieCette appellation tire son nom de deux toponymes. Le premier « Crozes » est dérivé de crucem qui a donné ensuite crocem en bas-latin. Il peut signifier à la fois « croix » ou « croisement de chemins »[5]. Le second « Hermitage » provient de Heremitagium qui a donné ermitage en français. Il fait référence à la colline qui domine le Rhône au sommet de laquelle le chevalier de Sterimberg, de retour de la croisade contre les Albigeois, s'installa pour vivre en ermite[6]. Situation géographiqueAvec ses 1 650 hectares et ses 43 103 hectolitres, c’est le plus grand vignoble des côtes-du-rhône septentrionales. Le rendement de ses vignes a été plafonné à 45 hectolitres par hectare. OrographieCe terroir viticole étendu, au sol rarement uniforme, présente un relief assez varié. La partie la plus importante (sud et est de Tain-l’Hermitage), est composée de puissantes couches de cailloux roulés des époques glaciaires (Riss et Würm) mêlés à de l’argile rouge. Ce terroir légèrement moutonné à plat est appelé plateau ou terrasse comme aux lieux-dits les Chassis ou les Sept-Chemins. Vers le nord-ouest, dominent des coteaux assez accentués. Vers Larnage et Crozes-Hermitage, une terrasse, vestige de la glaciation de Mindel, a son substrat caillouteux recouvert de lœss ou de sables blancs kaoliniques[7]. GéologieLe vignoble est implanté soit sur des coteaux granitiques, soit sur les anciennes alluvions glaciaires du Rhône, soit sur des terrasses de cailloux roulés et de lœss[7]. Climatologie
Source : Données météorologiques de Tournon 1961 à 1990, sur meteo.msn.com.
Ce terroir viticole bénéficie d'un climat tempéré dont la principale caractéristique est le vent fréquent qui souffle le long du couloir rhodanien. Ce vent, lorsqu'il vient du nord, le mistral, a pour effet d'assécher l'air et d'apporter du beau temps et de la fraîcheur en été, mais une impression de froid glacial en hiver. Lorsqu'il provient du sud, il annonce généralement l'arrivée de perturbations orageuses ; il s'appelle alors « vent du midi » ou « vent des fous » car, pour certaines personnes, il rend l'atmosphère pénible à supporter, surtout en été. À partir de cette latitude, l'influence du climat méditerranéen se fait directement sentir. L'ensoleillement annuel est élevé (environ 2 400 heures à Valence (estimation de Météo France). Les étés y sont chauds et secs. La température moyenne du mois de juillet est de 20 °C (Montélimar 23 °C). Les hivers, froids sans excès, s'inscrivent plutôt dans un climat de type semi-continental dégradé. La température moyenne du mois le plus froid (janvier) est ainsi de 3,5 °C. La pluviométrie annuelle est modérée : environ 430 mm. Les pluies sont particulièrement importantes à la fin de l'été, particulièrement en septembre à cause de l'effet cévenol ou orage cévenol, qui déverse des trombes d'eau. VignoblePrésentationLes onze communes faisant partie de l'appellation sont Beaumont-Monteux, Chanos-Curson, Crozes-Hermitage, Érôme, Gervans, Larnage, Mercurol, La Roche-de-Glun, Pont-de-l'Isère, Serves-sur-Rhône, Tain-l'Hermitage. EncépagementLes cépages autorisés sont syrah, marsanne et roussanne pour les rouges et marsanne et roussanne pour les blancs.
Dans les décrets d'appellation, une distinction est faite entre les cépages principaux (indiqués par « M »), les variétés supplémentaires (indiquées par « S ») et celles autorisées (indiquées par « (A) »).
Méthodes culturalesVinification et élevage
Terroir et vinsLa plus grande appellation septentrionale a un terroir qui évolue des coteaux granitiques du nord aux terrasses de galets roulés et de lœss au sud. Ses syrah, marsanne et roussanne, avec un rendement de 45 hectolitres par hectare, fournissent des rouges et des blancs de grande classe. Le rouge à la robe vermeille et brillante a un nez de fruits rouges, de cuir et d’épices que conforte une bouche élégante, gracieuse et franche. Du blanc, à la robe jaune d’or pâle, émane une grande floralité ponctuée de notes de fruits secs. En bouche, ce vin est gras tout en restant sec et bien équilibré[16]. Les vins ont une grande parenté gustative avec l’hermitage. Comme lui, pour les rouges la syrah peut recevoir un ajout de 15 % de roussanne et de marsanne, les deux cépages qui entrent dans la composition des blancs. Le vin rouge, à la robe rouge grenat, est un vin de moyenne garde, savoureux dès sa prime jeunesse. Il dégage alors un nez de fruits rouges qui va évoluer au fil des ans vers les épices et le cuir. Le vin blanc, habillé d’or pâle, gras en bouche, sec et équilibré, a un joli nez floral qui recèle des pointes de fruits secs[16]. Structure des exploitationsType de vins et gastronomieLes blancs sont présentés en apéritif, sur des poissons ou des crustacés[4]. Parmi les poissons grillés, il se révèle parfait sur un filet de truite poêlé et s’apprécie tout aussi bien sur un hareng - pommes à l’huile[7]. Sur les crustacés, il peut atteindre les sommets de la gastronomie en accompagnant les pâtes au homard et piment d’Espelette que propose le chef Gérard Vives [17]. Dans les deux premières années, ces vins sont bus pour le plaisir du fruit. en vieillissant, ils développent des notes évoluant vers les fruits secs[7]. Les rouges s'accordent parfaitement avec de la charcuterie, de l'agneau, de la pintade rôtie, des viandes en sauce, un coq au vin ou des daubes[4]. Ils peuvent accompagner tout un repas. Dans leur prime jeunesse, ils conviennent au lapin, aux volailles et aux entrées charcutières. Les mêmes s'imposent, en fin de repas, avec le Saint-Marcellin, fromage local. Un vieux millésime devient le compagnon parfait du canard, des viandes rouges et des gibiers. Pour atteindre leur plénitude, ils doivent être servis autour de 15 °C pour les vins jeunes et autour de 17 °C pour les millésimes plus anciens[7]. MillésimesIls correspondent à ceux du vignoble de la vallée du Rhône. Ils sont notés : année exceptionnelle , grande année , bonne année ***, année moyenne **, année médiocre *.
Soit sur 90 ans, 24 années exceptionnelles, 26 grandes années, 16 bonnes années, 22 années moyennes et 2 années médiocres. CommercialisationBibliographie
Références
Voir aussiArticles connexesLien externe |
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