Le collectif Prouvènço[1] (en français collectif Provence, en provençal couleitiéu Prouvènço), est une association régionale qui se présente pour la défense et la promotion de la langue et de la culture provençales.
L’association a été créée en 2000 par Jean-Pierre Richard avec quelques présidents d'association[5]. En 2022, l'association revendique plus de 1 000 adhérents[6].
Publications
Le collectif Provence a édité des ouvrages bilingues (dictionnaires, ouvrages de référence, bandes-dessinées, albums, etc.). Il publie tous les trimestres, depuis 2001, un magazine bilingue français provençal : Me dison Prouvènço (« Mon nom est Provence ») qui traite de l'actualité culturelle et linguistique en Provence[7].
Manifestations
L'association est impliquée dans plusieurs manifestations provençales, en particulier les Assises de la langue et de la culture provençales de Maussane-les-Alpilles[8], le festival Me Dison Prouvènço[9] (Arles) ou le Festival des Fontaines (Grans)[10].
Le collectif Prouvènço a organisé plusieurs manifestations, en réaction aux manifestations pour la langue occitane programmées aux mêmes dates: en 2007 à Arles avec 5 000 personnes, en 2009 à Beaucaire et Tarascon 4 000 personnes et enfin avec la coordination Gardaren Prouvènço, le 24 octobre 2015 (2 700 manifestants[11]).
En Provence, il existe depuis 1950 différents protagonistes aux alliances mouvantes s'affrontant sur le statut de la graphie mistralienne versus graphie classique et sur le statut du provençal, langue à part entière ou dialecte de l'occitan. Le collectif Prouvènço milite pour les deux premières options et tente d'imposer l'usage exclusif de la graphie mistralienne; il considère que le provençal est l'une des « langues d'oc », et refuse l'unité de l'occitan qu'il considère comme un simple synonyme de languedocien[14]. Un dossier publié en 2012 dans la revue Lengas fait état de ces polémiques et des différents points de vue, sous le regard extérieur d'une ethnologue[15]. Le collectif a obtenu une certaine audience auprès du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et qui fait campagne pour que la région cesse de subventionner l'enseignement bilingue au prétexte qu'il s'agirait d'un enseignement de l'occitan languedocien[16], alors que les calandretas de la région utilisent les variétés locales de provençal ou de vivaro-alpin[17],[16],[18].
Notes et références
↑Association : Collectif Prouvènço., « Annonce de création », sur journal-officiel.gouv.fr,
↑Sylvie Sagnes. "Unité et (ou) diversité de la (des) langue(s) d’oc : histoire et actualité d’une divergence". Lengas no 71, 2012. Pp. 51-78. Lire en ligne.
les traditions provençales font partie intégrante de la culture provençale ;
la langue originelle de la Provence est le provençal codifié par Frédéric Mistral ;
notre région ne se nomme pas PACA mais Provence (ou, pour le respect de ses limites géographiques et historiques, Pays de Provence).
Nous demandons aux candidats à l’élection régionale de se prononcer sur les mesures suivantes :
la prise en compte comme langue de France du provençal, langue codifiée par Frédéric Mistral ;
son enseignement doit se faire en graphie mistralienne.[...] ». « Les questions posées aux candidats des élections régionales. Pour une région Provence au service de sa langue et de sa culture ». Site du Collectif Prouvènço. Lire en ligne
↑« l’abrogation de la graphie dite « classique » (ou occitane) en Provence ». "7 lettres essentielles pour la reconnaissance du provençal ". Site du Collectif Provence. « Lire en ligne »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
↑Danièle Dossetto, « La langue comme clé mais d’autres clefs que la langue : douze ans de recompositions mistraliennes en Provence‑Alpes‑Côte‑d’Azur », Lengas. Revue de sociolinguistique, no 72, , p. 51–82 (ISSN0153-0313, DOI10.4000/lengas.114, lire en ligne, consulté le ) :
« « Il n’y a pas de raison qu’en définitive nous devenions, nous, des Languedociens au nom d’une prétendue unité de la langue d’oc qui n’a jamais existé. [...] Et s’il y en a en Provence qui veulent se dire Languedociens ou Occitans — parce que les deux mots sont étymologiquement les mêmes — [...] ce n’est pas la peine de récupérer Mistral, cela ne servira à rien ! » »
↑James Costa et Médéric Gasquet-Cyrus, « Aspects idéologiques des débats linguistiques en Provence et ailleurs : Introduction », Lengas, no 72, (DOI10.4000/lengas.109, lire en ligne)