Claus Guth, né en 1964 à Francfort, est un metteur en scène allemand, spécialisé dans l'opéra. Il a réalisé les mises en scène de nombreuses œuvres célèbres de Haendel à Richard Strauss, dans les plus grandes maisons d'opéra et la plupart des festivals importants.
Biographie et carrière
A l’Université Ludwig-Maximilians de Munich, Claus Guth étudie la philosophie, la littérature germanique et le théâtre. C'est avec Cornel Franz à la Hochschule für Musik und Theater München, qu'il suit des cours de mise en scène.
Après quelques réalisations à Munich, Mannheim et Hambourg, Claus Guth acquiert une notoriété internationale lorsqu'il met en scène la création mondiale du nouvel opéra de Luciano Berio, Cronaca del Luogo, en 1999 au Festival de Salzbourg, une œuvre conçue spécialement pour la salle du Felsenreitschule[1].
Le festival autrichien l'accueille ensuite pour Iphigénie en Tauride, Zaïde et la trilogie Mozart/Da Ponte. Les Noces de Figaro sont mises en scène en 2006 puis reprises après révision en 2011[2]. Son Don Giovanni mis en scène en 2008, considéré comme « provoquant » mais « mis en scène avec génie... Le Don Giovanni sombre, sarcastique et implacable de Guth est d'une intelligence aiguë » par Renaud Machart dans son article du Monde[3]. Cette mise en scène, qui avait donné lieu à la sortie d'un DVD en 2008[4], est reprise par l'Opéra de Paris pour la rentrée de sa saison 2023-2024[5]. Le troisième opus de la trilogie de Mozart, Cosi Fan Tutte, est mise en scène en 2009 puis repris et remanié en 2011 avec sortie d'un DVD[6]. En 2014, Claus Guth modifie en profondeur cette mise en scène pour quelques représentations à la Scala de Milan[7]. Il revient en 2015[8] avec l'unique opéra de Beethoven, Fidelio, dont il sortira un DVD[9].
A l'Opéra de Hambourg, en 2008, il met en scène à nouveau Richard Wagner, dans la tétralogie du Ring[10], reprise par la suite dans son intégralité en 2018 dans cette même salle[11].
En décembre 2012, Claus Guth fait à nouveau l'événement, en ouvrant la saison par Lohengrin avec « une relecture percutante de l’ouvrage » où « Le metteur en scène allemand, adepte d’un Regietheater éclairé, jamais caricatural, reformule la proposition de Wagner », comme le souligne l'article du Temps[20], comme celui de L'avant-scène Opéra, qui analyse l'interprète principal de cette mise en scène « l’approche de Jonas Kaufmann paraît si moderne, si dramatiquement percutante, si musicalement raffinée »[21].
Stéphane Lissner, directeur de la Scala de Milan à l'époque de ce Lohengrin, invite Claus Guth à l'Opéra de Paris dont il prend la tête en 2014. Claus Guth met alors en scène successivement Rigoletto en 2016[22], Lohengrin en 2017, avec la reprise de son succès de la Scala de Milan[23],[24], La Bohème en 2017, la fameuse mise en scène qui transpose le drame de Puccini dans l'espace[25], Jephtha en 2018[26], Bérénice en 2018[27].
Claus Guth s'implique souvent dans la musique contemporaine, mettant en scène de nombreuses créations parmi lesquelles on peut citer Celan de Peter Ruzicka, SehnSuchtMeer, travail de Helmut Oehring à partir de Richard Wagner, Aschemond oder The Fairy Queen, composition de Helmut Oehring sur l'œuvre d'Henry Purcell, Violetter Schnee de Beat Furrer[30], Lazarus de Charles Ives à partir de Franz Schubert et Heart Chamber de Chaya Czernowin[31].
La reprise à l'Opéra de Paris pour l'ouverture de la saison 2023, de sa mise en scène de Don Giovanni créée à Salzbourg en 2008, est saluée par la critique[40],[41]. Au même moment il est à New York pour la première fois, où il met en scène le "Doppelganger (Schwanengesang)" de Schubert au Park Avenue Armory[42],[43].
↑(en-US) Joshua Barone, « Schubert at the Vast Park Avenue Armory: Intimate, Lonely, Exposed », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )