Franz Schubert compose ces quatorze derniers lieder de son œuvre « tardive » durant le dernier automne de sa vie, où il vit chez son frère Ferdinand Schubert à Vienne, avec qui il collabore pour composer, avant de disparaître précocement au mois de novembre à l'âge de 31 ans. Le recueil est ainsi nommé par Tobias Haslinger, son premier éditeur, qui souhaite probablement le présenter comme le testament artistique de Schubert, après plus de mille compositions de son catalogue Deutsch. Le titre du recueil fait référence au « chant du cygne » dernier chant merveilleux et tragique du cygne d'Apollon (Dieu de la mythologie grecque du chant, de la musique, de la poésie, des purifications, de la guérison, de la lumière, et du soleil) au moment où il sent qu'il va mourir.
Il réunit deux séries sans liens directs, puis ajoute un quatorzième lied, sans doute pour éviter le chiffre treize et terminer le recueil sur une note moins sombre. Il est donc difficile de trouver une unité dans ces lieder. Contrairement à ceux des deux autres cycles – La Belle Meunière possède une unité thématique liée à l'histoire qu'il raconte, qui donne à l'ensemble une cohérence musicale, tandis que les lieder du Voyage d'hiver sont unis par le souvenir et l'échec d'une autre histoire d'amour, et donc par le style, qui peut devenir sombre et dépressif, amenant alors une réflexion sur la mort et le néant – les lieder du Schwanengesang sont tour à tour légers et tranquilles (Frühlingssehnsucht, Die Taubenpost), dramatiques (Der Atlas), voire hallucinés (Die Stadt, Der Doppelgänger). Les thèmes abordés par les poèmes sont nombreux : le monde et la nature, les errances hallucinatoires du personnage, la nostalgie. Le style musical est très varié, passant de la mélancolie (Ihr Bild, Das Fischermädchen) au lyrisme élégiaque de Ständchen (Sérénade), de la noirceur décidée (Aufenthalt, Der Atlas, Die Stadt) au ton joyeux et léger de Abschied (Adieu) et du merveilleux Die Taubenpost (Le Pigeon voyageur), qui clôt le recueil et est souvent considéré comme la dernière composition de Schubert.