Maria Gélabert, dite Conchita Gélabert, peut-être née le à Madrid et morte le à Paris 8e, est une artiste lyrique et une comédienne d'origine espagnole, qui s'est produite en France au XIXe siècle.
Aussitôt engagée, sous le pseudonyme de « Conchita Gélabert », aux Folies-Dramatiques, pour jouer dans Jeanne, Jeannette et Jeanneton de Paul Lacôme, sa première création date du , avec le rôle de Germaine dans les Cloches de Corneville de Planquette, et marque le début d’une carrière où elle n’a connu que des triomphes[3]. Ce succès s’est renouvelé à Bordeaux, où elle était allée chanter cet ouvrage à la tête de la troupe des Folies-Dramatiques[1].
En 1890, elle abandonne le théâtre, à la suite d'une déception d’ordre sentimental et vit, dès lors, retirée dans son hôtel de la rue de Naples[3]. Souffrant depuis quelques mois de troubles cardiaques, elle a été trouvée inanimée par sa femme de ménage, au lendemain d’une soirée passée chez des amis et où sa santé paraissait excellente, ne laissant supposer une fin aussi subite[a].
Dans sa chambre, placée en évidence, une enveloppe adressée au président de l’Association des artistes dramatiques (d), Jean Coquelin, contenait ses dernières volonté, rédigées de longue date. N’ayant plus de famille, elle léguait tous ses biens à cette association de la fondation Taylor, dont elle était sociétaire et qu’elle chargeait du soin de procéder à ses obsèques[3], qui ont eu lieu trois jours plus tard, à l’église Saint-Augustin[7], suivies de son inhumation au cimetière des Batignolles[b].
Identité
L'identité et les origines de Conchita Gélabert sont sujettes à caution. Selon certaines sources, elle se nommerait Maria del Brun Conséjo Concepción Antonia Anselma[8], et serait la fille d'un journaliste madrilène du nom de Conséjo, née à Madrid en 1857[9]. Elle serait venue à Paris en 1869 et serait restée seule avec sa mère après la mort de son père en 1871[1]. Toutefois, à l'occasion d'un procès qui l'oppose entre 1877 et 1879 à Hector Legru, un ancien prétendant, d'autres informations contradictoires sont mentionnées dans la presse : Legru affirme ainsi qu'il a retiré sa demande en mariage après avoir appris que Marie Gélabert était une fille naturelle, ce qui semble prouvé par les actes d'état civil fournis au tribunal. De sa mère, qui se prétend d'abord la veuve d'un certain Mariano Gélabert, on raconte ensuite qu'elle s'appelle Gutturiez, qu'elle a été la maîtresse de cet homme et que sa fille est une enfant adultérine. La jeune artiste a même dû, de ce fait, payer un dédit de 20 000 francs à Cantin, qui l’empocha sans scrupules[10].