CinémanCinéman
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Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution. Cinéman est un film franco-belge réalisé par Yann Moix, sorti en 2009. Avec seulement 2 485 191$ de recettes pour un budget de 20M$, le film est un très gros échec. Il passe de justesse la barre des 300 000 entrées[1]. SynopsisRégis Deloux, un professeur de mathématiques de Montreuil, a subitement le pouvoir de voyager dans les films après s'être fait piquer par une broche. Ce qui lui permet de rencontrer la femme dont il rêve. De film en film (Pour une poignée de dollars, Tarzan, Robin des Bois, Orange mécanique...), il doit sauver Viviane que l'ignoble Douglas Craps a enlevée. Fiche technique
Distribution
Références cinématographiques et culturellesLe film comporte de nombreuses références :
D'autres films furent détournés uniquement pour la promotion, leurs affiches sont pastichées, Cinéman est présent en singeant les mêmes postures, déguisé en Harold Lloyd, en Robin des bois ou en Zorro pour provoquer un décalage[2],[3] : Dans l'école où enseigne Régis, plusieurs scènes montrent des reproductions murales ou sculpturales d'Ubu, le personnage inventé par Alfred Jarry. Des critiques comparèrent le principe du film à ceux utilisés pour Last Action Hero ou La Rose pourpre du Caire[4] Les nombreuses réécritures du scénario indiquent que Les Tontons flingueurs, Le Pacha, Le Caïd, Jour de colère, La Fureur du dragon, Fanfan la Tulipe et « les pornos gays des années 1970 » étaient envisagés pour Cinéman[5]. ProductionYann Moix attribue l'échec du film à plusieurs problèmes durant la production même s'il en porte la responsabilité. Ainsi, il envisagea comme acteurs initiaux Benoît Poelvoorde (indisponible, en dépression avec une impossibilité d'emploi du temps), Albert Dupontel (déçu que le scénario l'aurait oublié) et Jean Dujardin (indisponible). Poelvoorde était l'acteur principalement voulu, c'est d'ailleurs pour cela que le film est une coproduction franco-belge. Il a choisi Franck Dubosc, alors que plusieurs acteurs refusèrent ensuite de collaborer avec lui. François Berléand dans le rôle de l'antagoniste et Jean Rochefort étaient également envisagés au casting. Le scénario original devait mettre en scène des frères tenant un magasin de vidéocassettes[5]. Le tournage cumule les catastrophes. Selon Moix : Dubosc fit une mauvaise chute nécessitant 25 points de suture, Lucy Gordon faillit se noyer, une tempête de sable exceptionnelle à Almeria empêcha le tournage, une mésentente nationaliste[Quoi ?] se produisit avec l'équipe technique, Pierre-François Martin-Laval et Franck Dubosc ne s'appréciant pas, l'ambiance était tendue, ou encore la crise cardiaque du chef-opérateur nécessita son remplacement. Ultérieurement, les anecdotes que Moix a racontées furent jugées en partie fausses : l'interruption du tournage à cause de la tempête de sable ne dura qu'une heure, le chef-opérateur eu simplement une réaction allergique à un anti-inflammatoire. En revanche, le réalisateur fut quelquefois perdu dans les décisions à prendre, tout en étant en retard sur le plateau et très fatigué, passant ses nuits à écrire. L'un des problèmes additionnels est qu'il fut d'abord décidé de tourner selon le format d'image du film visité par Cinéman, puis que tout fut ensuite uniformisé, ce qui brouille la distinction fiction/réalité du film[5]. Le film ayant été très mal reçu par les producteurs de Pathé ainsi que par l'équipe du film, Yann Moix songea à faire un collage avec des films libres de droits, dans l'esprit de Guy Debord dixit Moix. Ce dernier avec le studio décida finalement de faire entièrement réécrire et redoubler le film déjà tourné, même si la post-production et la synchronisation labiale furent largement décriées par la suite[6],[7]. AccueilBox-officePour son premier jour d'exploitation, le film réunit 44 233 spectateurs pour une combinaison (conséquente) de 465 