Conclave de 1774-1775
Le conclave de 1774-1775 fait suite au décès du pape Clément XIV le et conduit à la désignation comme pape de Giovanni Angelo Braschi, qui choisit comme nom Pie VI, le . Ce très long conclave est marqué par la difficile recherche d'un compromis entre les quarante-quatre cardinaux présents (sur 55 ; sur les onze absents deux sont morts pendant qu'il était en cours.) La division entre zelanti et politiques des diverses cours. Les zélantis bloquent les candidats anti-jésuites et les partis se neutralisent, refusant d'élire un zelanti même modéré (le cardinal Giovanni Carlo Boschi est victime de leur veto). La France finit par faire converger les voix sur un zelanti modéré qui accepte l'interdiction des Jésuites, Giovanni Angelo Braschi. Les partis en présence dans le Sacré CollègeComme lors des conclaves précédents, la division principale du sacré collège opposait deux groupes, les zelanti et les politiques: les pro-jésuites des Italiens de la curie, (zelanti) étaient favorables à une papauté non soumise aux influences des princes séculiers. Les politiques étaient proches des cours européennes qui avaient le droit de veto (Habsbourg et des Bourbon). Les anti jésuites avaient gagné les conclaves précédents et fait arrêter le père Ricci. Le conclave risquait de se bloquer entre les deux partis. On pouvait toutefois compter sur la modération de Louis XVI soucieux de l'unité de l'église, et d'un compromis possible grâce à de nombreux cardinaux qui n'étaient pas affiliés à une faction. De plus, les Zelanti étaient assez divisés entre modérés et radicaux, et les politiques étaient en fait constitués de plusieurs blocs nationaux, aux intérêts et aux représentants peu homogènes. Aucun favori ne se dégageait donc. Plus de trente cardinaux étaient papables. Le Cardinal Colonna, un modéré, était le leader des Zelanti. Deux membres de la famille Rezzonico, Giovanni Battista et Carlo Rezzonico, le camerlingue, dirigeaient la faction la plus radicale. Deux membres de la famille Albani, Gian Francesco et Alessandro (Doyen et Protodiacre) dirigeaient les plus modérés. En face, le cardinal français De Bernis, ambassadeur de Louis XVI, représentait les vues de la France, Cardonna, celles de Charles III d'Espagne, Orsini, celles de Ferdinand de Sicile et de Naples, tandis que le parti Habsbourg de Marie Thérèse et de Joseph II était représenté par Migazzi et Corsini. Un très long conclaveLe conclave fut ouvert le , avec seulement 28 cardinaux, ceux de la Curie principalement. Cela avantageait les Zelanti du cardinal Colonna qui essayèrent par la voix du Cardinal d'York et du Camerlingue C. Rezzonico de faire délivrer le Père Ricci. Mais la faction antijésuite fut assez forte pour l'empêcher et elle se renforça au fur et à mesure des arrivées des représentants des grandes cours européennes: les cardinaux furent 39 à la mi décembre. Il y avait au moins un vote par jour, mais le conclave fut infructueux pendant l'automne, parce que les Zelanti ne pouvaient faire obtenir à M. Colonna, la majorité nécessaire des deux tiers. Les autres candidats mis en avant par la majorité projésuite du Sacré Collège furent également refusés par les représentants des cours européennes. Les Bourbons mirent même clairement leur veto contre la candidature de Giovanni Carlo Boschi. Mais les politiques ne parvinrent pas non plus à s'entendre sur un nom. L'Espagne voulait Pallavicino, et les Habsbourg préféraient l'ancien nonce de Vienne, Visconti. Durant l'hiver 1774, on repoussa aussi la suggestion de l'ancien nonce en France, l'influent Cardinal Giraud, qui proposait le Zélanti modéré Cardinal Giovanni Angelo Braschi, âgé de seulement 57 ans, qui pouvait faire figure de compromis, car le Cardinal de Bernis considérait que la Cour de France pourrait l'accepter. Mais De Bernis et les politiques des autres cours préférèrent faire échouer cette candidature pour tenter de faire élire l'un des leurs. L'échec en des cardinaux pro espagnols, pro Habsbourg ou d'autres factions des politiques, (Migazzi, Borromeo, Caracciolo, Pallavicino and Visconti) montra que les Zelanti s'opposeraient à l'élection d'un politique. Le Cardinal Zelada tenta alors de proposer le choix du pape par un groupe élu de six cardinaux, trois de chaque parti, mais cela échoua aussi. Pour sortir de l'impasse, les cardinaux français de Bernis et Luynes finirent par se convaincre que la seule solution acceptable était de revenir à la candidature du Cardinal Braschi. Les voix des modérés du Cardinal Albani et du parti profrançais se joignirent sur son nom. Ce fut le tournant du conclave. Restait à atteindre la majorité des deux tiers. Ce ne fut pas aisé. Les zelanti les plus radicaux refusaient de négocier avec les cours, et l'Espagne et le Portugal, au contraire, refusaient d'avoir un partisan des jésuites sur le trône de Saint Pierre. Le Cardinal Zelada (zelanti), qui avait proposé une médiation et le Cardinal de Bernis (politique) se chargèrent de convaincre les réticences de leurs groupes respectifs. Le ralliement des zelanti fut obtenu sans trop de mal, ainsi que celui de l'Espagne, car Pallavicino le candidat espagnol déclara qu'il n'accepterait pas la tiare et qu'il soutenait Braschi. Les autres factions antijésuites acceptèrent son élection quand ils obtinrent la certitude qu'il ratifierait l'interdiction des Jesuites, qu'il proclamait son amitié pour les maisons royales et qu'il se laisserait guider par les cours dans la distribution des offices. Élection de Pie VILe , après 134 jours au 265e tour de scrutin, le cardinal Giovanni Angelo Braschi fut élu pape avec l'unanimité des suffrages (en dehors du sien qui selon la tradition alla au Doyen Gian Francesco Albani qui le couronna le 22). Il décida de s'appeler Pie VI, en l'honneur de Saint Pie V. Participants
Absents
Morts pendant le sede vacante
Notes et référencesBibliographie
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