Concerto pour piano no 2 de Prokofiev
Le Concerto pour piano no 2 en sol mineur de Sergueï Prokofiev, opus 16, a été composé en 1912-1913 et réécrit en 1923. Il est créé le à Pavlovsk près de Saint-Pétersbourg[1]. Il adopte la structure peu courante du concerto en quatre mouvements (comme le Concerto pour piano et orchestre no 2 de Brahms) avec un bref deuxième mouvement. Il s’agit du deuxième des cinq concertos pour piano du compositeur. Il a été écrit deux ans après son premier concerto et un an avant son troisième concerto, bien avant ses symphonies. Il s'agit d’une œuvre de jeunesse, Prokofiev achevant ses études au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Sa durée d'exécution est d'environ une demi-heure. L'œuvre, débordante de vitalité et de piquant, est dédiée à Maximilian Schmidthof, un étudiant du même conservatoire et ami du compositeur, qui s’était récemment suicidé ; sa création provoqua un scandale sans précédent. La partition fut perdue dans les suites de la révolution de 1917[2] et le musicien pendant un séjour en Allemagne en fit une nouvelle version en 1923, à partir d’une réduction pour piano seul[3]. Il la considérait même comme son quatrième concerto[3], le troisième étant achevé peu avant. La création de cette seconde version eut lieu à Paris le sous la direction de Serge Koussevitzky, avec un accueil mitigé[3]. Analyse de l’œuvreLe premier et dernier mouvements durent une douzaine de minutes encadrant deux brefs mouvements. 1 - Andantino Le romantisme du thème initial est aussitôt neutralisé par le second thème, presque grotesque. Ce premier mouvement frappe par son atmosphère extrêmement sombre, tourmentée. Il comporte notamment une très longue cadence, dont la difficulté technique et la complexité vont de pair avec une intensité dramatique rare ; cette cadence débouche finalement sur un retour de l'orchestre tout entier, dans un crescendo énorme et presque monstrueux qui constitue le paroxysme de ce mouvement. 2 - Scherzo (vivace) Le deuxième mouvement, de trois minutes seulement, en ré mineur, dévoile dès le début un caractère sauvage qui annonce très clairement le quatrième mouvement. Là encore, le piano étonne par sa virtuosité avec les deux mains constamment à l'octave ; celle-ci caractérise souvent l'écriture pianistique de Prokofiev (lui-même pianiste virtuose). 3 - Intermezzo (allegro moderato) Le troisième mouvement sur un rythme de marche plein d'ironie acide, pesant par son introduction (les notes "piochées au hasard", dirait-on), met en avant la clarinette. Ce mouvement se conclut sur une coda fougueuse et puissante. 4 - Allegro tempestoso Le titre indique son contenu : la rage et les restes de sauvagerie hérités du Scherzo explosent dans ce mouvement où l'orchestre et le piano s'embrasent. Résolument virtuose, d'une bravoure très lisztienne, le concerto s'achève (dans la tonalité de sol mineur) par tout l'orchestre et le piano. Orchestration
Notes et références
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