salles. À sa première semaine d'exploitation, le film se classe en 8e place du box-office avec seulement 216 142 entrées. Après 2 semaines, 285 391 spectateurs ont vu le film[8]. Le film quitte les salles, au bout de seulement 3 semaines avec le faible total de 304 555 entrées[8]. Accueil critiqueL'accueil critique du film est particulièrement sévère. Le Monde décrit un « résultat catastrophique », « dépourvu de liant et de dramaturgie »[9]. France Info déplore « l'absence de scénario »[10]. Pour Télé 7 jours, c'est « une suite de saynètes artificielles et gentiment indigestes »[11]. Le Nouvel Observateur dénonce « un jeu de massacre », dans lequel « les gags sont ratés et la postsynchronisation déraille sévèrement »[12]. L'Express, qui parle de « massacre consciencieux », relève le problème de postsynchronisation, le jeu outré de Franck Dubosc et l'absence de rythme[13]. Xavier Leherpeur, de Studio Ciné Live dénonce une « honte absolue », à la postsynchronisation « dégueulasse », portée par un Franck Dubosc à la vulgarité « à faire passer Jean-Marie Bigard pour un candidat à l'Académie française »[14]. Le critique de Télérama accuse « l'ineptie générale et le filmage à la truelle qui va avec », ne se souvenant pas « avoir vu un film aux couleurs aussi laides, techniquement aussi faible »[15]. Les Inrockuptibles parlent d'un bâclage, et soulignent « la débilité intrinsèque de son histoire, l’absence de rigueur absolue de son récit »[16],[17]. La Voix du Nord évoque un film qui « transpire l'humour gaulois, celui qui sent fort le rance »[18]. Le Journal du dimanche parle d'un « massacre », « prétentieux et insupportable »[19]. Plus nuancé, Le Parisien évoque un film « parfois très drôle, parfois tout à fait raté », qui « suscite une certaine tendresse »[20]. Parmi les rares critiques réellement enthousiastes, figurent l'hebdomadaire Marianne (« un formidable sacrilège que ce film, qui malaxe les grands titres de cinéma et rend hommage à l'illusion »[21]) et le journal Le Figaro (« rien ne ressemble à cette comédie d'amour déjantée, divertissante et réjouissante »[22]), deux journaux dans lesquels a écrit Yann Moix. Le film bénéficiera également d'une pleine page d'éloges dans Le Point, sous la plume de Bernard-Henri Lévy qui s'était fait le « découvreur » de Yann Moix à ses débuts, et avec qui il partage la même maison d'édition, Grasset. Le philosophe y évoque « le spectacle le plus impressionnant qui nous soit donné de voir ces jours-ci » et même « un film qui fera date »[23], convoquant Auguste Comte et Hegel pour appuyer son analyse[24]. Les hebdomadaires Télérama et Le Nouvel Observateur s'interrogeront sur la valeur de ces éloges en les qualifiant de « renvoi d'ascenseur »[25],[26]. Yann Moix avait en effet été l'un des très rares journalistes à défendre le film Le Jour et la Nuit de BHL lors de sa sortie, et en fit encore un éloge vibrant 13 ans plus tard dans les bonus du DVD. Les deux films seront d'ailleurs souvent comparés par les critiques et les médias et ont, entre autres, en commun l'implication de la famille Enthoven, éditeurs de Moix et BHL, Jean-Paul Enthoven étant coscénariste du film de BHL, et son fils Julien Enthoven jouant dans Cinéman. Yann Moix a lui-même admis dans une interview à Technikart[27] que la critique de BHL était un renvoi d'ascenseur : « Que Bernard Henri-Lévy me vienne en aide, c'est l'ultime catastrophe du film. Je lui demande de faire une bonne critique. C'est maladroit et personne n'est dupe, d'autant que j'avais écrit un bon article sur son film Le Jour et la Nuit qui avait été massacré partout. » DistinctionsLe film a été primé deux fois sur trois nominations lors des Gérard du cinéma 2010, qui eut lieu le au théâtre Michel, Franck Dubosc pour le Gérard du désespoir masculin[28] et le film lui-même pour le Gérard du plus mauvais film. Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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