Le Secrétariat général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) est un organisme interministériel français qui anime des politiques publiques transversales de prévention et de lutte face à des phénomènes de rupture avec l’ordre social.
Le SG-CIPDR travaille à la prévention de la délinquance, la prévention de la radicalisation, la lutte contre le séparatisme et les actions préventive et répressive à l’encontre des dérives sectaires.
À partir de mai 2024, le CIPDR a vocation à être transformé par le gouvernement en Délégation interministérielle de prévention de la délinquance et de la radicalisation (DIPDR)[1], sans que cela ne soit encore effectif.
Historique
En janvier 2006, un Comité interministériel de prévention de la délinquance a été institué par décret du Premier ministre[2].
En janvier 2015, le gouvernement français lance un site internet « Stop Djihadisme » pour prévenir la radicalisation. Le discours de l’État vise à distinguer une pratique de radicalisation menant à la violence d’une pratique rigoriste de la religion. Un document rédigé par le secrétariat général du CIPDR est diffusé à l’occasion des sessions de formation à destination des professionnels de la police ou de la gendarmerie mais également des travailleurs sociaux ou des élus locaux[3].
Lutte contre la radicalisation et le séparatisme
En mai 2016, la lutte contre la radicalisation est ajoutée aux missions de cet organisme, qui devient alors le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation[4].
De plus, depuis début 2020, le secrétariat général du CIPDR travaille à l’animation, à la coordination et au soutien financier de la réponse publique de la lutte contre le séparatisme, notamment au travers de l'unité de contre-discours républicain (UCDR). Le travail, la méthode et l'efficacité de cette unité sont contestés[8].
En août 2022, une note du CIPDR « évoque une offensive menée sur le Web visant à déstabiliser l'institution scolaire »[9].
En mars 2023, l'hebdomadaire Marianne et la cellule investigations de France 2 pointent du doigt l’utilisation des fonds alloués à plusieurs associations dont l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire (USEPPM) ayant reçu 355 000 euros de dotation. L'enquête des journalistes révèle que les comptes de l'association montrent un travail rémunéré de deux personnes chargées de produire le contenu, mais surtout, y apparaissent des versements en tant que salaires à deux dirigeants de l'association, Cyril Karunagaran et Mohammed Sifaoui, pour plus de 120 000 euros, en infraction avec les statuts de l'association. À la suite de ces révélations, le secrétariat d'État à la citoyenneté, dirigé par Sonia Backès et rattaché au ministère de l'Intérieur, annonce diligenter une enquête[10],[11].
Le 31 mai 2023, l'Inspection générale de l'administration (IGA) a remis un premier rapport d'inspection relatif à la subvention versée en 2021 à l'USEPPM[15]. Il conclut qu'il y a eu des « défaillances » et un « traitement privilégié » en faveur de cette association de la part du secrétariat du CIPDR[16]. En conséquence, le préfet Christian Gravel a remis sa démission, qui a été acceptée par le ministère de l'Intérieur[17]. Le rapport de la commission d'enquête sénatoriale souligne la responsabilité du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, et propose d’interdire toute interférence du cabinet du ministre dans les décisions de subvention du CIPDR[18]. Le second rapport de l'IGA pointe, quant à lui, des décisions discrétionnaires et les carences du contrôle opéré par le CIPDR[19],[20].
Rapport de la Cour des comptes
En mars 2024, la Cour des comptes pointe d'importants dysfonctionnements dans la gestion des crédits confiés au CIPDR. La Cour reproche également au comité son manque d’activité[21],[22],[23].
Composition
Ministres
Conformément au décret du 6 mai 2016[4], le comité interministériel comprend les ministres suivants :
↑Assma Maad, Christophe Ayad et Samuel Laurent, « Aux origines du fonds Marianne, les errances d’une unité de « contre-discours » d’Etat », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Gabriel Libert et Gérald Andrieu, « Schiappa, Gravel, Sifaoui… Révélations sur l'argent évaporé du fonds contre le séparatisme », Marianne, (lire en ligne, consulté le )
↑« Fonds Marianne : ce que dit le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur la « dérive d’un coup politique » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Dans son rapport définitif, l’inspection générale de l’administration étrille une nouvelle fois le fonds Marianne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« La Cour des comptes sévère avec le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Un an après le scandale du fonds Marianne, la gestion de la Miviludes mise en cause », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )