Le Congrès se fracture sur la question de l'utilisation de la violence provoquant une prise de distance des anarchistes chrétiens minoritaires lors des votes des motions. Certains anarchistes individualistes dont E. Armand critiqueront, par ailleurs, ce « parlementarisme » éloigné de la recherche du consensus habituellement utilisé dans les assemblées anarchistes.
Les statuts de l'Association internationale antimilitariste n'évoquent pas explicitement l'« anarchisme », mais seulement l'« antimilitarisme révolutionnaire » et préconisent, à plus ou moins court terme, l'« action insurrectionnelle » comme moyen d'action : « À l'ordre de mobilisation vous répondrez par la grève immédiate et l'insurrection ». Les cadres de l'association sont toutefois tous anarchistes ou syndicalistes révolutionnaires[8].
Motions
Selon l'anarchiste individualisteE. Armand, le Congrès met en présence « deux tendances libertaires : la tendance révolutionnaire doctrinaire et la tendance éducatrice et pacifique anti-sectaire. Cette rencontre n'eut malheureusement pas toute l'ampleur qu'elle aurait méritée, ce qui restreint la portée des conclusions à tirer du débat. »[9]
Les thèmes l’antimilitarisme et les syndicats, l'antimilitarisme et la religion et l’antimilitarisme et l’enseignement font l'objet de débats spécifiques.
À propos de l’Antimilitarisme et le Refus militaire, le Congrès est divisé entre partisans d’une passivité imprégnée des principes chrétiens tolstoïens et fervents défenseurs de la violence de l’acte[10]. Par 31 voix contre 6, une motion présentée par les délégués français est adoptée : « Le Congrès d’Amsterdam initiateur de la seconde Internationale, déclare se réclamer des principes révolutionnaires et repousser catégoriquement les théories de la résignation, issues de l’esprit chrétien »[3].
↑Alfred Hermann Fried, Annuaire de la vie internationale, Institut international de la paix (Monaco), Office central des institutions internationales (Bruxelles), 1906, page 234.
↑ ab et cAurélien Lorig, Un destin littéraire. Georges Darien, Thèse de doctorat en Littérature française et comparée, Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, 2015, lire en ligne.
↑Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, des origines à 1914, tome 1, Paris, Gallimard, 1975, page 370.
↑Alain Pessin, Peuple, mythe et histoire, Presses Universitaires du Mirail, 1997, page 59.
↑Constance Bantman, The French Anarchists in London, 1880-1914 : Exile and Transnationalism in the First Globalisation, Oxford University Press, 2013, pp. 178-179.
↑E. Armand, Le congrès antimilitariste d'Amsterdam et la Deuxième Internationale, L’Ère Nouvelle, n°30, juillet-août 1904, pp. 285-291, lire en ligne.